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mercredi 29 février 2012

Dix ans de prison pour un jeune de Taza

Par Badr Soundous, demainonline, 29/2/2012
Jaouad Ababou

Rabat.- La cour d’appel de Taza a condamné aujourd’hui, mardi 28 février, à 10 ans de prison ferme un Tazaoui que l’agence de presse officielle MAP traite d’ « individu » pour ne pas dire que c’est un jeune homme, et qu’il s’appelle Jaouad Ababou.

Ababou était poursuivi, selon la MAP pour « son implication dans les actes de vandalisme survenus dernièrement dans la zone El Koucha à Taza« , en fait dans le soulèvement populaire du douar El Koucha, un quartier malfamé de Taza où résident des Marocains dans un dénouement extrême comme on a pu le constater à l’occasion de ces événements.

Accusé d’avoir « mis le feu à une voiture de police et entravé la circulation sur la voie publique« , le jeune Ababou était également accusé de « tentative de meurtre d’un élément des forces de l’ordre« , selon la même agence de désinformation, l’arme fatale pour intimider les futurs soulevés.

Par cette condamnation, les autorités marocaines cherchent à terroriser les habitants d’El Koucha et des autres parties du Maroc qui voudraient les imiter. Ils veulent faire de Jaouad Ababou un exemple, alors que personne ne s’est soucié des citoyens insultés, menacés et violentés par les forces de l’ordre.

Jaouad Ababou ? Un autre prisonnier politique qui va rejoindre la longue file des prisonniers politiques du royaume alors que d’Autres s’amusent en dansant la samba dans le Carnaval de Rio, au Brésil.

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Extrait d'un témoignage  de Abdou Berrada, (de l'AFP de Paris), Taza 7/2/2012

Des troubles se poursuivent à Taza depuis plus d'une semaine malgré un communiqué gouvernemental publié samedi affirmant que le calme était revenu dans la ville. Le communiqué accusait les manifestants qui avaient au départ des revendications sociales protestant contre la vie chère, le chômage et l'exclusion, d'avoir agressé les forces de l'ordre le 4 janvier dernier, blessé plusieurs policiers, détruit des biens publics et privés et incendié un véhicule de la police.
Les habitants de Taza et en particulier du quartier de Taqqadoum-Koucha étaient sortis ce jour là pour crier leur colère devant des factures qu'ils jugeaient astronomiques d'eau et d'électricité. De nouvelles manifestations ont été organisées le 1er février  avec les mêmes revendications mais également pour crier la colère des jeunes contre l'échec de l'équipe nationale de football à la Coupe d'Afrique.
Mercredi dernier plusieurs manifestants avaient été blessés et certains ont été soignés à son domicile par une infirmière de l'hôpital municipal, Aïcha Moutaouakil. Cette nuit, vers 22h, la police anti-émeutes a investi le quartier de Koucha et attaqué en premier lieu le domicile de cette dernière. Selon une de ses quatre filles, un policier est parvenu à défoncer la porte, en la poussant dans  l'escalier. Les agressions physiques et verbales des policiers se sont poursuivies jusqu'à 4 heures du matin selon plusieurs habitants.
 Cette nuit là, 13 personnes ont été arrêtées chez elles, accusées d'avoir été des meneurs des manifestations précédentes. Il s'agit de Mounim El Banouni, un handicapé, Mustapha El Hamdaoui, Abdelaziz Tartit, Mohamed Ben Abdelali, Issam Bahloul, Mohamed Ghallat, Redouane Kharbaoui, Mohamed Jmiki, Omar al Kacimi, Abdessamad Dguigui, Hassun Hamdach, Rachid El Mekki, Mohamed El Mkaddem,. 
C'est leur procès qui devait s'ouvrir lundi et qui a été reporté au jeudi 9 février.
Une 14e personne, Jawad Ababou, a également comparu lundi matin devant la Cour d'Appel de Taza, sous l'accusation d'avoir lancé un engin incendiaire contre les forces de l'ordre. Selon son père, son procès a été reporté au 14 février.
Selon ses parents, Jawad Ababou, qui tient un petit atelier de réparations de motocyclettes dans le quartier de Taqqadoum-Koucha, a été arrêté le 2 février à 8H30 par des policiers en civil qui circulaient dans une limousine banalisée. Après plusieurs jours sans nouvelles, le père s'est rendu auprès du juge d'instruction qui lui a appris l'arrestation de son fils, âgé de 21 ans sous l'accusation de jets d'engins incendiaires. Le juge lui a montré une photo montrant quatre manifestants, le visage dissimulé, en indiquant l'une d'entre elles comme étant Jawad Ababou. Le père affirme qu'il ne peut s'agir de son fils parce qu'au moment de l'incendie du véhicule de la police le 4 janvier, le jeune cycliste était dans son atelier dans le quartier de Taqqadoum-Koucha, ce dont plusieurs habitants ont témoigné.
Le quartier vit depuis dans la peur des forces de l'ordre. Un appel à la grève générale des commerces du quartier en solidarité avec les personnes arrêtés n'a pu être suivi lundi matin, les autorités obligeant les commerces à ouvrir. Le quartier était envahi dans la matinée par des individus étrangers à la ville décorant les rues de drapeaux, distribuant des photos du roi, et tagguant les murs de gros slogans comme "Vive le roi" et signant "les habitants du quartier de Koucha".
Les habitants étaient très en colère contre la télévision officielle qui a diffusé dimanche des reportages mensongers selon eux sur la situation dans la ville.
Ils protestent depuis plusieurs semaines contre les factures élevées d'eau et d'électricité et contre le chômage des diplômés tandis que les étudiants de l'embryon d'université de la ville protestent contre l'absence de cité universitaire, de restaurant, de transport, du montant insuffisant des bourses et contre le fait que la majorité des enseignants sont des vacataires.

1 commentaire:

  1. C est vraiment bête de s'attaquer aux forces de l ordre en les caillassant,et à leurs véhicules "en les brulant" et venir ensuite pleurer , soit disant qu ils sont accusés à tort !
    Tous les délits sont punis par la loi !

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