Message de Mohamed à Ali
... Je voudrais faire la remarque suivante: jusqu'à maintenant le mouvement 20 février parle de baltajis s'agissant des contre-manifestants intervenus ça et là.
Ce mot nous viens d’Égypte, il fait référence aux habitants d'un quartier pauvre du Caire, il est donc chargé de mépris et de racisme de classe. Ces derniers temps l'utilisation du mot zmagris a fait son apparition et a tendance à remplacer baltagis, histoire de marocaniser cette réalité. Or ce mot provient du mot immigrés (zmagrias).
Cherchons donc un autre mot dans notre belle langue arabe si on est arabisant et son équivalant en amazigh si on est amazighant. Sur ce, bonne soirée......
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Réponse d'Ali Fkir
Merci militant de la pertinente remarque.
A mon avis ce qualificatif/nom/mot , nonobstant son origine, a pris au Maroc la signification (populaire) d'individu recruté, encadré et payé par des services du ministère de l'intérieur pour s'attaquer aux militant-es du mouvement du 20 février, créer la pagaille dans les espaces prévus pour les marches populaires anti-tyrannie... Le baltaji marocain peut s'approvisionner (ou vendre) dans les milieux de drogues, d'alcool sans qu'il soit inquiété par la police...
LA RESPONSABILITÉ DES ACTES DE CE TYPE DE GROUPES D'ESCADRONS DE LA TERREUR (je n'exagère absolument rien) INCOMBE ENTIÈREMENT A L'ETAT MAROCAIN.
Il y aura des martyr-es. C'est sûr. L’État sera entièrement responsable de ces crimes.
L’État marocain joue avec le feu, la poudrière risque d'exploser à n'importe quel moment. Qu'il laisse manifester pacifiquement les Marocain-es qui ne réclament que leurs droits démocratiques.
Il faut expliquer cela à l'opinion nationale et internationale !
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NDLR SOLIDMAR : Baltaji (بلتاجي), pluriel baltajia (بلتاجية), prononcé baltagui et baltaguiya en arabe égyptien, est un mot formé à partir de balta, hache en arabe, et du suffixe –ji (d’origine turque, -ci en turc moderne) qui signifie littéralement“ homme avec une hache”. Il désignait donc soit des bûcherons soit des soldats portant une hallebarde dans les armées ottomane et mamelouk. Du sens de « hallebardier », le mot a évolué pour désigner, en arabe moderne, les sapeurs ou soldats du génie militaire. Mais en arabe dialectal égyptien, le mot en est venu à désigner les voyous, les petits gangsters ou les proxénètes et, de là, les repris de justice recrutés par le Parti national démocratique de Moubarak et/ou la police de sécurité d’État (Amn Eddaoula) pour attaquer les manifestants réclamant la liberté. Sur la photo ci-contre, on peut voir un de ces baltaguias en action sur la place Tahrir le vendredi 4 février 2011. Selon les aveux de certains de ces hommes de main, ils avaient été payés par la police de sécurité d’État pour faire le sale boulot. Ce mot n'est donc chargé d'aucun racisme ou mépris de classe, à la différence de zmagris ou encore zoufri/zoufria (manœuvres, portefaix, puis voyous, célibataires en arabe dialectal à travers tout le Maghreb, du français les ouvriers).
Enfin, Al Baltagui est un nom de famille assez fréquent en Égypte. C’est le nom d’un des leaders des Frères musulmans et c’était aussi le nom …de la chanteuse Oum Kalthoum, qui s’appelait Oum Kalthoum Ibrahim al-Sayyid al-Beltagui (أم كلثوم ابراهيم السيد البلتاجي).
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