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mardi 28 juin 2011

Révolution et contre-révolution dans le monde arabe : Le Maroc

Par Mohamed Belaali, AFPS, 27/6/2011

Les révolutions et les contre-révolutions vont de pair. La révolution arabe n’a pas échappé à cette dialectique de la lutte des classes.
(extraits)

Au Maroc, le Mouvement du 20 février exige une monarchie parlementaire où le roi règne mais ne gouverne pas. C’est une véritable révolution pour un pays habitué à être gouverné par des rois depuis des siècles.

A la suite des manifestations pacifiques, Mohamed VI est intervenu à la télévision le 9 mars pour annoncer un ensemble de réformes constitutionnelles importantes comme le « renforcement du statut du Premier ministre en tant que chef d’un pouvoir exécutif effectif », la « consolidation du principe de séparation et d’équilibre des pouvoirs », ou encore « l’élargissement du champ des libertés individuelles et collectives » etc. Il a désigné une commission ad hoc pour la révision de la constitution. Le 17 juin le roi du Maroc a présenté le projet de la nouvelle constitution qui sera soumis au référendum le premier juillet 2011. La plupart des partis politiques plus ou moins liés au pouvoir, la Confédération générale des entreprises du Maroc(patronat) ont applaudi chaleureusement ce projet comme d’ailleurs l’Union européenne, l’Administration Obama, l’ONU, le FMI etc.

Par contre, le Mouvement du 20 février estime que ni le discours, ni le projet de la nouvelle constitution ne répondent aux aspirations profondes du peuple marocain à un véritable changement. Pour le Mouvement, la constitution doit être votée par une assemblée constituante elle-même élue démocratiquement. Le Mouvement du 20 février appelle le peuple marocain à poursuivre le combat « historique et pacifique contre l’oppression, la corruption et pour la liberté, la dignité et la justice sociale » par des marches pacifiques dans tout le pays et à boycotter le référendum. Il faut préciser par ailleurs que si la direction de l’Union Socialistes des Forces Populaires (USFP) a appelé à voter pour le projet, sa base notamment sa jeunesse appelle, elle, à voter contre.

De son côté, le pouvoir mobilise tous les moyens dont il dispose y compris le recours au lumpenproletariat pour casser la dynamique créée par le Mouvement et faire voter le projet de la nouvelle constitution.

La résistance au changement est menée sur le plan intérieur, pour simplifier au maximum, par la bourgeoisie marocaine tant industrielle que financière très liée au Makhzen (appareil du pouvoir au Maroc), les grands propriétaires terriens, les partis politiques qui depuis de longues décennies ont accepté les règles du jeu politique tracées par le pouvoir. Sur le plan extérieur, nous retrouvons, comme dans tous les pays arabes, l’impérialisme américain et européen qui sont farouchement contre tout changement aussi minime soit-il. Car le processus de changement en cours est fondamentalement en contradiction avec l’immobilisme et le statu quo garants de leurs intérêts. Face à ce bloc réactionnaire se dresse l’ensemble des couches populaires et même la classe moyenne laminée par la mondialisation capitaliste. Les jeunes issus de ces deux classes dont une bonne partie d’entre eux souffrent du chômage ou survivent avec des petits boulots, sont à la pointe de la contestation. Leur maîtrise de la technologie de l’information et de la communication les a aidés à dépasser l’idéologie dominante véhiculée notamment par les grands médias au service du pouvoir.

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