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samedi 2 avril 2011

Le silence des agneaux… de l’hôpital au Maroc. Témoignages, vidéo.

Par Docteur Yo-Yo, demainonline, 1/4/2011
En entrant chaque jour à l’hôpital où je travaille, j’aperçois cette grande pancarte qui dit » l’hôpital est là pour vous servir, en espérant que vous passerez un agréable séjour ». Chaque fois,j e souris en ajoutant un « se » au lieu du « vous » du verbe « servir », puis un mot : « au paradis», à la fin de la phrase. Je vous laisse le plaisir de tout raccorder.
Mes « petits poussins » (c’est comme ça que j’appelle mes pauvres patients) me posent souvent cette question : docteur si vous étiez à notre place est-ce que vous vous feriez traiter à l’hôpital public ?
Le traître que je suis, et que je resterai aux yeux des administratifs, n’hésite pas une seconde à leur répondre : non, pas question !
Comment pourrais-je me faire soigner dans un hôpital où la salle d’opération est pleine de cafards, fourmis, de toiles d’araignées et de poussière ? Combien de fois en opérant des patients, j’ai du me battre contre des mouches et des fourmis ?
-comment pourrai-je tolérer d’opérer un être humain sur une table d’opération instable et pleine de pourriture ?
- comment pourrait-je tolérer d’opérer des patients dans un hôpital où le matériel chirurgical, déjà défectueux, est stérilisé d’une manière inconvenable?
- comment pourrai-je travailler dans un hôpital où l’ascenseur tombe en panne un jour sur trois, et puis après assister par la suite à un cirque dans lequel les familles tiennent le rôle principal de mulets pour monter ou descendre leurs proches dans les escaliers, sur leurs brancards, ou leurs chaises roulantes, avec le père qui tient la bouteille d’oxygène et la mère tenant la perfusion ? Comment peut-on tolérer de voir un père porter son fils décédé sur son dos ou à quatre pour le faire descendre à la morgue, car l’ascenseur étant en panne ?
-comment peut-on tolérer une mafia faite de personnel médical et paramédical dont la première préoccupation est comment soutirer de l’argent aux patients (20 DH pour que l’ambulancier te transporte, 20 DH au brancardier, 20 DH au type de la sécurité pour que tu entres à l’hôpital, 20 DH à l’infirmier pour que tu puisses voir le médecin ou recevoir des soins sans oublier un minimum de 100 DH pour le certificat médical) ? Le pire, c’est que devant l’ignorance et la nécessité, les patients trouvent ça normal et jouent le jeu.
- comment peut-on tolérer d’être soigné dans un hôpital qui est tenu en grande partie par des résidents (jeunes en cours de spécialité comme moi), alors que la majorité des professeurs viennent juste le matin pour marquer leur présence puis courir par la suite vers les cliniques privées délaissant ainsi leur rôle d’enseignants et de responsables des malades « ila mane ra7ima rabok » (sauf exception) ?
- comment peut-on travailler dans un hôpital où les responsables sont aux abonnés absents, on ne les voit que dans les grandes occasions : lors d’une visite d’un responsable ou lorsqu’il y a une personne connue qui échoue par erreur dans nos urgences, ou encore pire pour se faire des examens gratuits à eux ou à leurs proches aux frais du contribuable bien sûr en usant de leurs pouvoirs…?
- Comment et comment … ?
 http://www.demainonline.com/?p=1799
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En 1998 une Française découvre avec stupeur la situation dans un hôpital public
(Extrait du compte-rendu d’un voyage au Maroc par M-J F solidmar)
Depuis 13 ans  la situation semble n'avoir guère évolué dans ce pays moderne…

(...) Coup de fil d’A. Il faut  d'urgence aller chercher S. à la maternité et la ramener chez elle.
La piste défoncée pour en gagner l’entrée donne le ton. Les secousses doivent faciliter les accouchements !
Nous entrons dans la chambre : l’horreur ! Six lits dans un volume qui doit avoir été conçu pour deux. Pas de lits pour les bébés couchés dans le lit de la maman.
Tout est sale. Au mur pendent des vestiges de tubes de néon. Des tables de nuit rouillées. Une potence couverte de lambeaux de sparadrap. Pas de sonnette. Les malades apportent literie, vaisselle, repas, médicaments, matériel chirurgical…
On me dit : « Les mamans ont peur des chats pour leur bébé », chats faméliques qui rodent dans tous les recoins...
Pour être soigné il faut bakchicher. Certains médecins se font une fortune. Des infirmières volent les médicaments apportés par les malades qui sont obligées de les cacher dans leur lit.
S. souffre. Le médecin lui dit qu’elle peut rentrer chez elle pour se reposer. Elle a perdu les eaux. Rien n’a été fait. 
Sa voisine a accouché d’un prématuré. Elle apprendra par un ami visiteur que son bébé qu’elle croit encore en couveuse est mort depuis deux jours... Une maman gémit de douleur, mais elle n’a pas les moyens de demander qu’on la soulage… Deux mamans refusent de s’alimenter pour ne pas pouvoir allaiter leur enfant qu’elles n’ont pas les moyens de garder. Ces enfants seront mis dans « le pavillon des enfants abandonnés » qui, me dit-on, est bien plus sordide que la maternité. Ils s’ajouteront dans quelques années aux nombreux enfants qui vivent dans la rue.
S. est ramenée chez elle. Elle a la chance d’avoir des amis qui se cotisent alors pour lui permettre d’être- réellement- soignée dans une clinique privée et à sa petite Hayat de naître  sans problème !(...)
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Les sans droits de citoyenneté connaissent
l'enfer pour se faire soigner
Par Ali Fkir, 2/4/2011
Dans les coins reculés du Maroc, cet autre Maroc qu'on appelle le "Maroc inutile", il n'existe ni hôpital, ni ambulance, ni pharmacie....Le transport se fait à "dos d'âne". Il arrive qu'on voie une voiture  "âgée" de plus de 25 ans ou un camion "âgé" de plus de 40 ans, pas forcément en état de rouler...  Si par chance le douar a un dispensaire (toujours sans médicaments), pour y arriver, un malade doit emprunter un moyen de transport de fortune telle une brouette...
 Même en ville, si les pauvres n'ont pas de quoi payer une ambulance du privé, ou bien s'ils ne connaissent pas quelqu'un qui a une bagnole, leur malade doit se résigner à mourir à la maison; et même lorsqu'il est transporté à l'hôpital, il rendra son âme par manque de place à l'hôpital, par manque de soins adéquats et peut-être par négligence.
     Le Maroc est façonné pour les nantis, les hadjs, les jacquots...c'est leur paradis terrestre.
      L'autre Maroc, l'enfer terrestre est réservé aux pauvres, aux opprimés, aux exploités. Ce Maroc que nos hôtes milliardaires ne voient jamais(ou refusent de voir).
    Regardez cette vidéo, ce n'est pas du cinéma: c'est le quotidien dans l'autre Maroc, le Maroc qui se révolte aujourd'hui.             
http://www.youtube.com/watch?v=EbAuwZ8xL0A&feature=player_embedded#at=104

1 commentaire:

  1. bonjour je trouve que tous ce que les tunisien font sont normale ,les occidentaux veulent détruire l'Afrique que devons nous faire je suis africuain et je suis fière de l'être

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