Hocine Adryen
L’annulation pour la zone du Sahara occidental de l’accord agricole
entre l’Union européenne et le Maroc par le Tribunal de l’Union
européenne a fait grincer des dents du côté de Rabat, qui use désormais
de menaces et de chantages à l’encontre de l’UE.
« Si l’UE ne respecte pas l’accord agricole », Rabat menace d’une «
reprise des flux migratoires ». Voilà où en est arrivé ce pays pour
arriver à ses fins : la menace.
La non-application de cet accord de libre-échange réciproque sur les
produits agricoles et de la pêche signé en 2012, invalidé en décembre
2015 par le Tribunal de l’UE après un recours du Front Polisario, expose
l’Europe à un « véritable risque de reprise des flux migratoires que le
Maroc, au gré d’un effort soutenu, a réussi à gérer et à contenir »,
prévient encore le communiqué du ministère des AE marocain.
Et de poursuivre sur un ton toujours menaçant : « L’absence d’un
engagement franc de la part de l’UE imposera au Maroc un choix décisif
», avertit Rabat, qui souhaite« préserver un partenariat économique
patiemment entretenu ou s’en défaire sans retour pour se focaliser sur
la construction de nouvelles relations et circuits commerciaux », ajoute
le texte.
En faisant du chantage à l’émigration vers l’UE, comme le faisait à
l’époque Mâamar Gueddafipour faire plier l’UE et rechercher d’autres
partenaires, à savoir la Chine, le Japon, la Russie ou l’Inde, le Maroc a
franchi un autre pas dans sa folle et improbable quête de leadership
régional.
Joignant l’acte à la parole, les autorités marocaines ont laissé filer
hier dix-huit (18) migrants africains qui sont parvenus lundi à l’aube à
franchir la clôture séparant le Maroc de l’enclave espagnole de
Melilla.
Sur quelques milliers de migrants originaires d’Afrique subsaharienne
passés à l’assaut ; une quarantaine sont parvenus jusqu’à la clôture, et
18 ont réussi à l’escalader et à passer de l’autre côté sous le regard
amusé des policiers marocains.
Des milliers de migrants africains entassés dans des camps de fortune et
abandonnés tentent régulièrement d’escalader ou de forcer en masse les
barrières des enclaves espagnoles au Maroc de Ceuta et Melilla, seules
frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique, pour
atteindre les centres d’accueil temporaire (CETI) de ces villes et y
déposer une demande d’asile.
Le chef de la BCIJ récidive et provoque l’Algérie
Dans une interview avec un média marocain AlYaoum 24, le chef du Bureau
central des investigations judiciaires (BCIJ), AbdelHak El Khiyame, a
déclaré que « la main du Maroc est toujours tendue à l’Algérie pour la
coopération en matière de renseignement », et que le Maroc a entamé des
discussions avec l’Algérie en ce qui concerne une plus grande
coopération entre les deux pays à de nombreuses reprises, « mais
l’Algérie a refusé chaque fois. L’Algérie refuse de coopérer avec nous
», a-t-il ajouté.
Ne s’arrêtant pas là et ne pouvant contenir sa haine viscérale envers
l’Algérie, le chef de la BCIJ continue son entreprise de provocation,
allant jusqu’à dire qu’une partie de l’Algérie est contrôlée par Aqmi : «
L’Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique contrôle toute la partie
australe de l’Algérie.
Au vu de cette situation, ce pays a intérêt autant que nous à coopérer
», a-t-il affirmé, faisant observer que « la situation créée par
l’Algérie avec Tindouf et les milliers de personnes séquestrées et
abandonnées à leur propre sort, en proie à la pauvreté, à l’indigence et
au dénuement le plus honteux, joue un rôle fondamental dans le
ravitaillement des filières djihadistes dans la région.
Un langage bien huilé et répété à l’envi par tous les officiels
marocains ainsi que par les relais médiatiques marocains ou étrangers,
ces derniers étant liés à la cause marocaine par les espèces sonnantes
et trébuchantes.
Le ton belliqueux de ce triste personnage du contre-espionnage marocain
est une suite logique du dernier discours de son roi à Addis-Abeba, qui
s’est attaqué frontalement à l’Algérie dans une enceinte qui exige avant
tout d’avoir un comportement à la fois courtois et élégant. Ce qui a
manqué terriblement à ce roi qui mêle à ses différends avec un pays
tiers l’auguste tribune africaine qui a vu passer des monstres sacrés du
continent.
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