A Son Excellence,
M. Antonio
Guterres,
Secrétaire Général des Nations Unies
Excellence,
Avant
tout, en
mon nom personnel et au nom de l’ensemble des membres de l’Assemblée Mondiale
Amazighe (AMA) et du peuple Amazigh, nous vous adressons nos sincères
félicitations pour votre récente élection à la tête des Nations Unies, en tant
que nouveau Secrétaire
Général. Et nous vous remercions vivement, du fait que votre première visite
officielle commence par notre continent, qu’est l’ « Afrique », afin de
participer au sommet de l’Union Africaine.
Ce
28ème sommet
d’UA, à Addis-Abeba des chefs D’État et de gouvernements africains, s’est
distingué par le retour du royaume du Maroc. Et
je profite de ce moment historique pour attirer votre attention que les chefs de
nos États nord-africains et les responsables gouvernements, que
vous avez eu l’occasion de rencontrer, continuent,
malheureusement, à mener des
politiques de ségrégation injustes à l’encontre de peuple autochtone que sont
les Amazighs, du fait qu’ils s’obstinent à se considérer comme des « Arabes »,
c'est-à-dire des asiatiques plutôt que des africains, et qu’ils ne ménagent
aucun effort pour « arabiser » l’Afrique septentrionale, à cause de leurs
idéologies baâtho-islamistes, obsolètes et importées du lointain Proche Orient,
et qui sont à l’origine de la ruine d’ états entiers comme c’est le cas de la
Syrie ou de l’Irak.
Tant qu’ils n’assument pas leur vrai amazighité et leur entière africanité, ils continueront à se comporter comme des politiciens de régimes néo-colonialistes aux yeux de nos communautés, alors que la science et la génétique viennent de trancher qu’ils ne sont pas de tout « Arabes ». Les résultats de l’immense étude d'anthropologie génétique lancée par National Geographic, sous le nom de The Genographic Project, en 2005, révèle, par exemple, que les tunisiens sont irréversiblement Amazighs à 88%, comportant une infime proportion de gènes d’origine Arabe, juste 4%, et que les égyptiens, plus proche de la péninsule arabique, comptent avec 68% d’hérédité amazighe et seulement 17% de gènes asiatiques arabes. (https://genographic.nationalg eographic.com/reference-popula tions/).
Tant qu’ils n’assument pas leur vrai amazighité et leur entière africanité, ils continueront à se comporter comme des politiciens de régimes néo-colonialistes aux yeux de nos communautés, alors que la science et la génétique viennent de trancher qu’ils ne sont pas de tout « Arabes ». Les résultats de l’immense étude d'anthropologie génétique lancée par National Geographic, sous le nom de The Genographic Project, en 2005, révèle, par exemple, que les tunisiens sont irréversiblement Amazighs à 88%, comportant une infime proportion de gènes d’origine Arabe, juste 4%, et que les égyptiens, plus proche de la péninsule arabique, comptent avec 68% d’hérédité amazighe et seulement 17% de gènes asiatiques arabes. (https://genographic.nationalg
Excellence,
Vous
venez de déclarer que le succès des Nations Unies dans le monde repose sur son
succès en Afrique, en particulier en ce qui concerne les politiques de
développement. L’ONU
devrait aider les gouvernements africains à mettre en œuvre avec succès l’Agenda
2030 pour les objectifs de développement durable, un plan d’action qui vise à
éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions dans les communautés
du monde entier. Sur ce plan, savez-vous, excellence, par exemple, pourquoi le
royaume du Maroc se retrouve à la 130ème place
de l’Indice de Développement Humain (IDH), établi par votre organisation
(PNUD) ? Tout simplement, parce que les performances de l’éducation, de la santé
et de l’alphabétisation des adultes sont très médiocres, en atteste l’actuel
ministre sortant de l’Education Nationale qui reconnait que 78% des élèves à la
fin de leur cycle primaire ne savent ni lire ni écrire, et que les étudiants qui
ont obtenu leur baccalauréats ne savent rien de leur histoire marocaine à 90%,
et encore moins de leur histoire africaine, sachant que leur continent, qui
porte un toponyme amazighe, est le berceau de l’humanité tout entière.
Pourquoi ? Tout simplement à cause de cette obstination politique éducative,
basée sur l’«arabisation idéologique », et qui se caractérise malheureusement
par la marginalisation volontariste de l’importance de la langue maternelle à
l’école, allant à l’encontre des recommandations de l’UNESCO. Une politique de
lavage de cerveaux qui infra-valorise la langue amazighe, une langue
authentiquement africaine, et qui dévalorise l’identité autochtone et, qui
surtout ignore dans les manuels pédagogiques l’histoire millénaire des Marocains
et par extension des nord-africains, que constituent les Amazighs, connus sous
le nom des « Hommes libres ».
Excellence,
Sachez, qu’avant
que nous vous exposons les grands problèmes auxquels ont affaire les Amazighs,
nous tenons à vous remercier vivement de tout ce que vous avez déjà entrepris en
faveur de nos réfugiés touaregs, et plus particulièrement ceux qui se sont
installés principalement à la frontière mauritano-azawadiènne dans le camps de
Mbera lorsque vous étiez à la tête de Haut Commissariat aux
Réfugiés.
En
Azawad :
En pays touarègue
d’Azawad, qui vient d’être frappé par un ignoble attentat dans la ville de Gao,
nous tenons à vous évoquer
que le refus d’octroyer à cette région une autonomie politique élargie, dans un
cadre d’un Etat fédéral, comme l’avait proposé notre ONG (www.gitpa.org/web/AFO%20M ALI%20charqi.pdf), à
l’ancien médiateur Romano Prodi, il n’y aura aucun progrès relatif à la solution
des différents problèmes dont souffrent les citoyennes et citoyens touarègues,
peuls et maures. L’accord de paix et de réconciliation entre le Mali et la
Coordination des mouvements azawadiens (CMA), issus du processus algérien en mai
2015, suite à des pourparlers globaux, n’a rien arrangé au gel de la situation.
De même, la nouvelle colonisation militaire de la France, sous le prétexte de
l’opération anti-térroriste de Serval (ou de Berkhane au nord du Niger),
n’apporteront aucune paix à cette région de Sahel. Seuls les forces
révolutionnaires azawadiennes sont capable d’affronter efficacement l’AQMI, ou
tout autre mouvement djihadiste, dirigé et soutenu par les services militaires
algériens (www.amadalpresse.com/RAHA/Tou aregs.html) ou autres, à condition bien sûr de
leur offrir des moyens adéquats. Nous insistons sur le fait que la paix et la
stabilité dans cette région d’Azawad, ne peuvent se concrétiser sans la réponse
totale aux aspirations du peuple azawadien, qui aspire à vivre dans un Mali en
tant qu’Etat fédéral et que la région de l’Azawad bénéficie d’une autonomie
politique avec des prérogatives larges d’autogestion.
En
Algérie :
Nous
avons le plaisir d’appeler votre attention pour
vous alerter que les autorités algériennes, au lieu de respecter la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme, violent délibérément les droits humains dans
les régions amazighophones comme la Kabylie, et plus particulièrement le Mzab.
Au sein de cette dernière, elles continuent à détenir
injustement des dizaines de militants des droits humains dont notre représentant
le Dr. Kameleddine Fekhar, qui est entre la vie et la mort à cause de sa
quatrième grève de la faim. Ce leader mzabien et
ses compagnons sont victimes de fausses accusations dont celles d’atteinte
à l’intérêt national et outrage à corps constitué. Et à ce propos, lors de la
visite officielle en Algérie, le 6 mars dernier, l’ancien Secrétaire Général, M.
Ban Ki-moon nous a profondément déçue par son silence incompréhensible d’aborder
cette politique génocidaire de l’Etat algérien à l’encontre du peuple mozabite,
en soutenant la communauté arabophone «Chaânba » qui agresse continuellement
cette communauté autochtone amazighe, en provoquant à un certain moment
l’assassinat de plus d’une trentaine de personnes … (www.amazigh24.com/sites/defau lt/files/ama_rapport_mzab_nov1 5.pdf).
Et ce qui est encore plus surprenant c’est que les déclarations d’Ammar Saadani, précédant Secrétaire
Général du FLN, accuse directement l’implication de l’ancien chef de la DRS, des
services secrets militaires, le Général Mohamed Médiène dit « Taoufik », dans
ces tragiques événements de Ghardaïa de 2013 à 2015, et la justice algérienne
est restée mouette sans ouvrir aucune enquête
judiciaire !
En
plus et en dépit de l’officialisation de la langue amazighe, suite aux
amendements constitutionnels algériennes annoncées fin décembre 2015, le pouvoir
perpétue sa politique de ségrégation et de répression contre les autres
Amazighs, comme la continuation de la répression du Mouvement pour
l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et la liquidation de certains de ses
militants, en plus du refus total de réponde à ses revendications, en dépit de
sa popularité au sein des Amazighs de la Kabylie.
En
Libye :
En
Libye, en dépit de notre soutien à la signature de plusieurs parties libyennes,
d’un accord politique pour résoudre la crise que connaît le pays à Skhirat, mi
décembre 2015, nous constatons, avec grand étonnement, l’exclusion des Amazighs
du dialogue politique libyen par l’actuel représentant de votre organisation de
l’ONU et par les pays qui parrainent ce dialogue. Ce n’est pas de tout normal
que les révolutionnaires Amazighs libyens ont été déterminants à expulser le
dictateur libyen, Mouamar Gadhafi, de la capitale Tripoli, et qui ont précipité
sa chute, et par conséquent de contribuer su succès de la révolution, et que les
nouvelles autorités continuent à ignorer l’instauration des droits amazighes et
la reconnaissance officielle de la langue et de l’identité amazighes dans la
future constitution de la Libye.
Nous
voulons pas continuer à être attristés du fait que les Nations Unies n’exercent
pas assez de pression sur les parties concernées, de sorte que la Libye
post-révolutionnaire d’après Kadhafi, soit doté d’une constitution qui garantie
les droits linguistiques et culturels des Amazighs, en faveur de la construction
d’un Etat fédéral et démocratique, respectueux des chartes et pactes
internationaux des droits de l’homme et des peuples, chose qu’on avait demandé
au président Faiz Essarraj (www.amadalpresse.com/fr/?p=66 8) en lui
affirmant que : « l’adoption
d’un système de gouvernance fédéral constitue la solution idoine pour les
problèmes du peuple libyen et la clé idéale pour ses constituants, quant à la
réalisation de ses aspirations et espoirs, dans la cadre de l’unité territoriale
libyenne . Moult expériences efficientes de pays qui ont choisi le fédéralisme
ont réussis à résoudre leurs problèmes. Des pays, en majorité, qui jouissent de
la pluralité de leurs composantes et ressemblent au peuple libyen composé
d’Amazighes, de Touarègues, de Toubous et de Libyens arabisés. », comme une
solution qui rentre dans le cadre de notre vif aspiration, à construire une
Tamazgha confédéral l’image de l’Union Européenne (www.amadalpresse.com/fr/?p=32 7 ),
une union des Etats d’Afrique du Nord qui garantit la libre circulation des
personnes et des capitaux, et dont l’argent des ressources naturelles sera
destiné au bien être social, plutôt que de le gaspiller dans la course à
l’armement.
En
Tunisie :
Nous
avons déjà noté, concernant la république de Tunisie, notre dénonciation quant à
la marginalisation totale et absolue de l’identité amazighe dans la constitution
post révolutionnaire, excepté l’autorisation donnée à un certain nombre
d’associations amazighes. Nous constatons l’absence de décisions étatiques en
relation avec l’amazighité. Les différents secteurs ministériels de tous les
gouvernements tunisiens, depuis la révolution, n’ont initié aucune décision
relative à la protection et à la promotion de la langue et de la culture
amazighes, en dépit de la réalité lamentable s’y afférent. Les responsables
politiques de la Tunisie continuent à classer leur pays parmi les pays dits
« arabes », il en est de même de la majorité des partis politiques, des
centrales syndicales et des associations tunisiennes, alors que c’est un pays
essentiellement africano-amazigh, comme le prouve définitivement la génétique,
et qui est connu par la fameuse citation du grand roi Massinissa : « l’Afrique
aux Africains ».
Au
Maroc :
Au
Maroc, l’amazighité est toujours objet de discrimination, cinq ans après la
reconnaissance officielle de l’amazighe comme langue officielle dans la
constitution. Aujourd’hui, la proposition gouvernementale de loi organique pour
sa mise en œuvre est pleine d’incohérence et d’obstacles, qui ne répond en rien
aux propositions de la société civile amazighe ni à l’ensemble de ses
associations et organisations. Déjà, notre ONG, l’Assemblée
Mondiale Amazighe, à côté d’autres ONG amazighes (Association Tamazgha,
Organisation Tamaynut et le Réseau Azetta), avaient exposé amplement les
violations des droits des Amazighs aux Nations Unies, au Comité des droits économiques, sociaux et culturels qui avait examiné
le quatrième rapport périodique du Maroc sur l’application du Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, tenues à
Genève les 30 septembre et 1er octobre 2015. (http://tbinternet.ohchr.org/T reaties/CESCR/Shared%20Documen ts/MAR/INT_CESCR_CSS_MAR_21745 _F.pdf). A cet égard, les Nations Unies ont répondu positivement et elles
ont reconnu le fait discriminatoire de l'Etat marocain à l'encontre des Amazighs
à travers ce comité (http://apsoinfo.blogspot.com/ 2015/10/rapport-de-lexamen-per iodique-du-maroc.html). Dans ses observations finales, l’ONU avait recommandé au royaume
du Maroc d’adopter le plus rapidement possible le projet de loi organique sur la
langue Amazigh comme une des langues officielles de l’État et de redoubler ses
efforts pour offrir l'enseignement primaire, secondaire et universitaire en
Amazigh, augmenter la présence de cette langue dans la télévision et régler
définitivement la question des prénoms Amazigh . Le Comité onusien avait
recommandé aussi à l’État partie de prendre des mesures pour garantir aux
Amazighs, la jouissance pleine et sans restriction de leurs droits … Mais,
depuis cette date, les autorités marocaines n’ont rien fait du tout. Elles ont
répondu par la sourde oreille et en atteste le budget national de 2016 et de
cette année 2017 où il n y a aucun financement pour appliquer ces
recommandations. Des recommandations qui pourrait mettre fin au système
d’apartheid anti-amazigh de l’Etat marocain. C’est dans ce sens que nous voulons
attirer votre attention pour que vous intercédez devant les
autorités marocaines à les obliger de changer de cap, et à appliquer vos
résolutions et à respecter les droits des Amazighs, au lieu de continuer à
dresser des obstacles contre la généralisation de
l’amazighité au sein de l’enseignement, des médias publics et dans
l’administration, et aussi, à stopper l’expropriation et la spoliation des
terres collectives tribales.
Excellence,
En
définitive, dans votre discours à l’occasion de la nouvelle année 2017,
correspondante à 2967 selon notre calendrier africain, vous avez lancé un appel
de paix en affirmant « engageons-nous à faire de la paix notre priorité
absolue ». Une année qui coïncide avec la commémoration de la décennie de
l’adoption de la Déclaration universelle des droits des peuples
autochtones.
Nous,
les Amazighs, nous ferons tout pour que nos droits légitimes soient reconnus et
nous demanderons incessamment à l’ONU d’être à nos côtés pour qu’ils ne soient
pas bafoués par des Etats dictatoriaux et/ou néo-coloniaux, parce que notre
culture amazighe est d’essence une culture de paix.
En
vous remerciant de votre diligence, veuillez agréer, Excellence, l’assurance de
ma considération fort distinguée.
Signé:
Rachid RAHA
Président de l’Assemblée Mondiale
Amazighe
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire