De: la société civile
sahraouie
Sahara occidental occupé
Date: 5 novembre 2016
Pour: COP22,
Maroc
Chers participants à la COP22,
Les exactions contre la biodiversité dans le Sahara occidental occupé, à
savoir dans la région d'El-Ayoun et dans la zone de Dakhla ont été causées
par les dégâts énormes résultant de la concentration des activités
économiques dans le territoire sahraoui contesté. Cela a eu un immense
impact sur l'environnement et a laissé des empreintes négatives sur la
biodiversité et la carte géologique dans la partie du Sahara occidental
occupée par le Maroc.
La destruction des ressources naturelles a également conduit à un
déséquilibre dans l'environnement et dans le climat, y compris les eaux
souterraines. Les eaux usées et leur évacuation sont gérées d'une manière
irrationnelle, ce qui les rend nuisibles pour la mer et les réservoirs
d'eau souterrains.
La péninsule de Dakhla est également menacée de s'affaisser sous le niveau
de la mer dans les années à venir, du fait du réchauffement climatique qui
menace le climat et la terre dans le monde entier.
Des forages pétroliers sont également en cours sur le territoire,
menés par des sociétés étrangères comme Kosmos Energy avec la bénédiction
du gouvernement marocain. Les forages pétroliers signifient plus de
pollution pour l'eau, la terre et pour l'ozone. Cela se traduira par une
contribution plus importante au réchauffement de la planète. Produire plus
de pétrole signifie qu'il sera utilisé. Et cela va augmenter le dioxyde de
carbone (CO2) dans l'atmosphère, ce qui élèvera la température
de l'atmosphère. En outre, les activités de forage pétrolier se traduiront
par la mort de beaucoup d'oiseaux migrateurs qui se déplacent le long des
côtes sahraouies. Sans oublier la pêche, vu que nos eaux sont très
poissonneuses. Il a été prouvé que les activités pétrolières sont une
menace directe pour les animaux sur la terre ferme et les poissons.
Dans la ville d'El-Ayoune, une centrale thermique est en cours de
construction et entrera bientôt en fonction. Cette même centrale a été
refusée dans le passé dans plusieurs villes marocaines qui en ont bloqué la
construction et l'exploitation sur leur territoire. Ce type de centrale
thermique fonctionne en utilisant du fioul lourd, considéré comme le pire
type d'énergie car il provoque de grands dommages à l'environnement.
Des sources internes à la banque d'État allemande KFW, la Banque
mondiale, la Banque européenne d' investissement et l'Union européenne, ont
toutes rapporté à l'agence Reuter que leurs institutions ne financeront pas
de projets au Sahara occidental. De sources bancaires on a dit:
"Soutenir ces investissements sera vu comme un soutien à la
position du Maroc. Nous sommes neutres à l' égard du conflit." Une
autre source a dit "ne jamais soutenir un quelconque projet dans
les territoires du Sahara Occidental, et ne pas le faire en dépit du fait
que les plans d'énergie solaire marocains signifient beaucoup pour
nous."
La région, en général, n'est pas à l'abri de l'impact des changements
climatiques prévus dans le monde entier, mais on peut dire que des
phénomènes tels que la forte hausse des températures ces derniers temps
dans les villes de Smara, El-Ayoune et Boujdour, en sont témoins, ainsi que
les importantes inondations, suite à des fortes pluies, provoquées par le
fleuve Saguiat El Hamra, en raison du phénomène du changement climatique
mondial provoqué par le réchauffement. Les récentes inondations au Sahara
occidental ont montré l'insuffisance des infrastructures et l'impréparation
des autorités locales pour gérer de telles crises.
Le Maroc parie sur l'exploitation du vent pour produire de l'énergie
propre au Maroc et au Sahara. Même si nous soutenons le recours à des
telles initiatives respectueuses de l'environnement, nous désapprouvons la
stratégie délibérée du Maroc, qui est de piller les ressources naturelles
du Sahara occidental en violation flagrante de la loi internationale. Le
Maroc a ainsi construit beaucoup de fermes éoliennes dans le territoire
occupé du Sahara Occidental contre la volonté des Sahraouis et de leur
représentant légitime et internationalement reconnu, le Front Polisario. En
outre, les Sahraouis ne bénéficient pas de tels projets et investissements.
Malheureusement, certaines entreprises étrangères se font complices du
Maroc pour légitimer sa présence au Sahara occidental et renforcer son
occupation illégale du Sahara Occidental. Parmi ces entreprises on trouve
Siemens et Alstom. Par conséquent, nous demandons à ces compagnies de se
désengager d'un tel projet et de tous les investissements actuels et futurs
au Sahara occidental. Ces compagnies et ces projets seront plus que
bienvenus une fois le conflit du Sahara occidental résolu une fois pour
toutes.
Enfin, en tant que citoyens sahraouis concernés, nous ne voulons pas que
la COP22 soit une autre complice du Maroc dans la prolongation de
l'occupation du Sahara occidental et dans la légitimation de la présence
marocaine illégale au Sahara occidental. Nous appelons également la COP22 à
inclure la société civile sahraouie et le Front Polisario dans les futures
conférences et initiatives. Nous exhortons tous les dirigeants et les
institutions à reconsidérer toute recommandation ou résolution de manière à
ne pas rendre la communauté internationale responsable de la continuation
de la misère, du pillage et des souffrances des Sahraouis. Les
Sahraouis demandent à tous les investisseurs étrangers et aux acteurs
internationaux de cesser d'aider le Maroc à piller les ressources
naturelles sahraouies.
VERT ne signifie pas PILLAGE!
Signé
Société civile
sahraouie
El-Ayoune, Sahara
Occidental occupé
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