Le Conseil de sécurité a tenu, vendredi, une séance sur le Sahara
occidental pour examiner les derniers développements de la question
marquée par l'entêtement du Maroc qui s'obstine à violer la légalité
internationale.
Cette séance, qui s'est tenue à la demande du Venezuela et de l'Uruguay,
est la cinquième du genre en ce mois d'avril au niveau du Conseil de
sécurité sur le dossier du Sahara occidental, et précède la présentation
du rapport du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon prévue à la
mi-avril courant. Le Venezuela a demandé au Secrétariat général de
l'ONU d'informer le Conseil de sécurité sur la situation humanitaire des
réfugiés sahraouis et de celle des droits de l'Homme dans les
territoires sahraouis occupés. L'envoyé personnel du SG de l'ONU au
Sahara Occidental, Christopher Ross a présenté son rapport lors de cette
séance durant laquelle un rapport sur la situation dans la région a été
présenté suite aux mesures prises par le Maroc contre la Minurso.
Prévue initialement lors de cette réunion, la présentation du rapport de
Ban Ki-Moon sur le Sahara occidental a été reportée à la mi-avril
courant, a souligné Ahmed Boukhari, représentant du Front Polisario
auprès de l'ONU, indiquant que "le rapport tant attendu par le peuple
sahraoui et la communauté internationale, sera présenté par Ban Ki-Moon
ou l'un de ses adjoints le 17 ou le 18 avril devant le Conseil de
sécurité".
Présidé actuellement par la Chine, le Conseil de sécurité a approuvé
lors d'une réunion à huis clos tenue le 1er avril son programme d'action
mensuel et consacré trois rendez-vous au débat du dossier du Sahara
occidental occupé. Par ailleurs, le Conseil de sécurité consacrera la
séance de jeudi 28 avril à l'adoption de la décision annuelle du Conseil
de sécurité sur le Sahara Occidental portant prorogation du mandat de
la MINURSO qui doit prendre fin le 30 de ce mois.
Appel sahraoui en direction du Conseil de sécurité
Ces réunions interviennent après "l'appel urgent" lancé par le
gouvernement sahraoui et le Front Polisario au Conseil de sécurité en
vue d'amener le Maroc à se conformer à la légalité internationale et à
respecter ses engagements signés dans le cadre du plan de règlement de
1991.
A cet effet, le Premier ministre sahraoui Abdelkader Taleb Omar a appelé
le Conseil de sécurité à faire pression sur le Maroc pour l'amener à
reconsidérer sa décision d'expulsion du personnel civil de la Minurso,
soulignant la nécessité "d'accélérer le retour de la Minurso avec ses
pleines prérogatives et un calendrier fixant la tenue d'un referendum
pour éviter la détérioration de la situation dans la région". Par
ailleurs, le ministre sahraoui des affaires étrangères, Mohamed Salem
Ould Salek a lancé, au nom du gouvernement et du Front Polisario, "un
appel urgent au Conseil de sécurité afin d'amener le Maroc à se
conformer à la légalité internationale et respecter ses engagement pris
dans le cadre du plan de règlement de 1991.
Il a mis en garde contre la "décision grave" prise par le Maroc de
réduire la composante politique et administrative de la Minurso,
estimant que ce geste est "une déclaration de guerre lancée par le Maroc
au Sahara Occidental et à l'ONU car il annule l'accord de
cessez-le-feu, principale condition pour l'organisation d'un
referendum".
Pour sa part, l'ambassadeur sahraoui à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoune
tient le Conseil de sécurité pour "seul responsable" de ce qui pourrait
se produire après le 30 avril, date d'expiration du mandat de la
Minurso, appelant à l'élaboration d'un calendrier pour l'organisation
d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.
M. Beyoune a affirmé que le peuple sahraoui avait choisi la lutte
pacifique pour son indépendance, mais la poursuite de l'occupation
marocaine amènerait ce peuple "vers la lutte armée". L'eurodéputé Joao
Ferreira a exhorté la Haute représentante de l'Union européenne (UE) aux
Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, à
exiger des autorités marocaines le respect des droits de l'homme dans
les territoires occupés du Sahara occidental et la cessation de toute
répression à l'encontre des populations civiles.
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