Ristel Tchounand ,14/4/2016
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Département d’Etat américain vient de livrer son traditionnel rapport annuel sur les droits de l’Homme à travers le monde. Au Maroc, l’institution note des « problèmes persistants » au respect des droits des citoyens au cours de l’année 2015.
Corruption, mépris généralisé de l'Etat de droit...
Mais outre quelques points tels que l’absence de cas de disparition politique, le département d’Etat américain a relevé l’année dernière des « problèmes persistants » entravant le respect des droits humains. Les plus importants, explique-t-il, étaient l’incapacité des citoyens à changer les dispositions constitutionnelles établissant la forme de gouvernement monarchique du pays, la corruption, et le mépris généralisé pour la primauté de l'État de droit par des forces de sécurité.
Alors que la loi prévoit des sanctions pénales pour la corruption officielle, le rapport souligne que « le gouvernement n'a pas mis en œuvre efficacement la loi ». Relevant que la corruption est pourtant « un problème sérieux » au sein de l’administration, y compris la police, ainsi qu'au sein de la justice, le département d’Etat regrette l’ « impunité » régnante, l’absence de rapports et d’enquête de haut niveau.
Se basant en outre sur une mission du Groupe de travail des Nations Unies et des rapports des ONG et associations locales, le département d’Etat évoque des cas de« détention arbitraire, d’utilisation excessives de la force, la torture ou encore les conditions de détention ». Certes, le rapport reconnait des « améliorations » en matière de surpopulation des prisons –avec notamment l’achèvement de 10 nouveaux centres de détention au cours de l'année- mais estime que l’état des prisons est « resté généralement non conforme aux normes internationales ».
Le document évoque également la persistance de la violation des libertés d’expression et de la presse, avec notamment l’arrestation de journalistes, la discrimination contre les femmes et même les entraves gouvernementales à la liberté de réunion de certaines ONG et associations.
Le Maroc peut faire mieux, selon Kerry
Lors de la présentation du rapport devant la presse, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a tenu à rappeler que son travail n’est qu’un appel au respect des normes internationales en matière des droits de l’Homme. « Ce ne sont pas des normes arbitraires américaines que nous cherchons à imposer aux gens. Ce sont des normes universelles des droits humains qui ont été adoptées par la plupart des nations du monde, et même certains pays y ont adhéré, mais les violent », a-t-il fait remarquer.
Selon M. Kerry, ce type de rapport –qui appui ceux des ONG nationales et internationales- devrait servir aux Etats pour s’améliorer, car dit-il, « dans le domaine des droits de l’Homme, tous les gouvernements ont la capacité de faire mieux ». Et pour le Secrétaire d’Etat américain, le respect des droits humains dans un pays est vérifié lorsque « les gens sont plus heureux, plus libres d’entreprendre, de créer, de faire la différence dans la construction de la communauté ».
Ristel Tchounand
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