Voila le dernier texte Apso de la série imagine.
Imagine. Il faut partir
http://ap-so.blogspot.fr/2015/11/imagine-il-faut-partir.html
SVP, Partagez, débattez… comme l’a été « les Sahraouis en 2018 », ce texte est une petite goutte…
Pour les infos et analyses sur les récentes et catastrophiques inondations dans les campements de réfugiés sahraouis, RDV sur ap-so.blogspot.com
Imagine. Il faut partir
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SVP, Partagez, débattez… comme l’a été « les Sahraouis en 2018 », ce texte est une petite goutte…
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Pour tous commentaires, questions, remarques, adhésions, félicitations et
tout … merci d’utiliser la boite yahoo.
> apsolument@yahoo.fr
***********************
Lors des recherches
menées en vue de l’archivage des documents historiques de l’exil et de la
constitution de l’État Sahraoui, deux étudiants sahraouis ont trouvé un
document confidentiel daté de 1975, qui a été dûment authentifié. Cette
découverte a pour conséquence de déclencher une série de réunions de la plus
haute importance et qui vont assurément avoir des conséquences. Les
participants se sont engagés à une grande rigueur dans la production de
comptes-rendus détaillés de ces réunions décisionnelles de l’État Sahraoui.
Compte
rendu. Réunion au sommet de l’État Sahraoui, 27 février 2015
Ordre du
jour : document confidentiel de 1975, ses conséquences et décisions urgentes.
C’est le
document de 1975 mentionné ci-dessus qui fait l’objet de la réunion au Sommet.
Voici une synthèse du document.
Le lendemain
de la proclamation de notre République, les autorités de l’État qui nous permet
un refuge sur sa terre avaient signé avec les autorités de notre République un
accord de refuge pour une durée de 20 ans, renouvelable une seule fois pour un
maximum de 20 autres années.
Ce
document est confidentiel, et nos accueillants ont eu l’élégance de ne pas nous
le rappeler, mais nous devons honorer nos engagements, il n’y a pas
d’alternative. Il faut donc que nous soyons partis dans un an, jour pour jour.
Le précédent des exigences du président Boudief dans les années 90, la
potentialité de découvertes importantes de ressources naturelles hydrocarbures
dans la région où nous sommes réfugiés sont d’autres axes de l’argumentation.
Partir est obligé.
La
question débattue par le groupe est donc la suivante : devons-nous chercher un
nouveau refuge ou libérer notre terre pour y vivre tous ?
Les
options d’un nouveau refuge pour rester proche de notre terre : la
Mauritanie, le territoire libéré, l’Espagne dans les Iles Canaries et Ceuta et
Melilla. Pour les zones proches mais
désertiques, le problème principal est l’eau.
Libérer
notre terre pour rentrer : comment faire, les négociations actuelles sous
l’égide de l’ONU sont stériles, l’Union Africaine est plus qualifiée, comment
l’interpeller, il faut que la communauté internationale soutienne notre
décision.
Les
aspects pratiques à prendre en compte :
- Les
zones minées et contaminées par les restes de guerre, en territoire libéré et
Mauritanie,
- Les
zones décontaminées et les risques rémanents, et si notre solution n’est pas
sur ce continent, il faut traverser la mer et par quelles routes.
- Les
aides du HCR* arrivent au port de Oran, si la Mauritanie accepte de nous recevoir,
il faudra peut-être utiliser un autre port, dans ce cas lequel.
- Comment
transporter les écoles, les hôpitaux pour assurer la continuité de l’éducation
et des soins.
Sont
constitués quatre groupes de travail qui exposeront leurs
synthèses et conclusions lors de la prochaine réunion :
1.
Diplomatie/administration, prise de contact avec les autorités mauritaniennes
et espagnoles, les organes représentants les Nations Unies, l’Union Africaine …
2. Étude
géographique des possibilités d’un autre refuge, en lien avec les commandants
des régions militaires sahraouies, les familles du territoire libéré, les
représentants des diasporas de la région.
3. Les
arguments de la récupération de toute notre terre dont la partie occupée,
préparation de la consultation populaire, pour les votants dans les campements,
en diaspora et dans les territoires occupés. Référendum à 2 choix, retour ou
refuge, âge minimal 16 ans, carte d’identité ou registre d’état civil.
4. Groupe
de pilotage, et d’enregistrement des questions supplémentaires émergeant des
groupes de travail, en capacité de former d’autres groupes de travail/recherche.
La date du
prochain sommet est fixée au 27 avril. Il est décidé que les activités
scolaires, culturelles, sanitaires et en relation avec l’aide humanitaire
indispensable aux campements seraient inchangées jusqu’à cette date.
Dans son allocution du 7
mars, le président sahraoui a informé la population de la situation et de la
démarche de travail du gouvernement.
La démarche a été
expliquée au niveau des willayas et dairas*. Des permanences et réunions
populaires sont tenues dans toutes les dairas chaque soir.
Des petites
organisations spontanées de jeunes filles et garçons naissent dans chaque
quartier. Les Unions des femmes, des travailleurs, des jeunes, des étudiants,
des juristes ont créé des groupes de travail sur le sujet. De même, les
associations Afapredesa, Asavim, des ingénieurs, Nova et autres se mobilisent.
Réunion
de l’État Sahraoui, le 27 avril 2015
Le groupe
de pilotage informe qu’il a créé un groupe de travail
information /communication. Les radios, TV et journaux locaux et
nationaux, média web sont prêts à informer en hassanya des questions et
avancées des groupes de travail. Il est important que des informations claires
et exactes s’échangent pour ne pas perdre du temps.
Les
groupes de la société civile des campements et territoires occupés s’organisent
pour être représentés équitablement et seront présents à la prochaine réunion.
Pour la présente, ils ont remis au groupe de pilotage des documents de synthèse
de leurs questions, préoccupations et propositions.
Le groupe
de travail diplomatie/administration informe :
-
Décryptage de la réponse diplomatique de la Mauritanie : elle respectera
le droit d’asile de la charte de l’ONU, néanmoins cela consisterait un risque
pour l’équilibre du pays. Il y aurait donc des raisons à ce qu’elle refuse.
- Les
autorités espagnoles ont fait une réponse peu claire qui revient à la même
conclusion, pas d’accueil dans les Iles Canaries, ni dans Ceuta, ni Melilla. Le
gouvernement ne semble pas plus que depuis 40 ans entendre sa responsabilité
d’administrateur de jure du Sahara
Occidental pour l’organisation du referendum.
- Le
groupe continue dans la voie diplomatique. L’information de la recherche d’un
nouveau refuge commence à se répandre et des pays ont déjà envoyé des messages
de sympathie : Afrique du Sud, Cuba, Nigéria, Brésil, Timor leste.
- L’envoyé
spécial de l’Union Africaine pour le Sahara Occidental a répondu favorablement
à la demande d’une rencontre de travail. Il sera présent dans les campements de
réfugiés du 15 au 20 mai prochain.
Le groupe
étude géographique prend en compte les réponses espagnole et mauritanienne. Ils
poursuivent la cartographie précise des zones décontaminées du territoire
libéré jusque Lagouera. Il suggère que le groupe diplomatie contacte le Mali.
Trois de ses membres approfondissent avec des militaires et bergers l’étude des
pistes allant de Tindouf au nord Mali, pour aller au sud de Chegga
(Mauritanie), après la frontière malienne.
Le groupe
de travail n° 3 expose les faits suivants :
- La
récupération de notre terre passe par le retour, puisque le referendum est
impossible vu le blocage occidental. Le retour peut se dérouler de façon
pacifique avec la sécurité militaire, ou avec un mouvement militaire précédant
le peuple, mais cela demande dans tous les cas un minimum de bienveillance
internationale.
- Pour
l’instant, aucun signe de cette bienveillance internationale n’est perceptible.
La mobilisation générale autour du référendum interne évoqué à la dernière
rencontre n’est pas pertinente pour l’instant, c’est ce qui se dégage des
réflexions du groupe et des remarques adressées par les groupes de la société
civile des campements, diaspora et territoires occupés. Il faut avancer dans le
travail pour se trouver devant un vrai choix avant d’envisager un tel référendum
sur le nouveau lieu.
Le groupe
de pilotage informe de la mise en place d’un groupe de travail logistique,
chargé de rassembler les informations sur les disponibilités des véhicules
publics et privés et leur état, d’étudier et calculer selon plusieurs
hypothèses la logistique du départ du peuple.
La date du
prochain sommet est fixée au 27 juin. Les départs des enfants vers l’Europe
pour la période estivale sont maintenus, mais les retours des enfants et
accompagnateurs sont avancés au 15 août. Le ministère jeunesse est sport sera
disponible pour les réunions et la réflexion dès le 5 juillet après le départ
de tous les enfants. Un effort particulier est décidé pour le retour aux
campements de tous les étudiants, y compris ceux qui étudient loin. Il a été
décidé que les festivités à venir du 10 et 20 mai seraient allégées. La
participation du Sahara Occidental aux Jeux Africains à Brazzaville au Congo en
septembre est maintenue.
Les
groupes de la société civile ont proposé au groupe de pilotage que des mesures
d’économie populaire soient conseillées lors de la prochaine allocution
officielle de l’État. Les familles seront invitées à simplifier les cérémonies
de mariages, baptêmes et enterrements, comme lors de la période de guerre.
Il est
décidé d’autre part que les visites des délégations étrangères pour les
« projets », et les visites « familiales » sont suspendues
à partir du 1er mai.
À partir du 2 mai des
émissions de débat se sont mises en place à la télévision nationale et dans les
stations de radio. Un groupe d’étudiant est chargé de relever toutes les idées
et arguments, et d’en faire régulièrement des synthèses. Apparaissent dans le
courant du mois de nouvelles chansons et poésies dans lesquelles la nostalgie
de la terre natale prend une nouvelle force, teintée d’un grand élan d’espoir.
Des jeunes rappeurs se passionnent pour le processus et s’associent aux
« grands poètes » pour inventer un style nouveau, entre rap, lhoul*
et poésie traditionnelle.
Réunion de l’État Sahraoui élargi aux
représentants des groupes de la société civile, et médias, le 27 juin 2015
Le groupe
de pilotage expose l’ordre du jour établi entre les groupes de travail et de la
société civile.
Le groupe
de travail diplomatie /administration rappelle :
- La
rencontre avec M. Joaquim Alberto
Chissano, du Mozambique, envoyé spécial de l’Union Africaine pour le
Sahara Occidental, qui propose d’envisager le problème à résoudre sous d’autres
angles. Comme il l’a expliqué lors de l’émission de télévision à laquelle il a
participé, c’est un homme qui vient d’une terre qui est aussi dans la mer, pas
un homme du désert, sa façon différente de voir les choses est très
intéressante.
Le groupe
informe que :
- Le
Brésil a fait la proposition d’être terre d’exil pour le peuple sahraoui.
- Une
rencontre avec M. Joaquim Alberto
Chissano et M. Christopher Ross, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara
Occidental est prévu le 10 juillet dans les campements. Question à l’ordre du
jour : le retour sur notre terre.
- Ni
l’Assemblée Générale de l’ONU, ni le Conseil de Sécurité n’ont prévu de date de
rencontre officielle pour discuter de leur attitude dans l‘éventualité de ce
retour sur notre terre, et donc du passage du mur, mais aussi de la sortie du
Maroc. Les informations officieuses attestent néanmoins d’intenses échanges
entre les pays du « groupe des amis » au Conseil de Sécurité, et de
l’envoi par le Maroc d’un nouveau groupe de « diplomates de l’unité
nationale » qui s’active dans les couloirs de l’ONU et de l’UE.
- Le Mali
par la voix de son ambassadeur a fait une réponse diplomatique dont la teneur
revient à celle de la Mauritanie, la crainte de la fragilité de sa situation
actuelle et des conséquences d’un afflux de réfugiés.
Le groupe
d’étude géographique a été rejoint par les membres du groupe n°3 qui estime que
son objet (la consultation populaire sur le nouveau lieu) est en attente. La
cartographie des risques dus aux restes de guerre est achevée pour une bande de
500 mètres le long de toutes les pistes les plus empruntées en territoire
libéré. Elle complète les cartographies existantes. Il y a de nombreuses zones
encore très dangereuses. Les équipes sahraouies de démineurs ont suspendu leurs
programmes pour se concentrer sur ces zones. Les outils de prévention créés
dans le cadre de partenariats norvégiens, suédois, italiens... sont dupliqués
et rediffusés auprès des familles et des jeunes. Les 6 épisodes radiophoniques
de « Billy Goat »,- histoire
pour adultes d’éducation aux risques - sont diffusés quotidiennement toutes les
2 semaines et utilisés dans les centres de formation professionnelle.
Une
cartographie mise à jour des puits connus en territoire libéré sera présentée
lors de la prochaine réunion.
Le groupe
de recensement des moyens de transport et logistique propose de comptabiliser
les chameaux des campements et de la zone libérée. Le groupe demande aux
institutions de leur fournir les listes des matériels et archives à emporter.
Il annonce qu’un aperçu de ses recherches sera présenté lors de la prochaine
rencontre.
Le groupe
de pilotage a synthétisé les avis reçus par les groupes de travail, les
associations, unions et groupes informels et propose la mise en place d’un
nouveau groupe de travail pour repenser toute la situation, et rechercher des
idées d’alternatives, prenant en compte les expériences internationales, et les
paramètres de notre problème. Le pôle « recherche et
expérimentation » du ministère jeunesse et sports dont c’est la démarche
se joint au groupe.
Étant
données les prochaines rencontres internationales et la présence des étudiants,
la prochaine réunion est fixée au 27 juillet.
Une grande effervescence
et activité règne dans les campements. Les joutes poétiques et compétitions
sportives alternent avec les réunions politiques et actions nécessaires à la
situation. Les relations avec les Sahraouis en territoires occupés et diaspora
sont continues, tant au niveau des organisations qu’individuel.
Les groupes de démineurs
ont commencé des formations intensives pour tous les volontaires dès le 4
juillet. Les 5 premiers groupes complémentaires de démineurs, 85 hommes et
femmes, sont partis en territoire libéré le 25 juillet.
Vingt sportifs sont
sélectionnés pour représenter la nation aux Jeux Africains en athlétisme,
karaté, taekwondo et cyclisme.
Réunion de l’État Sahraoui élargi aux
représentants des groupes de la société civile, et médias, le 27 juillet 2015
Du fait de
la température en journée qui atteint 47° ces jours, la réunion s’est tenue
toute la nuit. Le groupe de pilotage a distribué un ordre du jour écrit du fait
de sa longueur.
Le groupe
diplomatie informe que :
- Une
réponse de remerciements a été envoyée au Brésil, le transport du peuple n’est
pas réalisable, et il nous faut rester proche de notre terre dans l’hypothèse
d’un autre exil.
- Le 23
juillet, le Maroc a fait une proposition d’accueil des réfugiés à Angfou dans
le Moyen Atlas, une des zones les plus pauvres du Royaume qui y laisse mourir
ses habitants de froid. L’information énoncée par téléphone par le 1er
ministre Benkirane était tellement absurde que le groupe de travail a beaucoup
ri de dérision et n’a pu retrouver son sérieux qu’une heure après. La
conversation a été enregistrée. Un courrier circonstancié et poli de
remerciement va être adressé au gouvernement marocain avec copie à l’UA et
l’ONU.
- La
réunion avec les représentants spéciaux de l’ONU et l’UA a démontré le blocage
et tabou par l’ONU sur les territoires occupés. Christopher Ross a souligné
qu’étant donné le délai et la lenteur des processus engagés, aucune mesure ne
sera suffisamment coordonnée internationalement pour pousser le Maroc au
retrait de la partie occupée du Sahara Occidental dans les délais. Le groupe a
néanmoins demandé que soit envisagé un blocage économique sur le Maroc.
Le groupe
d’étude géographique poursuit la cartographie. Il rappelle que les sessions de
formation au déminage sont en cours. Comme le matériel manque, des appels ont
été lancés en direction des organisations humanitaires déjà impliquées ou
l’ayant été, des pays amis, et de ceux ayant achevé leur décontamination. Les
cartes ont été distribuées et mises à disposition dans les willayas pour que
les bergers et voyageurs puissent apporter des commentaires et modifications.
Un groupe
d’universitaires a rejoint l’équipe d’ingénieurs en hydrogéologie pour le
repérage d’autres puits potentiels, et le forage des 5 dorénavant repérés en
zone nord du territoire libéré.
Le groupe
logistique a recensé 13 000 véhicules particuliers, 4000 camions et bus. Les
véhicules légers sont pour la moitié des 4x4 dont 30% ont plus de 30 ans. Le
groupe a estimé la possibilité de la disponibilité de 2000 chameaux.
Les
hôpitaux ont annoncé que hors tout ce qui concerne les soins de premiers
secours, seuls les équipements nouveaux seraient transportés, soit les
équipements des blocs chirurgie des hôpitaux de Bolla et Rabouni. Ils
soumettent néanmoins la question des caractéristiques du lieu de déplacement et
indiquent que cela conditionnera leurs besoins.
Les radio
et télévision nationales ont rappelé leur autonomie propre. L’éducation
nationale donnera sa réponse mi-août, après la fin des discussions internes. Le
ministère de l’intérieur assure être autonome pour les archives, l’état civil
et la partie administrative. Les efforts d’informatisation des 10 dernières
années permettent d’alléger la charge.
Le groupe
idées alternatives informe qu’il est pour l’instant en plein travail de
recherche et réflexion. L’idée qui se dessine est de partir de la base de ce
que l’on a, et non ce qu’il manque, étant donnée la position internationale.
Le Maroc
n’ayant jamais posé de revendication devant l’ONU sur la mer sahraouie, alors
que la RASD a déclaré sa Zone Economique Exclusive
en Droit de la mer, un sous-groupe rassemble études et documents sur les zones
où l’homme habite sur la mer. Les Sahraouis des Pays-Bas ont été contactés,
certains ont travaillé dans les chantiers de Schelde à Vlissingen-Oost
(Flessingue). Des réfugiés vont les
rejoindre et se proposer pour faire des stages. M. Joaquim Alberto Chissano a été sollicité pour fournir des contacts dans
son pays sur ce sujet, ainsi que l’association sahraouie de Venise, et une
entreprise française qui innove dans les techniques anti-inondation. La mer
sahraouie est accessible par Lagouera.
Le
principe de l’utilisation des zones non revendiquées sera présenté par le
groupe diplomatie lors que la prochaine rencontre avec les deux représentants
spéciaux de l’UA et l’ONU à laquelle ils ont accepté de participer le 18 août.
La
prochaine réunion est fixée par le groupe de pilotage le 27 août, il restera 6
mois avant la date ultime du départ.
Les rappeurs et poètes
se sont emparés de l’enregistrement de l’appel téléphonique de Benkirane pour
le transformer en samples. Poèmes et chansons sont accompagnés de vidéos.
Certaines, parodiant « les guignols »
français de la chaîne de télévision Canal+ font danser un Benkirane
marionnette à fil. Tout cela s’écoute, se diffuse et se répand par les
téléphones portables, médias sociaux et autres. Le média satirique marocain
Demain Online relaie une chanson de rap sur son site et participe à sa
diffusion au Maroc et dans la diaspora marocaine où cela commence à faire grand
bruit. Surtout par la confusion que cela entraîne par rapport au discours
officiel marocain.
Le 31 juillet à Lille en
France, lors d’une rencontre internationale de football placée sous l’égide de
la N.F-Board, l’équipe du Sahara Occidental rencontre l’équipe de la FA Espéranto,
et remporte le match 4-0 sur décision de l’arbitre. La motivation pour d’autres
matchs est très forte au niveau local et international.
L’entraînement des
sportifs sahraouis sélectionnés pour les jeux africains est entré dans une
nouvelle phase et s’intensifie à partir du 10 août.
Réunion des groupes de travail
étatiques et associatifs, le 27 août 2015
Les
membres du groupe de pilotage présentent l’ordre du jour et annoncent que 5
étudiantes en master de droit et chimie les ont rejoints.
Le groupe
diplomatie informe que :
- En
conclusion de la réunion avec les représentants spéciaux, avec les encouragements
de M. Joaquim Alberto Chissano
pour l’UA, M. Ross présentera dans les plus brefs délais au Conseil de Sécurité
la requête sur le principe de l’utilisation comme refuge des zones non
revendiquées ni occupées. Il a été convenu que la prochaine réunion aurait lieu
dans les jours suivants cette réunion, et que le protocole serait allégé au
maximum. Il faudra néanmoins tenir compte des nombreuses demandes de rencontre
faites par les associations sahraouies qui souhaitent partager la sagesse de M.
Ross, et d’autres de M. Joaquim Alberto
Chissano.
- M. Ross
a annoncé devoir se rendre dans les pays « impliqués » pour en
rencontrer les dirigeants.
- Un
sous-groupe éducation nationale est chargé de contacter son homologue algérien
à propos des bourses d’études accordées aux collégiens, lycées et
universitaires sahraouis.
Le groupe
étude géographique informe que :
- Au nom
de l’État et du peuple, ils ont soutenu les familles du démineur mort, et des
blessés de l’accident survenu suite à l’explosion d’une mine antichar dans une
zone partiellement décontaminée. Les vies des 5 blessés ne sont plus en danger,
2 ont perdu une jambe.
- Une
nouvelle version des cartes est à disposition dans les idaras*. La contribution
de toute la population a été très efficace, a accéléré le processus et amélioré
la précision.
- Le
Mozambique a envoyé des rats démineurs, et mis à disposition deux
instructeurs/formateurs pour la durée d’un mois. Ils sont arrivés le 14 août
dans les campements. L’un des formateurs reste dans les campements avec 10
rats, l’autre a rejoint les équipes de démineurs avec les autres 30 rats
spécialistes après 4 jours d’acclimatation.
- L’équipe
TIRAMISU (Toolbox Implementation for
Removal of Anti-personnel Mines, Sub-munitions and UXOs) a été contactée et une
coopération se met en place, au-delà de la prévention, pour mettre en
application les résultats des découvertes techniques en matière de déminage, y
compris avec les prototypes.
- Compte
tenu de l’avancée des réflexions, le groupe demande au groupe logistique de
recenser - en territoire libéré - les bâtiments existants, les possibilités
d’acheminement, les ressources hydriques, et leur état puisqu’il semble que le
territoire sera une partie de la solution.
Le groupe
logistique a reçu la proposition d’un groupe de jeunes mécaniciens de faire une
évaluation des véhicules, l’entretien et les réparations nécessaires. Un grand
atelier a été mis en place à Aousserd. 15 jeunes sont descendus à Dakhla pour y
renforcer l’atelier spontané.
L’éducation
nationale a annoncé, par ses inspecteurs pédagogiques, que les premiers temps
de l’école après le départ pourraient se faire sans grands besoins matériels,
mais nécessiterait au moins un livre de classe par professeur, niveau et
matière. Néanmoins ils soulignent que le début de l’année est très froid et
qu’il faudra prévoir des abris, sous tente ou en dur, et des tapis pour les
29 écoles maternelles et primaires, de minimum 8 classes chacunes.
Le groupe
idées alternatives informe que :
- Les
jeunes envoyés dans les pays et cités lacustres se forment avec avidité et
envoient très régulièrement des rapports. Ils font un énorme travail.
- Ils sont
passionnés par l’idée que pour la première fois un pays désert devient mer.
- D’autres
idées sont dans l’air, le compte-rendu de la réunion de M. Ross avec le Conseil
de Sécurité sera décisif.
- Des
idées d’architectures inspirées des techniques Cal Earth sont expérimentées,
dans l’idée de constructions faites uniquement de sable. Ce groupement
d’architecte a été contacté pour des échanges et perfectionnements.
Le groupe
de pilotage propose que la prochaine réunion ait lieu le 27 septembre, et soit
avancée si nécessaire en fonction des envoyés spéciaux.
Il a été
décidé que la rentrée scolaire des maternelles, primaires et classes
d’apprentissage se dérouleraient comme d’habitude début octobre. Les
collégiens-lycéens boursiers en Algérie partiront jusqu’aux vacances de fin
d’année. Les étudiants des grandes écoles et universités sont encouragés à
rejoindre leurs études s’ils ne sont pas en fin d’un cycle validé. Le groupe de
pilotage s’engage à informer ceux qui poursuivront leur cursus de l’avancée du
processus et des discussions par toutes les méthodes possibles.
Le
dynamisme des derniers mois lui a donné la force de vivre quelques mois de
plus, mais affaiblie par une longue maladie, la chanteuse résistante Mariam
Hassan décède le 22 août. La nation lui rend hommage à Smara (campements).
Le
Sahara Occidental n’a pu participer sportivement aux jeux africains début
septembre. La présence sur place d’une délégation de sportifs et représentants
a permis une participation symbolique par la présence du drapeau flottant avec
ceux des autres pays africains. Le comité de pilotage congolais a invoqué
l’article 5 relatif à l’affiliation aux fédérations internationales pour
justifier son opposition. La déception a été grande pour les Sahraouis.
Le travail de la mise en
conformité des instances sportives nationales et des relations aux instances
internationales, en chantier depuis 6 ans est remis sur la table. Le
non-événement et son pendant symbolique ont eu un écho dans le journal Le Monde
et Jeune Afrique.
Réunion des groupes de travail
étatiques et associatifs, le 17 septembre 2015
Le groupe
de pilotage a avancé la date de la réunion sur la proposition du groupe
diplomatie, et avec l’accord des autres participants.
Le groupe
diplomatie informe :
- M. Ross
a rapporté que la réponse du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le
« principe de l’utilisation des zones non revendiquées ni occupées comme
refuge » est favorable. Une déclaration écrite est en cours d’élaboration.
Le groupe
propose qu’une communication officielle soit rapidement faite à la population
sur ce point, qui entraîne que la solution de nouveau refuge sera probablement
en territoire libéré et sur la mer sahraouie.
- Le
groupe mesure les conséquences de la nouvelle position de l’ONU, et va informer
l’UE et les autorités russes et japonaises que la ZEE sahraouie présentera sa
réglementation pour la pêche et qu’elle la fera respecter. L’information sera
publique pour informer les autres pécheurs clandestins, et les entreprises de
prospection et exploitation pétrolière, Kosmos Energy et Total (respectivement
USA et France).
Les
groupes étude géographique et logistique informent que les travaux effectués
avancent très rapidement.
Le groupe
logistique informe de l’initiative de la formation de nombreuses tuizas* pour
la fabrication de tentes. Cela représente au moins 3 tuizas par daira. Tous les
tissus disponibles, même très endommagés sont récupérés et utilisés.
À Zoug, en
territoire libéré, les anciens ont mis en place des ateliers de fabrication de
frach, tapis en jonc tressés, pour transmettre le savoir-faire aux jeunes afin
qu’ils en fabriquent à leur tour plus rapidement. Le groupe pense pouvoir
réussir à équiper toutes les écoles primaires et maternelles, qu’elles soient
dans des bâtiments ou sous les tentes. Les tapis font 10 mètres sur 5.
Le
Croissant Rouge Sahraoui informe dans une communication lue par le groupe de
pilotage que :
- Les
réserves alimentaires sont assez basses du fait de délais des fournisseurs,
mais aussi de l’exigence d’aliments de meilleure qualité calorique envoyés aux
équipes de mécaniciens et démineurs.
- Les
réserves du tissu vert destiné à la fabrication des tentes sont épuisées. Le
groupe de jeunes adjoints du responsable Yahia Buhubeni a fait appel aux
bailleurs et donateurs pour que ce manque soit pris en considération en
urgence.
Le groupe
idées alternatives informe que :
- Un
groupe de jeunes travaille sur la problématique de la récupération de l’eau,
toutes les méthodes possibles, à échelle familiale et communautaire, filets de
rosée, tour de récupération de l’eau contenue dans l’air, puits solaires…
- Un autre
groupe de jeunes a mis au point dans son atelier une culture de fourrage sans
terre, sur eau, pour les troupeaux. Les « carrés » sont d’1m2
et font en moyenne 45 centimètres d’épaisseur.
- Les
jeunes de l’atelier autruche ont commencé à apprendre aux autruches à porter
des charges sur leur dos.
- La
poursuite de leur réflexion va prendre en compte la position du conseil de
sécurité. Le groupe demande à travailler avec le groupe diplomatie et à ce
dernier d’inviter M. Ross une nouvelle réunion.
Le groupe
de pilotage propose que la prochaine réunion ait lieu le 17 octobre, date
avancée en cas de besoin.
En
cohérence avec les décisions de la réunion du 27 avril, les ministères
concernés - culture et jeunesse et sports - ont informés leurs partenaires que
les manifestations internationales
Artifariti, FiSahara (cinéma), Festival culturel et Sahara Marathon
n’auraient pas lieu cette année dans les campements, mais se poursuivraient
l’année prochaine en territoire libéré.
L’allocution télé radio
prononcée par un membre du comité de pilotage a été rediffusée par tous les
médias.
Le retour anticipé des
sportifs après les jeux africains a été un moment très important pour tous, et
a donné lieu à de nombreux ateliers de démonstration, d’explication des valeurs
du sport, et de la pratique de haut niveau. Un groupe de jeunes, critique, a
démontré dans un pamphlet le paradoxe de la non-participation nationale face
aux valeurs du sport.
La rentrée des classes
pour les enfants a eu lieu dans les campements, les collégiens et lycéens
internes sont partis.
Les ONG humanitaires
commencent à prendre des mesures tenant en compte le changement de la
situation. Certains contrats d’expatriés ne sont pas renouvelés. Des bureaux
préfabriqués de « la Base » du HCR sont revendus à des entreprises
algériennes de Tindouf.
Un nouveau groupe, des
jeunes des territoires occupés, se constitue juste après la réunion pour
recenser tous les navires cargo échoués dans les zones peu profondes de la mer
sahraouie, en évaluer l’état, et la faisabilité de les transformer en
habitation/village. Ils envoient des photos qui sont diffusées à la télévision
nationale.
Ils recensent aussi les
embarcations, de pêche et autres, propriétés de Sahraouis.
Les réactions du
gouvernement marocain à la position du Conseil de Sécurité sont vives. Les tractations
et négociations pour faire annuler la décision comportent des menaces
diplomatiques à peine voilées. La diffusion de la conférence de presse de
Christopher Ross, après sa rencontre avec les adjoints des conseillers du roi,
prononcée en arabe, est nettement censurée.
Les médias marocains
étatiques n’ont pas une communication claire sur la position internationale. La
ligne habituelle semble douter de ce à quoi elle doit préparer le peuple à être
autorisé à penser.
Réunion des groupes de travail étatiques
et associatifs, le 17 octobre 2015
Le groupe
de pilotage présente l’ordre du jour. La réunion est maintenue, malgré les
pluies torrentielles qui se sont abattues sur les campements et le Sahara
depuis la veille.
Le groupe
diplomatie informe que :
- après
avoir travaillé avec le groupe idées alternatives, il a revu M. Christopher
Ross avant son départ, en présence de M. Joaquim Alberto Chissano pour lui faire par d’une nouvelle
revendication à soumettre au Conseil de Sécurité. La proposition reste pour
l’instant confidentielle.
Le groupe
étude géographique informe que :
- 5
nouveaux puits sont opérationnels dans la zone nord du territoire libéré
- Une
partie de l’équipe d’hydrogéologues a été renforcée par d’éminents chercheurs
sahraouis et spécialistes français, et prospecte dans les zones décontaminées
du sud du territoire.
- La
cartographie de la dangerosité des différentes zones est mise à jour et se
trouve à disposition de tous dans les locaux de l’association Asavim* à
Rabouni. Par facilité, une copie est envoyée régulièrement à Dakhla. Les scan
datés des cartes sont aussi disponibles sur le site Asavim.
- Les
formations au déminage se poursuivent, et les équipes travaillent maintenant 7
fois plus vite qu’il y a 8 mois.
- Suite
aux propositions de la société civile par le biais des walis*, une liste de
possibles nouvelles localisations des willayas a été soumise, territoire libéré
et mer. Les propositions sont à l’étude pour vérifier la cohérence et seront
rendues publiques rapidement.
- Certaines
familles et groupes ont annoncé vouloir commencer à partir mi-novembre, selon
elles, s’il n’y a pas d’enfants scolarisés en primaire, il n’est pas nécessaire
d’attendre les vacances de fin d’année, ou au plus tard février pour partir.
Un groupe
s’est reformé autour des problématiques de logistique et relations aux ONG et
bailleurs. Il annonce le transfert d’une partie de la base d’aide alimentaire à
Tifariti, à proximité de la piste d’atterrissage gros porteurs, pour au plus
tard fin décembre.
A l’étranger,
tous les jeunes en condition physique satisfaisante se sont déplacés vers des
villes portuaires, et les chantiers navals pour se proposer comme travailleurs,
apprentis ou même stagiaires, navigateurs et constructeurs. Il n’y a pas de
savoir faire dans le domaine naval pour les jeunes nés dans les campements de
réfugiés, et très peu chez les jeunes nés dans les territoires occupés.
Le groupe
de pilotage propose que la prochaine réunion ait lieu le 17 novembre 2015.
La pluie est tombée en
alternance de jours et nuits jusqu’au 27 octobre. Toutes les willayas ont été
touchées. Les maisons détruites ou endommagées sont très nombreuses à Dakhla.
La route vers le territoire libéré est coupée pendant une semaine, les équipes de
démineurs ont connus des problèmes logistiques vite oubliés quand les camions
ont pu circuler à nouveau.
M. Christopher Ross est
venu constater les dégâts le 26 octobre en une courte visite.
Au niveau sanitaire,
avec la sur-multiplication des mouches et moustiques, il a fallu faire face à
une épidémie de diarrhées jusqu’aux premières semaines de novembre.
Malgré le délai imposé
par le traitement de l’urgence, la liste des localisations provisoires des
nouvelles willayas a été diffusée le 30 octobre.
Les premiers groupes de
réfugiés partent dès le 10 novembre vers Mheriz en territoire libéré. Ce qui a
été perdu sur cette terre sous la pluie a achevé de couper les derniers liens. Certains
disent qu’ils auraient préféré partir en laissant derrière eux une maison
permettant d’abriter de nouveaux habitants. Le voyage des caravanes prend 3
jours et se passe sans incident notoire, hors quelques problèmes mécaniques.
C’est la bonne période pour les troupeaux, il y a de l’herbe en quantité, les
inondations ont profité aux arbres et pâturages.
Et il commence à y avoir des
terfes (truffes) à cette période, qui est un bon aliment de base pour tous.
Réunion des groupes de travail
étatiques et associatifs, le 17 novembre 2015
Le groupe
de pilotage présente l’ordre du jour de la réunion qui se fera en 2 temps. La
réunion de ponctuation habituelle, et pour la deuxième, le point sur les
réalisations logistiques, état des recherches d’eau, du déminage et autres
points techniques, qui donnera lieu à l’établissement d’un document séparé.
Le groupe
diplomatie informe que :
- Après la
reconnaissance de l’ONU de la possibilité d’installation des Sahraouis sur les
zones non revendiquées par le Maroc, entendue dans un premier temps comme le
territoire libéré et la mer, et entendue comme une reconnaissance de facto et de jure de souveraineté sur ces espaces, la nouvelle proposition
soumise à M.Christopher Ross en direction du Conseil de Sécurité y ajoute
l’espace aérien. Les discussions sont très vives au Conseil de Sécurité et au
sein de l’Assemblée Générale de l’ONU. Le Maroc et ses soutiens, notamment la
France, l’Espagne et Israël, butent fortement sur les arguments légalistes
évidents et incontournables de la proposition. La proposition sera soumise au
vote de l’AG de l’ONU le 29 novembre. Les conséquences pourraient être
déterminantes pour l’avenir.
Le groupe
étude géographique informe que :
- Les
jeunes des territoires occupés ont recensé les navires, mais aussi cartographié
les zones où le courant permettrait d’installer des habitations sur pilotis à
quelques mètres du rivage. 5 navires cargos échoués, d’un port en lourd de 35
000 ou 60 000 tonnes peuvent être transformés en habitations.
Le groupe
de pilotage propose une nouvelle réunion le 1er décembre
Les
départs de caravane vers le territoire libéré sont quotidiens et donnent lieu à
des scènes de joie. Les camions militaires sont utilisés en renfort plus tôt
que prévu. Il apparaît que les manques de gasoil vont rapidement se faire
sentir. Dans une communication, le groupe de pilotage faisant suite aux remarques
des groupes de la société civile, informe que les valides marchent pour aller
vers le territoire libéré. Les anciens affirment que puisque ce n’est pas sous
les bombardements, c’est avec honneur qu’ils marchent ainsi sur leur terre
libérée, même pour un nouvel exil.
Des
familles demeurant en exil en Europe sont arrivées dans les campements pour
aider au déménagement. C’est un mouvement qui s’amplifie, Air Algérie a réduit
de 90% ses tarifs sur les rotations Alger Tindouf, et ajouté des vols. Les vols
militaires sont pleins.
Dans
le territoire occupé les manifestations indépendantistes sahraouies se
multiplient, organisées quotidiennement et simultanément dans tous les
quartiers de El Aaiun, Smara, Dakhla et Boujdour. Les forces répressives
marocaines, déstabilisées par la situation politique globale sont peu efficaces
faces aux manifestations multiples et massives.
Des mouvements citoyens
sont perceptibles dans les territoires non contestés, au nord de la frontière
Sahara Occidental - Maroc.
Réunion des groupes de travail
étatiques et associatifs, le 1er décembre 2015
Le groupe
de pilotage présente l’ordre du jour et fait part de la proposition populaire
que les écoles soient déménagées durant la première quinzaine du mois de
janvier pour que l’année scolaire des maternels primaires et classes
professionnelles se déroulent sans plus de perturbations.
Le groupe
diplomatie informe que :
-
L’Assemblée Générale de l’Onu a voté favorablement la souveraineté sahraouie,
et donc l’indépendance, sur le territoire libéré, la mer sahraouie, et l’espace
aérien de tout le Sahara Occidental. L’effet en est au 15 décembre 2015.
- Les
groupes de la société civile pressent les députés pour que soient votées des
lois sur l’espace aérien, et dans un premier temps qu’il soit totalement fermé.
Il demande que la même mesure de fermeture totale soit appliquée à titre provisoire
sur la mer pour au moins six mois.
- Les
compagnies maritimes transportant les importations de fuel destinées à
l’occupation, les exportations de phosphates, vont être contactées pour
signifier l’interdiction de naviguer. La plate-forme pétrolière de Kosmos
Energy doit sortir sans délai des eaux sahraouies, les navires de prospection en contrat avec Total de même. Les compagnies
d’aviation empruntant les couloirs aériens du Sahara Occidental vont être
informées officiellement.
Les
agréments, permis et autres accords passés avec le Maroc sur la mer sahraouie
sont annulés, les détenteurs vont être poursuivis devant les justices
compétentes.
- Les
conséquences de ces mesures sont que l’occupant marocain tenant militairement
la partie ouest du territoire ne pourra plus se ravitailler ni par mer ni par
les airs. Seuls resteront possibles les transports routiers, y compris pour
l’approvisionnement en fuel.
- La déclaration
officielle du chef de l’État aura lieu le 2 décembre. Une communication à l’AG
de l’ONU pour tous ses membres, à l’UA et à l’UNPO*, sera envoyée le même jour.
Le groupe
étude géographie informe que :
- Les
jeunes des groupes habitations lacustres et chantiers navals sont partis à
Lagouera pour construire des prototypes. Ils ont trouvé des fonds de soutien au
niveau international et se fourniront en
matériaux en Mauritanie.
- Les Sahraouis
des territoires non contestés, au sud du Maroc, ont demandé à participer à des
stages de déminage pour commencer le nettoyage des abords du mur qui les
séparent de l’Algérie. 10 d’entre eux ont déjà fini un stage. Il reste un
problème de matériel. Au Maroc, les détecteurs sont détenus par l’armée qui a
refusé d’en mettre à leur disposition.
Le groupe
idées alternatives informe que :
- 5 tonnes
de réserves de « quarrés » de fourrage, séchés cet été, ont été
acheminées à Bir Lahlou et Tifariti. Ils ont ouvert un atelier à Tifariti qui
produit très bien.
- Les constructions
en dôme tout en sable sont au point et la construction d’un espace de 40m2
prend 2 jours (une salle et 2 chambres).
- Un
groupe travaille à écrire les bases de la nouvelle gouvernance, en relation
avec les groupes de la société civile, les groupes de travail et les dirigeants
historiques et ministres de la République. Il semble que la réflexion populaire
pousse à une laïcité de l’État indépendant. La date du prochain congrès, visant
à modifier la constitution, et élire un gouvernement de transition avant les
prochaines élections, est en cours de discussion pour des raisons pratiques.
- Un autre
groupe travaille sur la santé, notamment à l’élaboration et diffusion des
consignes pour une autre alimentation. Le panier d’urgence de l’aide
alimentaire et l’inactivité ont contraint les réfugiés à certaines habitudes
qu’il faut changer. Autant que cela soit avec des conseils avisés. Les
communications thématiques par radio commenceront dès le 15 décembre. Des
sensibilisations ont déjà commencé dans les écoles primaires.
- Un
groupe travaille sur le système économique à mettre en place dans l’État
indépendant et ses étapes. Il fera des propositions de monnaie lors de la
prochaine réunion.
Le groupe
de pilotage valide la priorité au déménagement des écoles à partir du 30 décembre. Les familles avec enfants sont
prioritaires pour le départ à partir du 5 janvier. La rentrée scolaire est
fixée au 16 janvier 2016 pour les plus de 32 000 primaires et intermédiaires
(jusque 16 ans). La rentrée des 7000 maternelles est repoussée au 30 janvier.
Le groupe propose une réunion de concertation le 1er janvier 2016.
Il restera moins de 2 mois à tous les réfugiés pour être partis des campements
de Tindouf.
L’information diffusée
par le chef de l’État Sahraoui est abondamment reprise par les médias
internationaux. Des mouvements d’incompréhension et de panique ont lieu parmi
les colons marocains installés au Sahara Occidental, pour certains depuis 40
ans suite aux alléchantes conditions proposées par le Makhzen.
Les membres de
l’entourage du roi marocain, et le roi lui-même multiplient les déplacements
« diplomatiques » et les chantages tels l’ouverture des portes de
l’immigration clandestine subsaharienne et la dépénalisation nationale
immédiate de la circulation de la drogue.
Les
militaires de haut rang, responsables industriels de compagnies opérant dans
les territoires occupés s’imposent sur la scène médiatique marocaine en
proposant des discours différents de celui tenu officiellement depuis des
années.
Les membres de la Voie
Démocratique constatent une recrudescence d’intérêt et de sollicitation envers
leur position politique et vision de l’avenir du Maroc.
La capacité des réserves
pétrolières de l’occupation est estimée à 1 mois pour les civils, et 2 mois
pour les militaires. Commencent dès le 10 décembre des mouvements migratoires
de colons remontant vers le Maroc. Il se dit que parmi les plus anciens colons
certains déclarent qu’ils restent et attendent l’indépendance totale du Sahara
Occidental pour changer de nationalité.
De nombreuses démissions
ont lieu dans l’armée marocaine. Des jeunes recrues déclarent qu’elles ne sont
pas concernées et profitent de convois pour remonter vers le nord. Des plus
anciens qui ont fondé des familles avec des Sahraouies refusent de participer
aux mouvements de troupes et d’intimidations.
Les Sahraouis qui se
sont enrichis par leur allégeance à l’occupant ont rejoint leurs propriétés
situées au Maroc en emportant leurs biens de valeur.
Les
premiers groupes de familles arrivent à Lagouera le 20 décembre, pour habiter
les tentes sur pilotis, et d’autres pour renforcer les équipes qui partent pour
aménager les navires échoués. En accord avec le PAM* une partie de l’aide
alimentaire est stockée à Lagouera, pâtes, farine et légumes secs. Les jeunes
installés à Lagouera ont commencé à organiser la pêche pour les apports en
protéines.
Des manifestations
importantes ont lieu pendant tout le mois dans les territoires sahraouis non
contestés, contre le pillage de la terre, la destruction de l’écosystème et la
discrimination généralisée mise en place par le Maroc.
Réunion des groupes de travail
étatiques et associatifs, le 1er janvier 2016
Le groupe
de pilotage énonce l’ordre du jour
Le groupe
diplomatie informe que :
- Les
pressions sont fortes sur le groupe et sur chacun de ses membres, les montants
des tentatives de corruption par le Maroc sont « intéressants ». En
discussion d’accepter les sommes pour emplir les caisses de la République,
comme trésorerie de l’économie nouvelle.
- Les
messages diplomatiques de félicitations ont afflué. La Norvège, la Suède, le
Danemark, la Catalogne et l’Islande vont voter dans le cours du mois de janvier
la reconnaissance de la République Sahraouie. Les échos des discussions en
Italie et Grande Bretagne semblent augurer du même vote dans le courant de
février.
- Des
contacts ont été initiés par une compagnie aérienne lowcost pour la mise en
place d’une ligne Lyon - El Aaiun - Dakhla. Leur argument est que Lyon est
facilement accessible de toute l’Europe. C’est la première proposition. La
question est à l’étude.
- Le
travail sur les modalités particulières de visa pour l’entrée au Sahara
Occidental est en cours. Elles seront simplifiées et standardisées. Les visas
pour les journalistes seront accélérés. Les amis solidaires de la lutte auront
un statut particulier les dispensant de visa.
Le groupe
étude géographique propose de changer de nom, il propose de s’appeler le groupe
environnement naturel.
- Les
coordinateurs des démineurs affirment qu’ils ont nettoyé plus des ¾ du
territoire libéré
Il reste
les abords immédiats du mur, ils ne sont pour l’instant pas approchables à
cause des tirs des militaires marocains.
Le groupe
idées alternatives a décidé de s’appeler maintenant groupe pour la nouvelle
république, ils informent :
- qu’ils
travaillent sur la nouvelle gouvernance à mettre en place, et sur un programme
précis pour le premier gouvernement de l’indépendance. Il sera proposé au
peuple le 8 janvier.
- qu’ils
souhaitent qu’un débat s’engage dans la population pour un choix entre un
avenir capitaliste ou écologiste.
- La
monnaie sahraouie s’appellera le Ouali*,
sa valeur serait 1 Ouali = 1 dollars. Le groupe va faire des propositions de figure
sur les pièces et billets.
Le
document de la nouvelle économie comprend plusieurs propositions, il est
presque abouti.
- Le
groupe de recherche sur la justice demande d’extradition de tous les Sahraouis
emprisonnés par le Maroc. Ils vont être rejugés dans les plus brefs délais. Les
prisonniers politiques en priorité.
Le groupe
de pilotage propose que la prochaine réunion ait lieu à Tifariti le 1er
février, sauf s’il y a des événements imposant d’avancer la date.
En territoire occupé, des colons marocains organisés en
milice pillent et vandalisent les maisons de leurs compatriotes déjà partis.
Ils utilisent des explosifs pour faire sauter les portes. Des industriels
mettent le feu à leurs locaux en tentant de bruler en urgence leurs archives
avant de partir. Les Sahraouis s’organisent pour se défendre et circonscrire
les incendies.
Les manifestations sahraouies en territoires non
contestés se poursuivent. La situation avec le passage de nombreux marocains
regagnant le nord est chaotique, les services de maintien de l’ordre sont
dépassés.
Les départs des réfugiés se sont intensifiés. Les écoles
primaires et secondaires ont repris leurs activités comme prévu dans le
territoire libéré le 16 janvier. A Lagouera la première école sur pilotis a
grand succès, les quelques enfants qui ont eu peur le premier jour ne veulent
plus rentrer chez eux en fin de journée.
Réunion des groupes de travail
étatiques et associatifs, le 23 janvier 2016, à Bir Lehlou.
Le groupe
de pilotage rappelle que la date de la réunion a été avancée du fait des
récentes déclarations marocaines et de l’actualité : débâcle des colons
Marocains au Sahara Occidental, retrait de l’armée. Devant le mouvement
populaire, la pression de l’armée et de l’UA, le Maroc par la voie du général Oufkimi
a annoncé hier son retrait inconditionnel du Sahara Occidental pour le 2 février.
Le mot coup d’État n’est pas prononcé au Maroc.
Après
concertation avec tous les membres des groupes et représentants de la société
civile il est décidé que l’armée sahraouie va se déployer immédiatement sur
toutes les frontières du pays.
Le groupe
diplomatie informe
- Brussels
Airline a fait la proposition d’un vol Bruxelles – El Aaiun – Dakhla. Le choix
du premier opérateur sera annoncé le 3 février après discussion avec les autres
groupes de travail, et après examen des arguments économiques et éthiques.
- Le
président de la République de Madagascar, premier pays à avoir reconnu la RASD,
a annoncé sa visite officielle pour le 5 février. Ban Ki-moon a annoncé sa
visite pour le 7 février. Ils seront reçus à Smara où le groupe de pilotage prévoit
la nouvelle tenue des réunions.
- La
Tunisie - encouragée par son comité de dialogue national nobélisé le 9 octobre
dernier – et le NEPAD*, en relation avec le PNUD* propose d’accueillir en avril
2016 une Conférence internationale de construction du Sahara Occidental.
- Les
Commissions de la pêche et de l’agriculture de la Commission Européenne ont
contacté début janvier le représentant
sahraoui auprès de l’Union, Mohamed
Sidati, pour demander que soit envisagé le début des négociations pour de
nouveaux accords. Ce dernier les a informés qu’il prenait ses congés, partait
dans le désert écrire de la poésie, son rêve de toujours, et les a renvoyés
vers le groupe. La question sera envisagée globalement, en incluant les recours
du Polisario devant la cours européenne de justice, mais n’est pas jugée
prioritaire.
Le groupe
environnement informe
- que les
démineurs continuent le travail pour aller jusqu’au mur. Il leur faut du
renfort et ils demandent l’élargissement de leur groupe pour la destruction du
mur par le côté est. Il y a beaucoup de
matériels militaires très sophistiqués à récupérer. Des lieux de stockage
seront établis en dehors des lits des oued*, en attendant la disponibilité de
gros camions.
Le
déminage de la partie ouest sera plus compliquée parce que le Maroc n’a jamais
fait ni cartographie ni repérage, mais les équipes sont de plus en plus
efficaces. Ils vont commencer par établir une brèche et une route sécurisée
pour arriver à Smara (libérée), en partant de Tifariti, cela fait 140 km
environ.
D’autres
rats démineurs ont été envoyés, et les rats arrivés en août ont fait des petits.
De nouveaux formateurs envoyés par le Mozambique ont commencé à les dresser.
Le groupe
estime que cette route pourra être empruntée par tous le 15 février.
Le groupe
nouvelle république informe que
- Les
prisonniers sahraouis s’organisent dans les prisons marocaines et de El Aaiun
et Dakhla. Le Maroc n’a pas encore répondu à la demande de l’extradition de
ceux qui sont détenus au Maroc. Il faut prévoir un mouvement d’extradition des
prisonniers de droit commun colons vers le Maroc, pour ceux qui le demandent.
- Les
débats populaires sur la politique du premier gouvernement de l’indépendance
ont abouti à un choix populaire écologiste et solidaire. Les valeurs
traditionnelles bédouines.
- Les premières
pièces de la monnaie, des Oualis, sont frappées, 3 dessins ont été choisis, et les
billets sont en cours d’impression avec le soutien du Nigéria.
- Le
programme propose : l’indépendance économique et politique, la
construction basée sur le strict respect des droits de l’homme, une égalité en
droits et devoirs pour tous, la laïcité. La séparation des pouvoirs pour une
démocratie alliant fonctionnement participatif et direct. Une politique et
économie basées sur la primauté du respect de l’environnement. Une
collaboration régionale, le soutien actif au droit à l’autodétermination
d’autres peuples, le soutien aux organisations de sécurité régionales et
mondiales. Le premier geste diplomatique sera la reconnaissance de la
Palestine.
Les
premiers chantiers nationaux : une éducation d’excellence de la maternelle
à l’université.
Le groupe
de pilotage propose que prochaine réunion se tienne le 3 février à Smara
libérée.
Le 24 janvier, par tous les médias simultanément, un
membre du groupe nouvelle république, reconnu pour son calme et sa précision, a
informé le peuple de l’indépendance du pays, et rappelé les dates à venir du
retrait du Maroc et de l’accessibilité sans risque à la terre natale.
L’annonce est accueillie avec des rires et des larmes, de
grandes liesses populaires dans le désert et dans les rues.
Dans une allocution le même jour, les dirigeants
historiques et fondateurs du Polisario et de la RASD annonce qu’ils se retirent
dans le désert et laissent la place aux nouvelles générations. Ils ajoutent qu’ils
restent disponibles au peuple comme ils l’ont toujours été, en conseil s’ils
sont sollicités.
Le gouvernement de transition est mis en place lors de la
réunion du 3 février. Un groupe est constitué pour aboutir à une écriture
collégiale de la nouvelle constitution.
Le parlement fait sa première session le 5 mars, et
officialise le gouvernement. Les premières lois votées concernent
l’environnement. Protection, dépollution et prévention, notamment par des
règles impératives sur la qualité des produits d’importation.
La justice transitoire est chargée des dossiers de
jugement des policiers marocains tortionnaires et des leurs collaborateurs
sahraouis.
Le Hassanya est déclaré unique langue nationale.
APSO Amis du Peuple
du Sahara Occidental Pour toutes correspondances merci d'utiliser apsolument@yahoo.fr
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APSO, 11
novembre 2015
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