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samedi 2 mai 2015

Maroc : 1 mai 2015, Une première dans l’histoire du syndicalisme marocain : appel à boycott.

Par Souad G., 1/5/2015


Les principales centrales syndicales UMT, CDT, FDT, rejoints par l’UGTM boycottent le 1 mai, journée internationale des travailleurs et appellent les travailleurs à ne pas manifester !

A Casablanca, principale ville ouvrière marocaine, le centre de la ville et autour des sièges des principales centrales syndicales, est cerné par les forces de répression et toutes sortes de polices en civil, à motos, gradés, …
La CDT a installé son chapiteau destiné aux discours officiels, mais personnes autour, la place est vide, encerclée de flics dans les rues adjacentes et autour. Des militants,  âmes errantes, passent, regardent impuissants, de rage et désespoir….
Comment en est-on arrivé à une telle démobilisation ?
Comment ne pas se rappeler les émeutes qui avaient éclataient en juin 1981 à Casablanca et les autres villes marocaines, quand le gouvernement d’alors avait décidé de toucher à la caisse de compensation, sous pression des politiques dites d’ajustement structurel imposées par la Banque Mondiale, le FMI, et  annoncé l’augmentation  de 10 centimes le prix du pain ?! Les « émeutes du pain » ont alors éclaté dans la ville de Casablanca, débordant les directions syndicales, soutenues par la nouvelle centrale syndicale CDT. Les émeutes et la colère populaire avaient alors éclaté à Casablanca, puis embrasé les principales villes du Maroc. Une répression féroce, de nombreux blessés, des arrestations, des disparus, des emprisonnements, des condamnations et des arrestations de nombreux citoyens, des principaux dirigeants et militants syndicaux…
Ce 1 mai 2015, le gouvernement annonce l’augmentation du prix de l’essence, et les principales centrales syndicales appellent les travailleurs à ne pas… manifester, à boycotter le 1er mai, journée internationale des travailleurs!! 
Pendant que les travailleurs ne manifestent pas, que les forces de répression sont déployées dans la ville, les libertés syndicales et le droit de grève sont remis en question. Et le gouvernement annonce le retrait de la caisse de compensation, le gel des salaires,il poursuit la privatisation et le démantèlement des secteurs publics et sociaux de base, la mort de l’agriculture paysanne locale au profit  de gros secteurs privés , de l’agrobusiness destiné à l’exportation  et il  met en place les politiques dictées et imposées par la Banque Mondiale, le FMI, l’OMC. Politiques qui s’accaparent les richesses du pays, appauvrissent les populations et endettent encore plus le Maroc.

Politiques anti-populaires, austérité, répression, division  et bureaucratie syndicale pour prévenir les mobilisations et luttes ouvrières :

Dans le nord du pays, dans la Zone industrielle de Tanger où sont installées des usines multinationales, les luttes ouvrières ont éclaté courant février 2015 pour arracher les droits élémentaires , l’application du code du travail et le droit syndical. Une nouvelle génération d’ouvriers, jeunes, formés, et conscients a réussi à imposer et arracher  ses droits  dans la nouvelle zone industrielle , zone de non droit érigée à l’extérieur de la ville de Tanger, modèle d’une nouvelle exploitation ouvrière au dessus des lois , des droits , des territoires.

Ce 1 mai 2015 à Tanger, passant outre les consignes des bureaucraties syndicales, les militants  syndicalistes  qui ont décidé de manifester et faire entendre leurs revendications ont été sauvagement dispersés et tabassés par les forces de répression.

A Agadir , dans le sud, autre région qui connaît des luttes ouvrières  importantes , et des résistances notamment dans le secteur de l’agriculture et de la pêches contre le Plan Maroc Vert et le projet Aliutus qui visent à ouvrir  ces secteurs  vitaux à la concurrence et au capital international.
Ce 1 mai 2015, en solidarité avec la lutte dans les Conserveries Doha, à Agadir, où depuis le 16 mars 2015 plus de 700  ouvriers, en majorité des femmes sont en grève pour exiger leurs droits et la réintégration des syndicalistes licencié-es.
Voir appel à la solidarité avec les ouvriers licenciés.

Cette  journée internationale des travailleurs vient nous rappeler que la lutte est encore longue et difficile, elle exige fermeté , unité et solidarité pour défendre tous nos droits, lutter contre des politiques qui accaparent nos richesses, endettent nos pays, nous divisent…du nord au sud , au Nord comme au Sud.
1 mai 2015
Souad G.



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