Le Conseil de sécurité a adopté ce mardi 28 avril une résolution qui prolonge pour un an le mandat de la Mission de l’ONU au Sahara (Minurso), sans le modifier, et qui appelle à intensifier les négociations.
La résolution 2218, co-parrainée par les États-Unis, la France, le
Royaume-uni et l’Espagne, a été adoptée à l’unanimité des 15 membres du
Conseil. Elle reconduit jusqu’au 30 avril 2016 le mandat de la
Minurso, essentiellement chargée de surveiller un cessez-le-feu conclu
en 1991. Elle encourage aussi le Maroc et le Front Polisario à améliorer
la situation des droits de l’Homme.
Pas de surveillance des droits de l’Homme
Mais malgré des demandes répétées du Polisario et d’organisations
humanitaires, le Conseil n’a pas ajouté formellement au mandat la
surveillance des droits de l’Homme. Le texte souligne néanmoins « l’importance
d’améliorer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et
dans les camps de Tindouf et encourage les parties à travailler avec la
communauté internationale pour développer et appliquer des mesures
indépendantes et crédibles » en ce sens. Le Conseil « salue à cet égard les récentes initiatives prises par le Maroc », notamment « les mesures et initiatives entreprises par le Maroc pour renforcer les commissions régionales du CNDH (Conseil national des droits de l’Homme) à Dakhla et Laâyoune ».
Le recensement des habitants des camps de Tindouf
D’autre part, si le Conseil demande «des négociations (…) qui assurerait l’autodétermination de la population du Sahara occidental», il réitère aussi la demande, formulée dans le rapport présenté préalablement par Ban Ki-moon de «l’enregistrement» des populations dans les camps de Tindouf, en Algérie, et «invite à des efforts» à cet égard.
Les négociations doivent être plus «substantielles »
Le Conseil invite aussi les deux camps à « s’engager dans une phase de négociations plus intensive et plus substantielle »,
quelques semaines après une tournée dans la région de Christopher Ross,
l’émissaire personnel du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. « Parvenir
à une solution politique à ce différend de longue date et une
coopération renforcée entre les États membres de l’Union du Maghreb
Arabe contribuerait à la stabilité et à la sécurité dans la région », ajoute le texte
Le Maroc s’est engagé à soutenir la médiation de Christopher Ross, après lui avoir un temps retiré sa confiance, l’accusant de « partialité ». Le Polisario a aussi promis de « coopérer » avec l’ONU.
L’an dernier, le Maroc avait vivement critiqué une première version
du rapport de Ban Ki-moon, refusant en particulier l’élargissement du
mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme. Mohammed VI avait appelé le secrétaire général onusien et avait insisté sur l’« impératif
de préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils sont définis
par le Conseil de Sécurité, de sauvegarder le cadre et les modalités
actuels de l’implication de l’ONU et d’éviter les approches partiales,
et les options périlleuses ». Le Conseil avait finalement adopté une résolution modérée qui n’instaurait pas de mécanisme de contrôle.
Avec agences
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