Ristel Tchounand, 17/12/2014
Selon le ministère de l'Education nationale, les fortes pluies
qui se sont abattues dans les provinces du Sud ont causé la fermeture
de 622 écoles dans les régions de Souss-Massa-Draa et de
Guelmim-Es-Smara, empêchant des enfants de poursuivre leurs études. Les
associations se mobilisent pour venir en aide aux populations des zones
sinistrées et revèlent que celles-ci vivent dans la peur de revivre une
telle « catastrophe ».
Les fortes pluies qui se sont abattues sur la région ont endommagé des ponts, des routes et infrastructures, causant la fermeture de 622 écoles dans les régions de Souss-Massa-Draa et de Guelmim-Es-Smara, selon le ministre. Le département de l’Education a pu répertorier des dégâts de différents degrés dans 1853 écoles, dont 1 172 sont des écoles primaires, 503 annexes, 105 établissements secondaires collégiaux et 76 du secondaire collégial qualifiant.
« Ce qu’on voit à la télévision n’est qu’un millième de ce qui est vraiment »
Le ministre n’a pas précisé par quel moyen son département a pu quantifier si exactement le nombre d’enfant actuellement privés d’école. Selon les acteurs associatifs de la région, c’est plutôt une lourde tâche. « C’est difficile d’avoir les chiffres exacts », estime Abdellah Kassan acteur associatif à Ouarzazate contacté par Yabiladi. « Il y a des villages reculés et difficiles d’accès où tout a été balayé par les pluies, des zones enclavées, des écoles inondées, les gens ont quitté leurs villages en masse » explique-t-il, regrettant que « ce qu’on voit à la télévision n’est qu’un millième de ce qui est vraiment ». Une déclaration qui donnerait raison à Abdelghani Jabbar. Pour mémoire, le journaliste et rédacteur en chef du JT du soir d’Al Aoula a démissionné début décembre, dénonçant la mauvaise couverture des inondations à Guelmim.
Toutefois, Abdellah Kassan reconnait que « la vie reprend peu à peu son cours », mais une peur constante anime les populations. « Il y a des écoles qui peuvent fonctionner, mais elles sont situées loin des douars. Avec les ravins, les parents ont peur d’y envoyer leurs enfants », explique l’acteur associatif. D’après lui, l’atmosphère de psychose est renforcée par la neige. Dans certaines zones du Sud en effet, « il n’avait pas neigé depuis les années 60 », dit-il.
Elan de solidarité
De son côté, l’Association marocaine d’aide aux enfants en situation précaire (AMESIP) essaie autant que possible de jouer son rôle. « Il y a un grand élan de solidarité qui se met en place pour venir en aide aux populations des zones sinistrées et les pouvoirs publics y participent également », déclare à Yabiladi la présidente Touraya Jaidi Bouabid. « Nous aussi à Salé avons beaucoup subi les intempéries, quoi que c’est moins grave qu’au Sud du pays. Nous sommes en train de réparer les dégâts », confie-t-elle.
A ce jour, les intempéries ont suscité la générosité de nombreuses organisations tant au niveau national qu’international. Après l’Espagne, l’UE vient de débloquer plus d'un million de dirhams en faveur des populations du Sud qui sont de loin les plus touchées. La twittoma s’est également récemment mobilisée pour venir en aide aux victimes des inondations en lançant une opération dénommée #100DHpouraider. En moins de 24 heures, plus de 100 000 dirhams ont été recueillis, pour arriver à plus de 700 000 dirhams à la fin de l'opération. Jour après jour les associations s'activent.
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