RASSEMBLEMENT LE MERCREDI 17 SEPTEMBRE, À 17H, DEVANT L’AMBASSADE DU MAROC, À PARIS (5 RUE LE TASSE – MÉTRO TROCADÉRO)
Wafaa Charaf
a été arrêtée et mise en détention préventive le 9 juillet 2014 à Tanger. Elle
avait déposé plainte contre X pour enlèvement séquestration et menaces le 27
avril 2014, à l’issue d’un rassemblement de soutien aux membres du bureau
syndical de la société Greif qui avaient été licenciés après avoir créé une
section syndicale.
Elle a
déclaré avoir été séquestrée plusieurs heures, questionnée sur ses activités
militantes et insultée, avant d’être abandonnée au bord d’une route à 12
Kilomètres du centre ville de Tanger. Mais entre avril et juillet, de victime,
Wafaa deviendra une accusée. Elle sera convoquée plusieurs fois par semaine au
commissariat et harcelée de questions. Sa famille et ses camarades seront aussi
retenus plusieurs heures au commissariat pour instruction, alors que la police
n’avançait pas sur l’identité des responsables de l’enlèvement de Wafaa ni sur
la recherche de la voiture à bord de laquelle elle fut
séquestrée.
Le 11 août,
Wafaa a été condamnée à un an de prison ferme et à 1000dh d’amende et 50 000 dh
(5000 €) de dommages pour « mensonges et diffamation », au cours d’un procès
inéquitable, marqué par de nombreuses infractions dont, l’obstacle à la présence
d’une observatrice internationale, Michèle Decaster mandatée par l’AFASPA,
arbitrairement arrêtée pendant 7 heures pour l’empêcher d’assister à
l’audience.
Wafaa Charaf
est une militante active dans plusieurs organisations humanitaire, ouvrière et
politique de Tanger. La jeune femme de 26 ans milite au sein de la jeunesse de
la Voie Démocratique, du mouvement du 20 Février et de l’Association Marocaine
des Droits Humains. Elle a participé à plusieurs réunions et sit-in de soutien
aux ouvriers et ouvrières de la zone Franche de Tanger. Elle est membre du
réseau de soutien aux migrants subsahariens candidats à la migration clandestine
vers l’Europe qui arrivent et vivent à Tanger en attendant la traversée de la
méditerranée dans des conditions économiques, sanitaires et humaines
préoccupantes.
L’arrestation
de Wafaa à Tanger n’est pas due au hasard, elle intervient au vu de l’importance
de la ville située à moins de 14 kilomètres du continent Européen. Cette
situation géographique fait de Tanger le siège d’une grande activité économique
et d’échange avec l’Europe, d’où l’installation d’une zone
Franche.
Zone franche
qui bénéficie d’exonération de charges fiscales et sociales. Les réglementations
sociales, environnementales et de l’emploi y sont favorables à certains types de
projets économiques. The « Tangier Free Zone » (TFZ) confère aux opérateurs des
avantages exceptionnels, notamment la dispense du régime de contrôle du
commerce, l’exonération de tous les droits et taxes ainsi que des procédures
douanières spéciales. La zone franche de Tanger est classée par le Financial
Times parmi les six meilleures zones mondiales et elle emploie près de 45 000
personnes dont une majorité de femmes dans des conditions
précaires.
Ainsi Wafaa a
été enlevée, incarcérée puis condamnée, car elle est coupable de solidarité avec
des syndicalistes et défend les droits des salariés. Wafaa paye le prix fort de
son engagement pour les droits des ouvriers des usines de la zone franche de
Tanger et pour la démocratie et la liberté d’expression au
Maroc.
Le procès de
Wafaa est un procès politique. Il montre la complicité entre les autorités
marocaines et les grands groupes industriels qui veulent faire taire la voix des
défenseurs des droits des travailleurs. Il s’inscrit dans un contexte marqué par
la répression sauvage des militants et de tout citoyen épris de justice et de
liberté. Il montre le vrai visage du régime marocain que le gouvernement et les
médias en France voudraient présenter comme « une exception dans la région ».
Force est de constater que c’est une exception en matière de non respect des
droits humains, droits des femmes et droits
syndicaux.
Wafa Charaf,
soutenue par son comité de défense constitué d’une trentaine d’avocats, a fait
appel de ce jugement inéquitable. La date de son procès en appel est fixée au 22
septembre 2014.
Pour exprimer
notre solidarité avec Wafaa, réclamer la vérité sur l’identité de ses ravisseurs
et la punition des coupables et exiger sa libération immédiate, nous vous
appelons au Rassemblement le 17 septembre 2014 à 17h devant l’Ambassade du Maroc
à Paris.
Premiers
signataires :
ASDHOM, MRAP, AFASPA, Ailes-fm, ATMF, AMF,
FFMVJ-France, APADM, Femmes Égalité, Sortir du colonialisme, Appel-Egalité,
EMCEMO (Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling), CRLDHT (Comité
pour la Liberté et les Droits de l’Homme en Tunisie), Voie Démocratique –
Europe, PADS – Fédération Europe, PSU, Parti des travailleurs de Tunisie-France,
Le Front Populaire de Tunisie-coordination Île de France, PCF, PG, NPA,
Mouvement des Jeunes Communistes Français (MJCF) ; AMEL(Association pour la
Mixité, l’Egalité et la Laïcité en Algérie) ; AMDH Paris-IDF ; RIAS ; Réseau
Féministe « Ruptures », LDH (Ligue des droits de
l’Homme).
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