Par Mohammed Jaabouk , 12/9/2014
Christopher Ross avec le roi Mohammed VI / Ph. MAP |
Dans des déclarations à l’édition d’aujourd’hui du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, le chef de la diplomatie affirme attendre toujours du médiateur américain des « éclaircissements sur les limites de sa mission ». Mezouar a rappelé que Rabat a exprimé à Ross qu’elle veut de lui des « réponses écrites » à des questions se rapportant essentiellement à ses tournées dans la région. Jusqu’à présent, l’Américain ne s’est pas encore plié à la demande marocaine.
Le Maroc veut des réponses écrites de Ross
Pour mémoire, c’est à l’issue d’une rencontre, tenue le 18 juin à New York, entre Ross et le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Nasser Bourita, que le Maroc a remis officiellement, au diplomate onusien ce fameux questionnaire. Il portait sur les différents aspects du processus de négociations, en cours depuis janvier 2009, date de la nomination de Ross à la place du Néerlandais Peter Van Walsum qui avait démissionné de son poste à cause de la pressions du Polisario et de l'Algérie.
Trois mois plus tard, les fameuses réponses de Ross ne sont pas encore parvenues au siège du ministère des Affaires étrangères, même si, comme le révélait Omar Hilal, l’ambassadeur du royaume à l’ONU, en août dernier, le médiateur s’est engagé de les remettre dans la semaine qui suit ses entretiens avec le n°3 de la diplomatie marocaine.
Ce refus de recevoir Christopher Ross n’est que la conséquence du rejet marocain de ses positions favorables à un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental. Des positions que le secrétaire général de l’ONU a fait siennes dans son dernier rapport rendu public, mi-avril, et présenté au Conseil de sécurité.
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Sahara Occidental : le Maroc refuse de coopérer
avec l’ONU
Comme indiqué dans un article d'Algeriepatriotique, la tendance du Maroc
à vouloir saboter la mission du représentant spécial du secrétaire
général de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, se
confirme. «L'acceptation du bout des lèvres de la visite de Christopher
Ross sera précédée et suivie de plein d'embûches», avions-nous écrit.
Pour comprendre cette attitude du Makhzen, il faut rappeler que l'envoyé
personnel du SG de l'ONU travaille dans le cadre de la légalité
internationale et sur la base du principe du droit du peuple sahraoui à
l'autodétermination. Or, comme ont pu le constater tous les observateurs
qui suivent la question de la décolonisation du Sahara Occidental, le
Maroc utilise n’importe quel subterfuge pour faire fi de la légalité
internationale, croyant que cette attitude va lui permettre de maintenir
sa domination sur ce territoire tant que le processus référendaire
n’est pas mis en œuvre.
Il croit également se soustraire ainsi de la contrainte internationale
qui finira par lui imposer, d’une façon ou d’une autre, de se retirer du
Sahara Occidental. Comme l’a souligné Pierre Galand dans l’interview
qu’il a accordée récemment à Algeriepatriotique, «le référendum est
défini par les Nations unies depuis 1990. Il devait être organisé en
1992 et c’est la politique marocaine qui a retardé sa mise en œuvre».
Pierre Galand a fait état dans cette interview de l’éventualité, pour le
Conseil de sécurité, d’une «prise d’une décision conforme aux règles
des Nations unies concernant les droits des peuples non autonomes à
obtenir leur indépendance ».
Le Maroc, qui a inventé sa proposition d’autonomie pour gagner du temps,
sait parfaitement que si Christopher Ross remplit sa mission et fait
son rapport au secrétaire général des Nations unies, ce sont les droits
fondamentaux du peuple sahraoui à l’autodétermination qui triompheront.
Dans ce but, usant sans limites de mauvaise foi et de duplicité, le
Maroc veut à tout prix saboter la tournée que Christopher Ross doit
effectuer, à la mi-octobre, dans la région.
Cette fois, le ministre marocain des Affaires étrangères, Abdellatif
Mézouar, a évoqué le préalable d’«éclaircissements sur les limites de sa
mission» exigées de Christopher Ross auxquelles ce dernier n’aurait pas
encore répondu. Mezouar veut des «réponses écrites».
Ainsi, l’envoyé spécial de l’ONU, pour continuer sa mission, est sommé
de répondre à un questionnaire que lui impose le Maroc. Des observateurs
font remarquer que si le Maroc ne désire pas revoir Christopher Ross
dans la région, c’est surtout à cause de ses positions favorables à un
élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de
l’Homme au Sahara Occidental qui ont été évoquées par le secrétaire
général de l’ONU dans son dernier rapport rendu public mi-avril et
présenté au Conseil de sécurité. En fait, le Makhzen est convaincu, et
c’est ce qu’il redoute, que la mission de Ross, si elle est menée à son
terme, ne peut aboutir qu’à faire progresser la solution du conflit vers
le référendum d’autodétermination et donc la fin de l’occupation
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