20/9/2014
Sept prisonniers, arrêtés en début d’année lors de manifestations à Laâyoune, au Sahara, ont entamé une grève de la faim pour protester contre des « mauvais traitements », a annoncé vendredi 19 septembre, Amnesty International, une affirmation rejetée en bloc par les autorités marocaines.
Selon l’ONG londonienne, qui cite des « sources locales », ces détenus ont été « frappés violemment mercredi » par du personnel pénitentiaire et ont fait l’objet d’injures. »Des témoins ont rapporté qu’ils souffraient de sévères contusions et de blessures aux poignets« ,
a ajouté dans son communiqué Amnesty, d’après qui plusieurs d’entre eux
avaient déjà dénoncé des mauvais traitements ces derniers mois sans que
les autorités judiciaires ne réagissent.
Contacté par l’AFP, le préfet de Laâyoune a rejeté en bloc des « allégations absurdes ». »Les
intéressés ont refusé de s’adapter aux normes pénitentiaires. Ils ont
agressé avec des morceaux de verre quatre gardiens, qui ont été blessés« , a affirmé Yahdih Bouchaab, assurant disposer « de vidéos pour le prouver ». »Tous les prisonniers s’alimentent normalement« , avait déclaré peu auparavant le directeur de la maison d’arrêt de Laâyoune, Abdelilah Zenfouni.
D’après Amnesty, les sept détenus ont été arrêtés au cours du premier
semestre 2014 à l’occasion de manifestations à Laâyoune. Ils ont été
condamnés pour « constitution d’une bande criminelle », « dégradation de
biens publics », « violences contre des agents de sécurité » ou encore
« rassemblement armé », selon l’ONG.
Amnesty rappelle avoir appelé, à plusieurs reprises, à
l’élargissement aux droits de l’Homme du mandat de la mission de l’ONU
au Sahara occidental (Minurso), ce que Rabat refuse catégoriquement. La
Minurso est essentiellement chargée de surveiller le cessez-le-feu
depuis 1991. Ce texte d’Amnesty intervient alors qu’une délégation de
l’ONG effectue une visite au Maroc, un des cinq pays cibles de sa
campagne internationale contre la torture: plusieurs dizaines de
personnes ont effectué jeudi soir un sit-in devant le parlement de Rabat
à l’appel de l’ONG.
Les autorités marocaines
reconnaissent l’existence de « cas isolés » de torture mais assurent
qu’il n’existe plus de « pratique systématique ».« Le Maroc avance et nous sommes ouverts aux remarques des ONG« ,
a déclaré jeudi à la presse M. Ramid, notant qu’un jugement avait
récemment été annulé à Agadir après que des actes de torture contre un
prévenu eurent été prouvés. Une circulaire a été transmise aux parquets,
réclamant l’ouverture d’enquêtes pour chaque plainte de mauvais
traitements, a-t-il ajouté.
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