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vendredi 25 juillet 2014

Y a-t-il encore un prophète pour revenir prêcher, sur le Mont des oliviers ?

Gaza 
Depuis le  kibboutz de Nahal Oz ou celui de Nir Am, la vue est imprenable sur Gaza. Ici, on vient en famille de Sderot, la ville voisine, ou de bien plus loin, lorsque l’emploi du temps s’y prête, pour pique-niquer, siroter une bière et assister au plus près et jusqu’à une heure avancée de la nuit, au feu d’artifice offert par Tsahal qui bombarde sans discontinuer, depuis mardi 8 juillet, l’enclave palestinienne à coups d’obus de 155 millimètres tirés par les M109 ou de missiles sol-air tirés par les chasseurs-bombardiers F16 ou les hélicoptères d’attaque Apache AH-64.
Les Belvédères de la honte
Images insolites autant qu’insoutenables de ces Belvédères improvisés pour venir compter les coups meurtriers infligés par la quatrième puissance militaire à l’une des populations les plus démunies et les plus malchanceuses au monde, prise en étau, entre la dictature du Hamas qu’elle a eu le malheur de porter au pouvoir, l’occupation israélienne impitoyable qu’elle subit depuis quarante-sept ans et l’indifférence des voisins arabes qui ne parviennent toujours pas à oublier ce que d’autres palestiniens firent de l’hospitalité jordanienne, libanaise, égyptienne  ou tunisienne, il y a quelques décennies, se comportant à Amman, Beyrouth, Le Caire ou Tunis, en terrain conquis.
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On ne compte plus les opérations militaires conduites par l’Etat-major israélien, contre l’irréductible enclave : « Jour de pénitence » en novembre 2004 « Pluie d’été », fin juin 2006 et  « Nuages d’automne »  en novembre de la même année, « Hiver chaud » en mars 2008, « Plomb durci »  en décembre 2008, « Pilier de défense » en novembre 2012 et depuis le 8 juillet, « Bordure protectrice ». Des d’interventions qui font écrire à l’éditorialiste du Figaro ce mercredi 16, que Tsahal revient à Gaza, comme « quelqu’un qui viendrait régulièrement tondre son gazon ». A cette différence près, qu’Israël ne fauche pas de l’herbe, mais des vies humaines, avec à chaque fois, un effroyable bilan parmi les civils, ce qui ne laisse planer aucun doute sur l’asymétrie des moyens militaires des forces en présence, l’état hébreux se permettant même, au passage, d’expérimenter, impunément de redoutables armes, comme les bombes au phosphore, les munitions à l’uranium appauvri ou encore, le DIME (Dense Inert Metal Explosive), une munition qui entraîne immanquablement, l’amputation du membre touché.

De son côté, la résistance palestinienne confinée entre des frontières étroitement surveillées par une barrière munie de caméras et de gadgets électroniques dernier cri, une armada de corvettes de la marine israélienne et une flotte de drones n’a plus que le lancement au jugé de ses roquettes de fabrication artisanale. Méthode contestable, les fusées lancées par dizaines, mettant en péril la vie de populations civiles.
D’étranges coïncidences curieusement tombées à pic 
Curieusement, l’opération israélienne survient au moment précis où les différentes factions palestiniennes réconciliées, commençaient à discuter de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Pire, on sait aujourd’hui que le gouvernement Netanyahu a instrumentalisé l’enlèvement et l’assassinat des trois adolescents juifs en Cisjordanie, le 12 juin. Du pain bénit pour l’occupant qui savait qu’ils étaient morts, connaissait parfaitement l’identité des tueurs et les circonstances du triple assassinat.  Il a caché tous ces éléments, pour pouvoir ensuite mener campagne contre le Hamas et obliger ce dernier à riposter aux arrestations de ses militants  et aux exactions de Tsahal dans les territoires palestiniens. Une énième manipulation auxquelles les autorités de Tel Aviv nous ont habitués, très peu désireuses qu’elles sont d’entamer un quelconque processus de paix avec les palestiniens qui les obligerait à restituer les territoires.
A d’autres occasions,  les élections palestiniennes gagnées par le Hamas ou encore le succès de la cause palestinienne, à l’international  valurent également l’étincelle, tombée à point nommé, pour déclencher les feux de l’enfer, sous la forme d’arrestations de Palestiniens, de liquidations de leurs chefs, de blocus de la bande de Gaza, avec en prime, cette cerise sur le gâteau, le feu vert pour de nouvelles colonies de peuplement, en Cisjordanie occupée. Un scénario tellement éculé qu’il ne trompe désormais plus personne.
On ne le dira jamais assez : aux yeux des sionistes, la Palestine est une abstraction, un concept incompatible avec la terre promise et l’idée de deux Etats vivant côte à côte, tout simplement inacceptable. Israël a réduit la Palestine à la portion congrue en la dépeçant systématiquement, et en dépossédant les palestiniens de leurs terres. Sans doute la conception  de la paix contre les territoires, version israélienne.
Quant à Gaza, perçue comme une verrue purulente, les sionistes ne rêvent que de l’extirper du flanc d’Israël. Plus personne ne s’émeut d’ailleurs du sort des deux millions de personnes oubliées des dieux et des hommes, entassées sur cette bande de terre de trente sept kilomètres de long sur six à douze de large, verrouillée hermétiquement, au nord par Israël et au sud par l’Egypte. Une sorte de gigantesque prison à ciel ouvert où il est interdit aux siens de cultiver leur champ, de pêcher, de voyager, de se soigner,  d’échanger  et commercer ou si peu avec l’étranger. De temps à autre, un missile ou un obus vient même y prélever les vies de ceux qui osent résister à la politique israélienne. Chirurgicalement prétend-on à Tel-Aviv. Entendez par là, en acceptant de faire quelques victimes innocentes, parmi la population civile. Avec tout ça, on attend des Gazaouis qu’ils se tiennent coits, qu’ils fraternisent et fassent risette à ceux qui les tuent ou les narguent de l’autre côté des barbelés. En un mot qu’ils renoncent à toute dignité.
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"Alyia", le drôle de retour à la maison, au goût d’escroquerie
Il y a comme un vocabulaire commun au sionisme et au nazisme. Il est insupportable. Il y est question d’Etat juif, de Grand Israël, de judaïsation, d’expulsions, de dépossessions, d’expansion, d’annexions, de colonisation, d’espace vital et in fine de ghetto, avec tous ces murs, ces barrières, ces casemates, ces miradors et ces interdictions en tout genre.
Bien plus diabolique encore, cette « Alya » ou « élévation spirituelle », désignant pour les juifs, un pèlerinage en terre sainte. Elle cesse d’être sympathique ou marquée du sceau de la spiritualité, dès lors que s’en emparent les sionistes, pour en faire l’acte d’immigration en « Eretz Israel », sous la forme d’un retour à la maison de ceux qui prétendent l’avoir quittée, il y a près de deux mille ans !  L’initiative est présentée au reste du monde,  toute honte bue, comme une simple formalité pour des populations qui débarquent pourtant de pays où ils vivent depuis toujours et qu’on a convaincus de s’affranchir purement et simplement de tout complexe, vis-à-vis des habitants originels de la Palestine.
Une idée ni moins loufoque, ni moins dangereuse que celle qui a germé, la semaine dernière, dans l’esprit des criminels de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui se promettent de retourner prochainement sur la terre de leurs ancêtres……l’Andalousie. On pourrait, au demeurant,  concevoir à l’infini de semblables élucubrations, en imaginant les musulmans du monde entier, faisant du pèlerinage à la Mecque, le « Hadj », un vœu de retour à la maison, la péninsule arabique. Les Italiens et les grecs auraient également  toute leur place dans ce film né dans la tête d’un scénariste malade, eux dont les ancêtres bâtirent naguère deux prestigieux empires sur la Méditerranée.
Les fils d’Abraham sont devenus fous ! Ils n’échangent plus que des invectives et des crachats, des menaces et des comminations, des fusées et des missiles. Il n’y aura jamais de paix durable au Proche-Orient, aussi longtemps qu’on refusera obstinément de rendre justice aux Palestiniens. Tout au plus, des trêves épisodiques viendront-elles conforter Israël dans  sa colonisation de la Cisjordanie et dans la poursuite de ses crimes contre les enfants de Palestine et la résistance palestinienne, dans sa détermination à combattre coûte que coûte l’occupation.
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Fillette palestinienne tuée dans le bombardement de son école, lors de l’offensive israélienne de 2009 sur la bande de Gaza
Trop de sang et de souffrances ont  souillé la terre trois fois sainte. Ils valent leur pesant de haine d’indignation et de frustration accumulées, depuis près de soixante-dix ans. Le pire est à venir, Israël semblant déterminé à mener une offensive terrestre contre la bande de Gaza.
Plus qu’une organisation internationale, qu’une puissance étrangère, ou qu’un courageux défenseur de la paix, c’est peut-être d’un prophète, revenant prêcher sur le mont des oliviers, que la région a le plus cruellement besoin. Il ne nous reste plus que ce rêve dérisoire de miracle, après tant d’échecs. Même si Israël s’est appliqué à arracher bien des oliviers, pour loger en lieu et place, ses drôles de citoyens venus de loin. De beaucoup trop loin !
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