En raison des révélations accablantes sur les vérités de la monarchie
marocaine et ses services d’espionnage dans les enlèvements, la torture
et le trafic de drogue, on vous présente la traduction intégrale de
l’interview de l’ex-officier marocain des services secrets comme
publiées dans le journal d “Echoroque”
Quelles sont les raisons qui vous ont poussés à quitter les services secrets marocains, et quelles sont les tâches qu’on vous a consignées?
Tout d’abord je dois remercier le journal d’Echoroque et son équipe
de m’avoir offert cette occasion, qui est rare dans mon pays bien-aimé à
cause des pratiques sordides du Makhzen qui impose la censure à
toutes les voies libres qui demandent le changement, la liberté et la
vraie démocratie.
Revenons à votre question, l’une des raisons qui m’a poussé à quitter
les services secrets marocains est l’absence d’une loi qui encadre ces
services et définit leur mission. En même temps, il n’existe pas de
contrat constitutionnel qui protège les citoyens marocains contre les
abus de ses officiers. Et puisque ces services ne disposent d’aucun
contrôle judiciaire ni parlementaire, ils profitent de ce vide juridique
pour réprimer et commettre des injustices et contourner la loi dans le
cadre des tâches qui leur sont confiées.
Puisque j’étais un agent de
renseignement appartenant au service de la surveillance et la collecte
de renseignements militaires, j'étais en communication avec plus de
12 organes de renseignements à l’intérieur du Maroc à leur tête la DGED
(Direction Générale d’étude et Documentation) , c’est-à-dire les
services secrets militaires, la DST (Direction de Surveillance du
Territoire), les services secrets civils et la DAG, un dispositif de
renseignement qui dépend du ministère de l’intérieur où j’ai été témoin
de nombreuses opérations d’enlèvement, de torture et d'atteinte à la
dignité des citoyens marocains, sans parler de la corruption, des
pots-de-vin et du trafic international de la drogue dirigé par certains
responsables de ces services.
À la fin de l’année 2000, j’ai déclaré ma
condamnation de ces violations et avec quatre autres officiers, on a
envoyé une plainte au roi Mohamed 6 révélant l’ampleur de la corruption
au sein des services de renseignements, y compris les prisons secrètes
dans lesquelles se pratiquent la torture et l’homicide .. Mais la réponse
de sa majesté envers notre audace était l’emprisonnement sur des
accusations de divulgation des secrets d’état.
Selon votre connaissance, quels sont les dossiers les plus
importants sur l’Algérie qui excitent et effraient l’establishment
militaire et le Roi du Maroc?
Cette question, à mon avis, n’a pas besoin d’évidence pour
répondre… Le problème qui existe entre les deux pays, le Maroc et
l’Algérie, n’est pas nouveau, ils sont les frères ennemis.. à savoir qu’
un des plus importants dossiers qui brouille les enjeux des services
secrets et l’institut monarchique est l’affaire du Sahara qui épuise la
moitié (si mes spéculations sont correctes) du budget du royaume avec le
soutien financier des boîtes noires, qui sont remplies par le commerce
de la drogue et les transactions soupçonnées.
Ici je fais référence à
deux choses importantes : le plan mis en place pour contenir le dossier
du Sahara, c’est que la DGED surveille les développements du dossier du
Sahara à l’échelon onusien et travaille par tous les moyens pour attirer
les responsables du Polisario à les rallier au Maroc à travers des
courtiers sahraouis recrutés pour cet objectif, comme c'est le cas pour Omar
El Hadrami et Ould Suelam et autres… En même temps, diplomatiquement, il
fonctionne à travers ses voies pour neutraliser la reconnaissance des
pays au Polisario.
En ce qui concerne la tâche assignée au dispositif de
la DST, le service secret civil, c’est de surveiller ce qu’on appelle
‘les séparatistes de l’intérieur’, leurs mouvements, activités, leurs
relations… où il travaillent sans relâche pour acheter leurs âmes et les
embaucher comme des espions contre leurs frères Sahraouis.
La deuxième
chose, l’Etat marocain, roi, gouvernement ou bien politiciens, portent
dans leur croyance que l’Algérie et ses services secrets travaillent
sans cesse pour ternir l’image du royaume devant l’avis international au
niveau des droits de l’homme et la démocratie. De même, l’Algérie est
responsabilisée de toutes les crises diplomatiques qui ont eu lieu
récemment entre le Maroc et ses homologues en France, la Mauritanie et
d’autres pays… Il est à noter que le royaume du Maroc attribue la
responsabilité aux services secrets algériens du financement de
l’opposition à l’étranger, quelque chose qui n’existe que dans
l’imagination d’un régime dictatorial et politiquement malade, saturé
par l’idéologie de ni guerre, ni paix..
Y a-t-il un lien entre les groupes
terroristes et les services des renseignements marocains, comme c’est le
cas avec Al-Qaïda au Maghreb islamique, et en particulier le groupe
Tawhid et Jihad, et si oui, quels sont les liens entre les deux parties?
J’ai déclaré à maintes reprises que le mot terrorisme émanant des
idéologies islamistes radicales est inexistant dans le royaume du Maroc…
parce que les mouvements salafistes Djihadistes et ‘Hijra wa Takfir’ et
autres ne sont que des scénarios produites par les services secrets
marocains, profitant de l’implication de quelque ralliés de la guerre
d’Afghanistan, nommés par ces organes de ‘ marocains afghans’. Et
si nous analysons la situation logiquement, nous remarquerons que la
plupart des opérations terroristes, entre parenthèses, n’avaient pas un
objectif purement terroriste et elles n’ont pas coûté la vie des
responsables de l’Etat ou bien les cadres militaires. Plutôt elles
étaient politisées pour régler des comptes politiques ou attirer de
l’argent par le dossier islamique et faire croire aux pays touchés qu’il
existe un terrorisme radical transcontinental. D’ici on doit
éclaircir que le Royaume ne dispose pas de ressources économiques tels
que le gaz ou le pétrole.. Mais son économie se limite à la pêche qui
est en voie de disparition, un peu de phosphate, quelques recettes de
tourisme et le commerce (la mendicité) avec le dossier du terrorisme
islamiste radical… Quant à la relation de la DGED, c’est sûr que cet
organe a une relation indirecte dans le financement de Al-Qaïda au
Maghreb islamique (AQMI) pour reprendre son activité dans la région afin
de tuer deux oiseaux d’un seul coup : impliquer l’Algérie et la
classifier comme un foyer et sponsor du terrorisme… et l’autre chose :
coller au Polisario l’étiquette d’organisation terroriste.
Est-ce que c’est le roi qui donne les ordres de torture à
l’établissement sécuritaire et est-ce qu’il a des revenus qui coulent sur son propre compte des recettes provenant de la vente de la drogue?
Est menteur celui qui prétend que l’institution royale dirigée par Mohammed 6
n’est pas consciente des prisons, les enlèvements secrets, et la
torture. Je vais aller plus loin et je dirais que tous les pactes qui
ont lieu entre les services secrets marocains et leurs homologues
américains dans ce qui est connu dans le monde des renseignements comme
‘les voyages secrets de la CIA’ étaient bien évidement de la
connaissance du roi. La supervision se fait par son ami d’étude et son
conseiller sécuritaire Fouad Ali El Hemma, à travers le petit aéroport
triangulaire qui se trouve entre ‘le palais royal de Dar Essalam, le
bureau de la Direction de la supervision Territoriale (DST) et le parc
de zoo de Tmara’, qui reçoit des voyages secrets de l’avion « Golf
Stream » en provenance du Guantánamo bai, transportent les disparus de la CIA
pour être soumis à la torture et se faire arracher ses confessions par force
à la prison secrète de Tmara par des agents secrets marocains.
Les
évènements du 16 Mai 2003 étaient témoin des violations graves
commises par les services secrets marocains et les organes
sécuritaires avec la coopération judiciaire ont reçu le feu vert après
le discours royal quand le roi a dit ‘ le temps de l’indulgence est fini
avec ceux qui exploitent la démocratie pour porter atteinte à l’autorité
de l’ Etat’, une allusion aux Islamistes. Ce discours a ouvert l’appétit à
ces organes d’exercer l’abus du pouvoir, la détention, l’enlèvement et
la torture de plus de 3000 citoyen marocains comme des offrandes aux
américains en contrepartie des dons et soutien financier comme quoi le
Maroc combatte l’extrémisme islamiste intercontinental et joue le rôle
de gendarme dans la région. Ce qui veut dire que la Maroc attire
l’argent au nom de la lutte contre le terrorisme, et pour l’histoire,
je peux assurer depuis cette plateforme que dans beaucoup de cas le roi Mohamed
6 supervisait des opérations de torture et il avait la décision finale
dans l’arrestation, l’enlèvement et la torture de plus d’une
personnalité marocaine soit-elle politique ou sportive… et le palais royal
sur la route à 7 kilomètres de Salé, contient un centre de détention secret
dans lequel les pires formes de torture les plus laides sont
pratiquées sous la supervision d’équipes spécialisées des services de
renseignement de la gendarmerie, envers les servants du palais et les
hauts officiers militaires surnommés ‘les dénigrés du roi’.
Concernant
votre question sur les revenus du roi de la drogue, il est logique
puisque que le produit de la drogue de cannabis extraite des plantes
cultivées dans des champs sont une propriété propre du roi et par la suite
on n’a pas besoin d’un intelligence surnaturelle pour confirmer que l’une
des richesse du roi est le commerce international de la drogue.
Comment est la relation du roi avec l’institut militaire et sécuritaire au Maroc ?
La relation entre le roi, l’institution militaire et les corps de
sécurité marocains est «similaire à celle qui lie le parrain et la
Mafia» sauf lorsqu’ils appliquent la directive donnée par Hassan II aux
officiers de l’armée après les deux tentatives de coup d’État de 1971 et
1972 : ‘Intéressez-vous à la collecte de l’argent et éloignez-vous de
la politique’
Le prince Moulay Hicham, le cousin du roi a dit qu’il y a
‘des lobbies qui monopolisent l’économie marocaine’ comment ça se fait ?
C’est sûr, aussi il ne faut pas exclure le prince Hicham
personnellement de cela, il dispose également d’une part dans cette
affaire, mais l’institut monarchique reste le plus grand contrôleur de
l’économie marocaine monopolisée par l’ONA qui est la plus grande
institution commerciale affiliée au Holding Royal et classifié au sommet
(top) des 500 plus grandes entreprises en Afrique et qui est dirigée par
son conseiller économique Mounir El Majidi. Et donc il n’est permis
à aucune entreprise commerciale étrangère d'investir dans le
royaume sauf après l’accord de la Holding Royale avec un bénéfice de la
moitié des intérêts… Aussi bien les membres de la famille royale ont une
main dans le monopole de l’économie marocaine et son contrôle… Et à
leur tête le prince Rachid, les princesses Meriem et Hasnaa, le prince
Ismail le frère de Hicham et les princes Abdellah, Youssef, Najla et la
tente du roi fatima Zahra et le prince Mehdi, le fils de la princesse Malika
la tante du roi… Tous les susmentionnés et d’autres sont partenaires
dans la corruption de l’économie marocaine où aucun deal ou bien accord
commercial ne peux être accorder sans qu’ils tiennent 50% d’intérêts.
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