Par Ali Lmrabet
Le consulat général de France à Marrakech a refusé aujourd’hui de délivrer des visas à la famille de Mustapha Adib. Sa mère et ses soeurs ont reçu un courrier leur annonçant qu’elles n’avaient pas droit au visa pour le motif suivant :
« Un ou plusieurs États membres estiment que vous représentez une menace pour l’ordre public, la sécurité nationale ou la santé publique, au sens de l’article 2, point 19, du règlement (CE) n° 562/2006 (code frontières Schengen), ou pour les relations internationales d’un ou plusieurs des États membres »
Il s’agit en fait d’un seul Etat, la France, qui dans cette affaire
exécute les basses oeuvres de la monarchie marocaine qui cherche à se
venger de Mustapha Adib après son intrusion dans la chambre du général Abdelaziz Bennani à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Franchement, on peut critiquer autant qu’on veut l’ex-capitaine
Mustapha Adib (la critique est toujours saine), mais en quoi les membres
de sa famille, sa mère et ses soeurs qui sont honorablement connues à
Marrakech et ne sont en rien responsables de ce que fait leur parent,
sont « une menace pour l’ordre public, la sécurité nationale ou la santé publique. »
Tout ceci est bête, bas, infâme et sent le règlement de comptes
minable d’une diplomatie française qui donne l’impression qu’elle
exécute les ordres des services secrets marocains, surtout après la tonitruante convocation de l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, par le patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), Mohamed Yassine Mansouri. Du jamais vu !
Il faut rappeler que le consulat de France à Marrakech, ainsi que le
ministère des Affaires étrangères français, ont déjà été
condamnés par la justice française à payer 2 500 euros à chacune des sœurs de Mustapha Adib pour refus arbitraire de visa.
C’était en 2006, et la France avait été obligée de verser cette somme à chacune des soeurs d’Adib.
Depuis, la famille d’Adib a pu obtenir facilement ses visas pour se
rendre en France et a toujours regagné le Maroc dans les délais fixés
par la durée de l’autorisation de séjour.
Elles n’ont jamais manifesté en France, troublé l’ordre public ou eu affaire à la police ou à la justice de ce pays.
Alors, pourquoi cette rancune imbécile française envers une famille qui n’a rien à voir avec l’activisme de Mustapha Adib ?
Cette affaire est absurde et très grave. Même à l’époque des années de plomb de Hassan II,
les familles des dissidents étaient tenues autant que possible à
l’écart de la vengeance du prince. Et les chancelleries étrangères
essayaient de rester neutres quand la répression s’abattait sur les
Marocains quand elles ne soutenaient pas discrètement, à l’exception
notable il est vrai de la France, les dissidents.
Mais de là à ce que l’ambassade de France devienne le bras séculier
du Makhzen pour frapper les familles des dissidents, on n’avait jamais
vu ça.
Ali Lmrabet
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