Par Hania A., Le Temps de l'Algérie13/7/2014 | |
En prévision de la visite officielle qu´il effectuera à partir d´aujourd’hui au Maroc, la première depuis son intronisation le 19 juin dernier, le roi Felipe VI a reçu une lettre d´Amnesty International (AI) attirant son attention sur la grave situation des droits de l’homme dans ce pays et dans les territoires sahraouis occupés. L´organisation humanitaire internationale demande au nouveau roi d´Espagne de ne pas passer sous silence, dans ses entretiens avec le souverain alaouite, cette longue série de délits commis par les autorités marocaines : les atteintes à la liberté d´expression, au droit d´association et de réunion, la pratique systématique de la torture et les mauvais traitements réservés aux détenus, les violence faites aux femmes, aux réfugiés, aux demandeurs d´asile et aux immigrés subsahariens sont autant de délits énumérés par Amnesty International. Dans l´ancienne colonie espagnole, l´usage de la force contre les manifestants sahraouis et la torture appliquée aux prisonniers politiques est systématique et excessif. «Au Sahara occidental où les populations sont privées de leurs droits élémentaires de s´exprimer, de se réunir et de faire partie des associations», constate cette association, ajoutant que les violations des libertés fondamentales sont déjà fréquentes au Maroc. Dans ce pays voisin avec lequel l´Espagne, pays de l´Etat de droit par excellence, entretient des relations politiques et économiques de premier plan, la loi criminalise les libertés publiques et de la presse. «Tout journaliste et autre personne qui se montrent critiques envers la monarchie alaouite ou les institutions du royaume» sont sévèrement punis. Les punitions vont être aggravées, a promis le ministre de la Communication qui vient d´annoncer la prochaine adoption d´un projet de loi durcissant les peines de prison contre les journalistes et les citoyens qui se rendraient coupables de ce genre de critiques. Harcèlement des journalistes Amnesty International fait observer que les lois sanctionnant le délit d´opinion et de presse sont déjà assez dures puisque le code pénal prévoit de lourdes sentences dans son article 20, surtout dans les dits cas d’«offense au roi à sa famille, à tout fonctionnaire public ou aux symboles de l´Etat». La lettre soulève le cas précis du journaliste Ali Anouzla qui est en attente d´être traduit devant la justice aux ordres pour avoir repris sur son site web une vidéo d´Aqmi et que le gouvernement marocain a interprété comme un «acte d´apologie au terrorisme». Cette vidéo a pourtant été reprise un peu partout sur les sites d´information Internet à travers le monde. Le gouvernement Benkirane a été débouté récemment par l´Audience Nationale d´Espagne pour la même accusation qu´il a portée aussi contre le journaliste d’«El País», Ignacio Cembrero. Dans sa sentence, la Haute Cour pénale espagnole a estimé que le journaliste n´avait fait qu´un travail d´information. Un autre Marocain, Ali Aarrass, expulsé en 2008 d´Espagne, est toujours incarcéré après avoir été condamné à 15 ans de prison pour des «confessions qui lui ont été arrachées sous la torture». Son expulsion s´est faite malgré les avertissements du Comité espagnol des Droits de l´Homme sur «la pratique systématique de la torture au Maroc». Expulsions à chaud des immigrés L´organisation humanitaire se préoccupe, enfin, du cas des immigrés subsahariens qui sont systématiquement reconduits vers le territoire marocain dès leur entrée dans les villes de Ceuta et Melilla. Ces expulsions se font avec la collaboration des forces du Makhzen marocaines qui usent des méthodes les plus musclées contre ces damnés de la terre victimes de discrimination raciale dans ce pays voisin de l´Espagne. Tous sont remis aux mains des autorités marocaines, dans l´ignorance du respect de la personne humaine sans droit à une assistance judiciaire. AI note que de nombreux Africains sont morts ou ont été blessés au moment de leur tentative de pénétration dans Ceuta et Melilla. |
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