L’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom) s’est
indignée de récentes interventions "musclées" des forces de sécurité
dans des universités marocaines, ayant fait de nombreux blessés parmi
des étudiants-militants des droits de l’homme.
L’Ong, basée à Paris, évoque des affrontements ayant eu pour théâtre,
le 25 avril dernier, un campus universitaire à Fès où des affrontements
entre groupes d’étudiants ont fait un mort, suscitant l’intervention des
forces de l’ordre qui, à son tour, s’est soldée par des blessés et des
interpellations parmi les étudiants. Tout en signalant que les
arrestations opérées "rapidement" après les affrontements et avant la
mort du défunt n’ont touché qu’un groupe des antagonistes, l’Asdhom dit
ne pas s’expliquer ces arrestations qui, a-t-elle affirmé, ont été
suivies d’une accusation jugée grave requalifiée de "meurtre avec
préméditation".
Selon elle, ces interpellations auraient touché des anciens prisonniers
politiques de l’UNEM-Fès qui n’étaient pas présents le jour des
affrontements. "Les opérations de police se sont poursuivies au-delà de
Fès, dans d’autres universités du pays, comme à l’université de
Marrakech, où un groupe de criminels non identifié s’est attaqué aux
militant(e)s de l’UNEM", a ajouté l’Association, qui regrette
l’assimilation d’étudiants à des criminels. "Nous restons vigilants et
mettons en garde les autorités marocaines contre cette escalade de
violence et contre toute tentative de son exploitation pour venir à bout
de tout mouvement de protestation populaire et pacifique", a-t-elle
averti, dans un communiqué parvenu hier à l’APS.
Pour l’Asdhom, assimiler les militants de l’UNEM, du mouvement
20-Février, du mouvement des diplômés chômeurs et les défenseurs des
droits de l’homme à de "vulgaires criminels n’est pas acceptable".
"Nous refusons qu’ils soient victimes de procès non équitables, montés
de toutes pièces, où ils sont généralement accusés à tort de ‘‘violences
à l’encontre d’agents de l’Etat, rassemblements armés et non autorisés,
destruction de biens publics, désobéissance, etc.’’", a affirmé
l’Association qui dit continuer à défendre ces "victimes d’atteinte aux
droits" qu’elle considère comme des prisonniers d’opinion.
Ces derniers
sont proposés au parrainage dans le cadre de la campagne de solidarité
internationale que l’Asdhom à lancée en novembre 2012, depuis Paris sous
la houlette de l’écrivain-journaliste français Gilles Perrault.