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samedi 23 mars 2013

Point intermédiaire consacré à la campagne de parrainage




Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point intermédiaire consacré à la campagne de parrainage

Ce point traite exclusivement la campagne de parrainage des prisonniers politiques et d’opinion au Maroc que l’ASDHOM a lancée, le 17 novembre 2012, à l’occasion de la Semaine de la Solidarité Internationale.
Nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour un point double (numéros 16 et 17). L’ASDHOM participe du 26 au 30 mars au Forum Social Mondial (FSM) de Tunis. Elle fera partie de la délégation de la CMODH (Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains) et du FALDI (Forum des Associations de Lutte Démocratique de l’Immigration), qui animent des ateliers de discussion ayant trait aux droits de l’Homme dans la région et à la situation inhumaine et dégradante faite aux migrants tant au Maghreb qu’en Europe.

Le jour du lancement de cette campagne, l’ASDHOM avait recensé 172 détenu-e-s à parrainer, réparti-e-s sur les groupes suivants : UNEM-Fès (5), UNEM-Taza (2), Sahraouis (64 dont 24 du groupe de Gdeim Izik, récemment condamné par le tribunal militaire de Rabat), Mineurs-Ouarzazate-Imider (23), Chlihat-Ksarelkébir-Tanger (9), Agadir-Mouvement social (8), Mouvement 20-Février (38), Islamistes (23).

Ces détenu-e-s n’appartiennent pas forcément à un parti ou un courant politique. Le qualificatif de « prisonniers politiques et d’opinion » prête à confusion. S’il est vrai que nous l’utilisons dans notre littérature pour les désigner, nous préférerions dire qu’ils sont plutôt « victimes de violation des droits ». Nous y englobons ainsi toutes celles et tous ceux qui n’ont pas eu droit à un procès équitable, ou qui ont subi des tortures et des violences pendant les interrogatoires, ou encore ceux dont le procès a été monté de toutes pièces.
L’ASDHOM ne partage pas tous leurs points de vue, si tant est qu’ils en aient une, mais elle estime de son devoir que de se solidariser avec celles et ceux dont les droits ont été violés. C’est pour cette raison que nous avons mis en place cette campagne de parrainage.

Depuis son lancement, le 17 novembre 2012, neuf ont été libérés à la fin de leurs peines (4 du 20-Février de Casablanca et 5 militants de l’UNEM à Fès). Deux ne sont toujours pas jugés (Amina Mourad et Bennacer Smaini de Ouarzzate). Huit ont été jugés de deux mois à quatre mois de prison avec sursis (Groupe d’Agadir).
Sur les 172, restent donc en prison 153. Mais nous avons malheureusement ajouté d’autres à la liste. Tous ceux qui ont été arrêtés à Meknès (7 militants de l’UNEM), à Marrakech fin décembre 2012 (10, à ce propos, l’ASDHOM un publié un communiqué ci-joint pour dénoncer le verdict de la Cour d’appel), à Rabat (1 militant du 20février, Driss Boutarada), à Zayou début mars (7), et éventuellement à Tanger (21 militants du 20-Février qui repassent de nouveau devant un tribunal) ou à Taza avec la dernière arrestation de Azzedine Erroussi.
Au total, nous nous retrouvons avec 177 détenu-e-s à parrainer, plus qu’au lancement de la campagne.
Sur ces 177, nous avons réussi à faire parrainer 67 parmi eux. Soit environ 40% de la liste proposée au parrainage.
Nous en sommes donc encore loin du compte. Nous ne devons pas baisser les bras.
Nous devons tout faire pour mobiliser et sensibiliser plus à la solidarité avec ces victimes de violation des droits.
Nous continuons à recevoir des copies de lettres envoyées par les parrains et marraines et nous vous encourageons à continuer à le faire.
Nous vous informons que Mme Claude Mangin, la femme de Naâma Asfari, un des détenus du groupe Gdeim Izik qui a écopé de 30 ans de prison ferme, compte lui rendre visite prochainement. L’occasion pour les autres parrains et marraines du même groupe de se mettre en contact avec elle à travers l’ASDHOM pour faire passer des messages…
Pour clore ce point réservé à la campagne, nous nous réjouissons du parrainage de tout le groupe de l’UNEM-Meknès par Gilles Deloustal, un démocrate français qui a choisi aussi d’interpeller les autorités marocaines sur la situation carcérale du groupe. (Voir rubrique Témoignages et lettres)

Le devoir de la solidarité nous interpelle tous.

Pour le CA de l’ASDHOM
Ayad Ahram
Paris, le 22 mars 2013

Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses 92000 Nanterre
asdhom@asdhom.org www.asdhom.org

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L'ASDHOM dénonce les sévères condamnations de
Marrakech

La Cour d'appel de Marrakech a confirmé, lundi 18 mars 2013, le verdict du tribunal de première instance à l'encontre des 10 citoyens arrêtés suite aux événements
qu'avait connus le quartier populaire Sidi Youssef Ben Ali à Marrakech en décembre dernier.
Huit d’entre eux ont été condamnés à 2 ans et 6 mois de prison ferme et les deux autres à 1 an et 6 mois de prison ferme. Les chefs d’accusation retenus contre eux ne différent pas de ceux auxquels ont droit les autres manifestants à travers tout le pays depuis le déclenchement du mouvement 20-Février en 2011: Manifestation non autorisée, coups et blessures contre des agents de l’autorité publique dans l’exercice de leur fonction, dégradation de biens privés et publics, incitation des personnes mineurs à la violence, etc.
Ces condamnations ont provoqué l'indignation des familles des prisonniers et des personnes éprises de justice, notamment les défenseurs des droits de l’Homme qui sont venus les soutenir.
Le 29 décembre 2012, l’ASDHOM avait publié, dans son point hebdomadaire n°5 sur la campagne de parrainage, les noms des douze personnes arrêtées suite aux protestations pacifiques qu’avait connues la ville de Marrakech la veille contre la hausse des prix de l’eau et de l’électricité.
Parmi les interpellés, deux mineurs ont été jugés le samedi 12 janvier 2013 à deux mois de prison ferme. Les dix autres ont été traduits lundi 14 janvier devant le tribunal de première instance qui les a condamnés de 1 an et 6 mois à 2 ans et 6 mois, verdict que la Cour d’appel vient de confirmer.
La défense des condamnés a qualifié le verdict de très sévère et injustifié. Elle estime que les faits pour lesquels ont été poursuivis ne sont pas fondés. C’est la violence
policière qui serait à l’origine des incidents constatés. Il est à noter que durant ce procès, toutes les requêtes de la défense ont été rejetées par la présidence de la Cour d’appel.
L'ASDHOM condamne cette nouvelle escalade et le recours abusif à des peines d’emprisonnement à l’encontre de citoyens qui n’ont usé que de leur droit à la liberté d’opinion en manifestant pacifiquement.

Le bureau exécutif de l’ASDHOM
Paris, le 21 mars 2013

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