- Écrit par Lakome, 21/3/2013
Le bâtonnier Abderrahim Jamai a adressé une lettre au ton
très sévère au ministre PJD des relations avec le parlement et la
société civile, Habib Choubani, suite à l'exclusion d'un certain nombre
d'associations du comité de débat sur la société civile.
Le bâtonnier Abderrahim Jamai a adressé une lettre au ton très sévère
au ministre des relations avec le parlement et la société civile,
Habib Choubani, suite à l'exclusion d'un certain nombre d'associations
du comité de débat sur la société civile, ce qui a incité Jamai à
refuser l'invitation du ministre à y participer.
L'avocat refuse ce « débat » conduit par Choubani, en l'absence
d'organisations et d'associations fondatrices de la société civile
marocaine qui ont marqué pendant des décennies son histoire, et dont le
militantisme a constitué une véritable force morale et sociale face à
la tyrannie et l'autoritarisme, si bien que la conscience collective
les considère comme un rempart de défense des droits et de la dignité.
Un débat qui exclut les organes qui ont lutté pour les valeurs
universelles et humaines de démocratie, de modernité et de tolérance,
n'est qu'un « dialogue entre le pouvoir et le pouvoir ».
Dans sa lettre, dont une copie est parvenue à Lakome.com, Jamai
exprime son refus de participer à une action qui menace le contenu de
la Constitution et sape les acquis des marches de protestation des
jeunes du mouvement du 20 Février, porte atteinte à la légitimité et
aux sacrifices des organes de la société civile et illustre la crise de
la classe politique au Maroc.
Jamai a estimé que le ministre Choubani n'avait aucun droit et sous
quelque prétexte que ce soit, de « défier la civilisation du XXIe
siècle fondée sur le partage du pouvoir y compris le pouvoir moral, et
défier les concepts de partenariat, d'ouverture, de reconnaissance de
l'autre et de renoncement à l'égoïsme». Selon lui, le ministre n'a aucun
légitimité pour choisir de gagner une bataille politique et partisane
au lieu de se consacrer à l'enjeu de toute une société, et gagner le
défi de promouvoir le statut de la société civile et la renforcer et non
pas la placer sous l'influence de petits calculs qui ne conduisent
finalement qu'aux dérives dommageables aux citoyens et au pays entier.
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