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jeudi 8 décembre 2011

M6 : La constitution c’est moi ... et j'ai le droit de la violer trois fois si Je le veux !!!


Par Mahdi Zahraoui, eplume.wordpress.com, 7/12/201

Alors que le secrétaire général du Parti de la justice et du développement continue ses concertations afin de proposer un gouvernement au roi du Maroc, ce dernier vient de nommer 28 ambassadeurs dans différents pays. Illustrant ainsi une totale indifférence à l’égard du chef du gouvernement fraichement nommé.

Cet acte constitue une violation inouïe de la nouvelle constitution adoptée. En effet, la loi suprême du pays et qui s’élève au degré de la sacralité dans les pays démocratiques a été simplement bafouée dans tous les sens. La nomination des ambassadeurs entrave 28 fois l’article 49 de la constitution marocaine qui stipule que la désignation des ambassadeurs relève des pouvoirs du chef du gouvernement. Ce dernier devrait proposer lesdits ambassadeurs dans le conseil des ministres afin d’être validés par le monarque. Rien de cela n’a eu lieu.

Allons un peu plus haut dans cette constitution, plus précisément dans l’article 42, cet article qui recense l’armada des pouvoirs du roi. Dans l’une de ses phrases, il cite que « le roi veille au respect de la constitution ». Mais l’affaire des ambassadeurs nous montre que la dernière chose à avoir été respectée est cette constitution.

Drôle de système on a : Il se refait une constitution à sa mesure avec ses sbires et conseillers, il la soumet à une compagne référendaire des plus grotesques, il échafaude un référendum avec un taux de participation plus que gonflé, il s’attaque aux boycotteurs par tous les moyens … Et après toute cette mascarade, il viole sa propre constitution et les règles qu’il s’est imposé à lui même !

Et Benkirane dans tout cela ? Mutisme absolu jusqu’à cet instant. Il est occupé à ce qu’il parait par l’élaboration de son gouvernement. Nous attendons une position claire et nette à l’égard de cet incident de la part du chef du gouvernement. Celui qui disait qu’il n’avait guère peur des conseillers du roi et autres poids lourds du sérail Alaouite. Le PJD avait pris pour slogan durant la campagne électorale l’une des phrases les plus célèbres du mouvement du 20 février : « À bas la tyrannie ». Avec l’affaire des ambassadeurs, on est devant du despotisme, de la pure tyrannie.

À ceux qui croyaient au changement, vous l’avez eu. En grande partie grâce au mouvement du 20 février et le séisme qu’il a engendré. Mais ce changement est biaisé. Vous en avez la preuve claire et nette maintenant. Le chef du gouvernement et ses ministres ne sont que des pantins qui servent à attirer l’attention des citoyens. Le vrai gouverneur, le vrai régent est le roi avec ses conseillers.

Si la cravate de Benkirane vous a tant excité, levez vos mains à la hauteur de votre gorge, et là vous vous apercevrez de la corde du makhzen qui resserre votre nuque jour après jour
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Marocains, le Makhzen vous emmerde

Blog de Omar El Hyani, 8/12/2011
In nihilismus veritas

  Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Marocains ont vécu des moments historiques ces 2 dernières semaines.

Tout d’abord, la victoire écrasante du PJD aux élections. Malgré toutes les critiques que l’ont puisse émettre envers le processus électoral, il semble que la volonté des marocains a été globalement respectée. La victoire du PJD aurait été encore plus écrasante si le mode de scrutin et le découpage avaient été plus équitables. Mais ce ne sera que partie remise pour les échéances à venir. Le combat sur ces points essentiels doit continuer. Les marocains n’ont tout de même pas oublié de remarquer la débandade du PAM et de son cheval de Troie makhzanéen RNI. Toutes leurs gesticulations ces derniers mois ont été vaines et inutiles. Le G8 ressemble plus aujourd’hui à un “G Rien”…

Le deuxième évènement, reste la nomination de Abdelilah Benkirane comme Chef de Gouvernement. 
Alors que beaucoup s’attendaient à ce que Saadeddine Othmani, ex-dirigeant du PJD soit nommé à la tête du gouvernement, notamment pour ses qualités de diplomatie et de conciliation avec le Makhzen, Benkirane s’est imposé comme un choix incontournable. On aurait quand même bien pu rigoler en ayant un psychiatre comme Othmani à la tête du gouvernement d’un pays réputé pour sa schizophrénie chronique :-) Mais avec les tractations que mène Benkirane, on se dirige, semble-t-il, vers un gouvernement formé par la PJD, l’Istiqlol, le Mouvement Populaire et le PPS. Des islamistes qui siègent au même gouvernement que des ex-communistes. On aura tout vu au Blad Schizo!

Après une semaine d’euphorie, où les attentes des marocains vis-à-vis du prochain gouvernement PJD restent énormes, le Makhzen n’a pas manqué de réagir. Non pas une, ni deux, mais trois claques ont été distribuées en moins de 48h.

Tout d’abord, la nomination de 28 ambassadeurs. 
Il s’agit d’un acte strictement encadré par la Constitution adoptée en juillet dernier. La loi suprême du pays stipule très clairement dans son article 49 :

    “Le Conseil des ministres délibère … de la nomination sur proposition du Chef du Gouvernement et à l’initiative du ministre concerné, aux emplois civils… d’ambassadeur…”

L’article 55 stipule quant à lui :

    “Le Roi accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères et des organismes internationaux.”

En reconstituant le processus, on obtient donc :

Le Chef de Gouvernement propose les ambassadeurs (à l’initiative du ministre des affaires étrangères), le Conseil des ministres (présidé par le roi) en délibère puis le roi accrédite ces ambassadeurs.

Or, en consultant les comptes rendus des conseils des ministres, publiés par le Secrétariat Général du Gouvernement, on s’aperçoit que la nomination des ambassadeurs n’a été approuvée dans aucun de ces conseils.

De par la même constitution, Abbas El Fassi, est toujours Chef de Gouvernement, jusqu’à ce que Abdelilah Benkirane obtienne le vote de confiance du Parlement.

En omettant l’étape de délibération par le Conseil des ministres, on s’aperçoit que le processus constitutionnel de nomination des ambassadeurs a été clairement violé.

En est-on à la première violation de la nouvelle constitution?
Il semble que non. Plusieurs constitutionnalistes, dont le Pr. Abdelkader Bayna, éminent professeur de Droit Constitutionnel à Rabat avaient souligné que les élections du 25 novembre ne pouvaient être tenues qu’après dissolution de l’ancien parlement. Ce qui n’a jamais été fait!

Que faire quand un citoyen estime que la constitution de son pays a été violée? Il devrait se diriger vers la Cour Constitutionnelle, censée être le protecteur ultime de la loi suprême. Mais quand on sait que le roi nomme son président et la moitié de ses membres (directement et indirectement), on connait d’avance la réponse à toute saisine de ce type…

Deuxième claque de la semaine, la nomination de Yasser Zenagui, actuel ministre RNI du tourisme au sein de cabinet royal. Beaucoup diront qu’une nomination au sein du cabinet royal relève du périmètre exclusif du roi, mais quand on connait la puissance de celui-ci au sein des institutions marocaines, on ne peut s’empêcher de rester dubitatif devant une telle nomination. Comment peut-on admettre qu’un ministre d’un gouvernement sortant, appartenant à un parti sévèrement sanctionné par les Marocains aux élections, puisse accéder à des fonctions au sein d’une institution connue pour être le vrai gouvernement d’ombre au Maroc? Sans citer les allégations sur les conflits d’intérêt incestueux de M. Zenagui qui détient un gros fonds d’investissement touristique (Sienna Investment Group) tout en étant ministre du tourisme…

La troisième claque (de quasi-KO) nous est venue de la nomination de Fouad Ali El Himma comme conseiller au cabinet royal. Nous voici devant un personnage dont les Marocains réclament la chute depuis une dizaine de mois, qui a fondé un parti qui s’est pris une sévère défaite aux dernières élections, et qui de plus, est haï et détesté par le PJD, parti vainqueur des élections. Benkirane qui n’a cessé de traiter El Himma de tous les noms, le comparant à Oufkir et Basri, ou en appelant le roi à l’écarter. Le pauvre chef de gouvernement désigné s’est finalement résigné à appeler son pire adversaire pour le féliciter.

Nous voila donc devant 3 claques affligées aux marocains. Votez pour la constitution que vous voulez (aussi critiquable soit-elle), votez pour le parti que vous voulez, le makhzen fera ce qu’il veut, et s’entourera de qui il veut.

Marocains, il ne vous reste que Dieu à implorer, et vos yeux pour pleurer.


الله يلطف بهاد البلاد أو صافي

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