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samedi 10 décembre 2011

Voyage chez les révoltés d’Imiter

Par Omar Radi, envoyé spécial Telquel à Imiter,

Les habitants de la région luttent pour
l’amélioration de leurs conditions de vie.
Sous les terres de la région se trouve l’un des plus gros gisements d’argent en Afrique. Mais en surface, c’est la misère dans toute sa splendeur. Zoom sur un village qui dit non.

A 200 km au nord-est de Ouarzazate, en s’approchant de Tinghir, la route et le décor prennent un coup de gris, les reliefs noircissent au fur et à mesure qu’on s’approche du village d’Imiter. Les montagnes noires indiquent qu’un gisement d’argent n’est pas loin. Dans le principal village de la commune rurale d’Imiter, on dirait que le temps s’est

arrêté : pas de kiosques à journaux, pas d’accès à Internet, pas de lycée... Même la campagne électorale – qui bat son plein dans tout le pays – ne semble pas avoir trouvé son chemin jusqu’ici. Aucune affiche n’est collée sur les murs et pas un seul candidat n’ose faire du porte-à-porte pour séduire ses électeurs. “Les élections, on s’en fout. Ce n’est pas cela qui va changer notre quotidien”, explique Brahim, un chômeur du bourg. C’est que les habitants d’Imiter sont en colère. Les 8000 damnés de la région sont en soulèvement depuis cinq mois. Ils dénoncent la pauvreté et l’indigence dans lesquelles ils vivent, mais aussi la surexploitation de leurs richesses naturelles. Leurs maux, ils les résument en un seul mot : l’ONA, le holding royal (devenue SNI) qui détient une mine d’argent, l’une des plus importantes d’Afrique, à travers sa filiale la Société minière d’Imiter (SMI).

La marche de la soif
Tout a commencé au début des vacances d’été. Les étudiants du village, de retour de leurs universités d’Errachidia ou de Marrakech, demandent, comme à chaque été, un travail saisonnier dans la mine. Et comme chaque année, la SMI en embauche une quinzaine. Les recalés ne sont alors pas contents : “Comment une société qui brasse des centaines de millions de dirhams en extrayant du minerai de nos terres prétend ne pas avoir les moyens de nous assurer un emploi, ne serait-ce que saisonnier ?”, s’interroge notre chômeur. Mais la goutte qui va faire déborder le vase viendra plus tard, quand les villageois verront le débit d’eau de leurs robinets faiblir, jusqu’à l’interruption. “A quelques semaines du ramadan, l’eau ne coulait du robinet que 30 minutes par jour”, raconte Brahim.
S’enclenche alors un large mouvement de protestation sociale et de désobéissance civile. Au début, ce sont les étudiants et les chômeurs de la ville qui mènent le mouvement. Ils sont vite rejoints par les autres habitants et décident de mener quotidiennement “une marche de la soif” du centre du village jusqu’à l’entrée de la mine. Pourtant, aucun interlocuteur ne daigne se présenter à eux. Ils décident alors de radicaliser leur mode d’action en coupant l’alimentation de la mine en eau. “Ils nous prennent toute l’eau et personne ne nous rend justice, nous avons décidé de faire de même”, explique l’étudiant Omar Moujani. En plein ramadan, au mois d’août, plus de 1000 personnes s’installent alors à côté du plus important château d’eau fournissant la mine, au sommet du mont Alebban, à 1 400m d’altitude. Quatre mois se sont écoulés depuis et le sit-in se poursuit. Les “gardes du château” ne sont pas encore descendus du sommet de la montagne.

Le forage de la colère
D’après les habitants de la région, les ressources en eau ont commencé à se raréfier depuis la dernière décennie, quand la SMI a foré, en 2004, un nouveau puits d’une profondeur de 40 mètres, devenu la principale ressource hydraulique pour la mine d’argent. Plusieurs petits agriculteurs ont vu leurs puits se tarir et leurs plantations mourir. “Dès que nous leur avons coupé l’eau, le village a été normalement fourni et sans interruption”, explique Omar Moujani. De son côté, la SMI nie tout lien entre le nouveau forage et la raréfaction de l’eau. “Il y a 3 khettarat (système d’irrigation souterrain) dans la région et nos études confirment qu’elles sont indépendantes de notre forage”, précise Youssef El Hajjam, directeur général de la société. Et d’ajouter : “Nous avons toutes les autorisations depuis 2004 et, d’ailleurs, elles ont été renouvelées en 2009". Pour lui, tout dépend de la pluviométrie : “Il n’a pas tellement plu sur ce plateau ces dernières années, c’est donc normal que la région en souffre”.

La lutte continue
Des négociations ont été menées entre la société minière et les villageois, mais se sont vite retrouvées dans une impasse. “La SMI a proposé d’apporter quelques financements pour régler certains problèmes sociaux mais jamais une solution globale”, explique Brahim. “Cette société exploite les richesses qui sont sous nos terres, c’est son devoir de participer au développement de la région. C’est inadmissible qu’avec la croissance de son chiffre d’affaires, elle continue d’ignorer nos revendications, pourtant pas si impossibles à satisfaire totalement”, souligne-t-il.
Car au-delà des revendications d’emploi et d’accès à l’eau, les habitants de la région réclament plus d’infrastructures de service public. “Le lycée le plus proche est à 30 km d’ici, l’infirmerie du coin ferme à 15h et n’est pas ouverte du vendredi au dimanche et ne possède même pas de paracétamol”, dénonce Brahim. Après avoir bloqué le siège de la commune rurale, “qui ne sert à rien” selon eux, les élèves et étudiants de la ville menacent de faire année blanche. “A l’unanimité, nous avons décidé qu’aucun jeune ne se rendra à l’école ou à l’université cette année”, explique l’étudiant Moujani.
Le ton ne cesse donc de monter. Et les villageois révoltés d’Imiter sont déterminés à poursuivre leur combat jusqu’au bout. Une détermination que ne semble ébranler ni les rudes conditions climatiques de la région ni les intimidations des forces de l’ordre, qui procèdent de temps à autre à des arrestations. “Nos revendications restent les mêmes et notre lutte restera pacifique”, promet Brahim. Jusqu’à quand ?

http://24.mamfakinch.com/telquel-reportage-voyage-chez-les-revoltes-di
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قام تلاميذة الجماعة القروية لإميضر اليوم الثلاثاء 06/12/2011 بمسيرة إحتجاجية انطلاقا من امام مقر الجماعة القروية لإميضر نحو قمة جبل ألبّــــان الذي يخوض فيه دويهم إعتصام مفتوحا منذ فاتح غشت المنصرم، و قد جابت هذه المسيرة دوادير إميضر نحو إعدادية البلدة، حيث قام التلاميذ بفتح شكل نضالي امام بابها رافعين شعارات تؤكد على عزمهم مواصلة مقاطعة الدراسة إلى حين تحقيق مطالب دويهم المعتصمين، وتمسكهم بالمطالب المشروعة للساكنة، و كذا التنذيذ بسياسية الاقصاء و الحڭرة الممنهجين من طرف السلطات المحلية و إدارة شركة معادن إميضر بنهجم سياسة صم الاذان اتجاه مطالب الساكنة المشروعة، كما طالبوا بالإفراج الفوري عن المعتقل السياسي المناضل مصطفى اوشطوبان الذي تآمرت ضده كل من إدارة الشركة و الدرك الملكي ليتم الحكم علية ب 4 سنوات بتهمة التحريض على العصيان و السرقة. لتنطلق بعد ذلك المسيرة التي تضم ازيد من 600 تلميذ و تلميذه من جل دواوير الجماعة القروية لإميضر بمحاداة الطريق الوطنية رقم 10 بنظام و انتظام نحو جبل البان مرددين نفس الشعارات قاطعين بذلك 7 كيلومترات مشيا على الاقدام، وعند وصولهم إلى قمة جبل البان حيث المعتصم، قاموا بتناول وجبة غذاء جماعية ليتم فتح حلقية نقاش لإستعراض مستجدات القضية الإميضرية و أفق النضال، وقد ابنا التلاميذ عن روح نضالية عالية و عزيمة منقطعة النظير للمضي قدما جبنا الى جنب مع دويهم في اعتصامهم المشروع من اجل حقوقهم البديهية المشروعة في العيش الكريم و الشغل، الماء، الصحة، التعليم، البنايات التحية، البيئة وكذالك تأهيل المنطقة اجتماعيا... كما نددوا بالاستنزاق المهول لثرواتهم المائية، المعدنية، الرملية و البشرية بطرق غير مشروعة اما انظار السلطات المحلية المتواطئة بشكل مفضوح مع إدارة الشركة، و كذا المحاكمة الصورية والمسرحية المفركة ضد المناضل مصطفى اوشطوبان إضافة الى الانزال الامني الذي تشهده المنطقة و الإعتقالات و الاستفزازات التي تطال المناضليين الإميضريين. وحملوآ المسؤولية للمخزن لما آلت و ستؤول إليه الاوضاع بالمنطقة، M.Agrawli

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