La semaine prochaine, à Strasbourg, le Parlement européen doit se prononcer sur la prolongation d’une année du protocole de l’accord de pêche UE-Maroc.
Ce dossier, très controversé au sein du PE, suscite l’indignation de beaucoup d’entre nous et c’est pour cette raison que nous avons organisé aujourd’hui une audition publique: « l’UE et le Sahara Occidental: commerce du poisson au mépris des droits humains? « .
En effet, la question du Sahara occidental devrait être une question prioritaire pour l’Union européenne:
Depuis cinq semaines, les prisonniers politiques Sahraouis sont en grève de la faim dans les prisons marocaines pour dénoncer les conditions intenables dans lesquelles ils sont contraints de vivre…
L’UE devrait dénoncer ouvertement l’occupation marocaine, illégale aux regard du droit international et demander la libération de nombreux prisonniers Sahraouis qui ont été arrêtés uniquement parce qu’ils demandent d’avoir le droit à l’autodétermination.
Mais l’UE reste silencieuse et même pire, elle viole de son côté le droit international en signant l’extension de l’accord de pêche avec le Maroc tout en sachant que les bateaux européens vont pêcher dans les eaux Sahraouies illégalement.
En effet, le service juridique du Parlement européen est très clair: en signant l’extension du présent protocole dans les termes actuels, l’UE violera le droit international qui stipule que toute exploitation des ressources naturelles d’un territoire occupé/annexé doit se faire en accord avec la population locale. Dans ce cas, le peuple Sahraoui devait être consulté, ce qui n’a jamais été fait par les autorités marocaines et européennes.
Ali Salem Tamek, le défenseur des droits humains Sahraoui a témoigné devant les eurodéputés que le peuple sahraoui ne bénéficie pas de cet accord, les pêcheurs locaux étant empêchés de pêcher au détriment des colons marocains qui sont installés sur le territoire sahraoui et bénéficient de nombreux subsides de la part de l’Etat.
Cet accord de pêche pose d’autres problèmes graves: une étude de la Commission européenne a révélé que le stock de poissons est surexploité ou déjà épuisé et l’environnement est gravement endommagé.
En plus du coût moral, l’accord de pêche UE-Maroc coûte cher aux contribuables européens : pour chaque euro que le contribuable européen paie le retour est à la hauteur de 0,65 centimes d’euro.
Bien au courant de ces questions, le Etats-membres et la Commission européenne veulent à tout prix signer cet accord – les intérêts économiques passent avant tout.
Aujourd’hui, la balle est dans le camp du Parlement européen, seul organe européen démocratiquement élu et le plus grand défenseur des valeurs universelles.
Allons-nous, en tant que Parlement européen, oublier le droit international, les droits humains, le droit des peuples à disposer de leurs ressources naturelles librement en votant pour cet accord illégal?
Le groupe Verts/Ale votera contre. J’espère que la mobilisation citoyenne sensibilisera d’autres groupes politiques.
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