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jeudi 8 décembre 2011

MAROC : La vérité sur le sort des Disparus est séquestrée

Par la famille du disparu Omar EL OUASSOULI, 10/12/2011

L’un des visages du despotisme Makhzenien

Comme chaque année l’humanité toute entière célèbre la déclaration universelle des droits humains. Comme chaque année et à la même occasion, notre famille rappelle qu’au Maroc le dossier des violations graves et notamment la question épineuse du sort des disparus n’a pas trouvé le chemin d’un règlement juste et équitable : les disparus sont toujours disparus dont notre frère Omar EL OUASSOULI et les dépouilles des présumés décédés sont toujours séquestrée par le pouvoir. L’impunité pour les criminels demeure la règle absolue.

Les familles des disparus, la communauté des droits humain et avec elle le peuple marocain célèbrent cette date anniversaire avec l’espérance qui renait grâce au refus massif du peuple marocain du despotisme, de la démocratie de façade et de l’impunité accordée au criminels.

Le mouvement pacifique du 20 février a amené le pouvoir à prendre certaines initiatives cosmétiques dans une tentative d’absorber la colère de la rue. La création du CNDH est l’une des ses illustrations. Nous avons espéré que le pouvoir prendra la mesure de la nouvelle situation et actera l’échec de toutes les tentatives du passé qui consistait à réduire les questions de la vérité et de la justice à la simple question d’indemnisation. Or, nous constatons qu’il en est rien. Le CNDH est dans l’incapacité d’apporter la moindre réponse aux revendications des familles des victimes.
La réalité témoigne de l’absence totale d’une quelconque volonté à répondre positivement aux aspirations du peuple : certains des criminels responsables des violations graves des droits humains occupent toujours les plus hautes sphères du pouvoir, les procès politiques iniques contre les militants sont toujours à l’œuvre. La corruption et la spoliation des biens publics demeurent l'institution qui cimente le pouvoir. Les méthodes du passé maquillées par une théorique du présent. Le Makhzen n’a pas changé et il ne changera pas.

Encore une fois de plus, nous constatons l’absence de volonté politique chez les plus hautes autorités de l’État pour divulguer le sort des disparus et constatons en toute logique que l’actuel CNDH comme le CCDH avant n’est pas en mesure de réaliser des avancées significative sur le chemin de la vérité. Les slogans et les discours ne sont que et demeurent de la rhétorique tant qu’ils ne sont pas suivis d’actes concrets.

Notre famille considère que l’expérience des peuples montre la voie : la mémoire ne peut s’éteindre, parce que nous avons besoin de lire la page, toute la page et la mémoriser à jamais. Une page qu’on ne retourne pas parce qu’elle nous habite et nous consolide. Nous avons besoin de vérité, nous avons besoin de justice. Notre pays a besoin de vérité, notre pays a besoin de justice, notre pays a besoin de ses enfants sincères et désintéressés et il n’a aucunement besoin des criminels.

Notre famille demande encore une fois et d’une manière urgente :
- La divulgation du sort des disparus de tous les disparus et la libération des vivants d’entre eux,
- l’accès aux dossiers constitués par l’ex-IER et sans restriction afin d’exercer notre droit au contradictoire,
- l’identification par ADN et la restitution des dépouilles aux familles,
- L’éviction des criminels responsables des violations graves des droits humains de leur fonction,
- La libération des prisonnier politiques et notamment les militants du mouvement du 20 février

Abdelkrim : Abdelkrim.elwassouli@sfr.fr
Abdelhak : elouassouli@yahoo.fr

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