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vendredi 19 août 2011

Abdelkrim El Manouzi : 'Driss Dahak nous a délivré un faux certificat de décès'


Par  Abdelkrim Manouzi, 18/8/2011

Propos recueillis par A. Tafnout


L’affaire Houcine El Manouzi, du nom du célèbre opposant marocain disparu en 1975 en Tunisie et est un des cas non élucidés par l'IER (l’Instance équité et  Réconciliation) 
L'affaire n’en finit pas de surprendre. La famille du militant de l’UNFP révèle un certificat de décès, qu’elle avait reçu des autorités marocaines le 16 août 2001. Le certificat a été remis aux membres de la famille par Driss Dahak, l’actuel Secrétaire général du gouvernement, et président du CCDH (Conseil consultatif des droits de l’Homme) de l’époque. Sauf que la famille estime que le document est un faux. Entretien avec le frère de Houcine, Abdelkrim El Manouzi.

Lakome.com : Quelle est l’histoire de ce certificat de décès ?
Abdelkrim El Manouzi : Ce n’est pas la première fois que ce document est rendu public. Nous l’avons publié dans différents médias, en avons donné une copie à l’IER, et l’avons aussi publié dans le livre qui raconte la vie de Houcine. Bref, ce n’était pas un secret. Nous n'avons pas fait un grand tapage et il est vrai que nous avions fait confiance à l’IER et surtout à Driss Benzekri en sa qualité de président du Forum marocain vérité et justice et de l’IER. Après des années d’attente et d’espoir, nous avons été déçus par les résultats de cette instance. D’ailleurs, Driss Benzekri lui-même a appelé l’affaire de Houcine El Manouzi « la grande déception ». Ce document est un faux. Driss Dahak nous l’a remis en mains propres le 16 août 2001, au siège du CCDH. Il n’est pas signé et ne porte aucun cachet officiel. Plusieurs amis et détenus ont affirmé l'avoir vu après la date du 17 juillet 1975, mentionné dans le bulletin de décès. 

Houcine a disparu en Tunisie, pensez-vous que le président tunisien déchu Zine el-Abidine Ben Ali est impliqué dans cette affaire ?
Sans aucun doute, oui. Houcine a été kidnappé le 29 octobre 1972 en Tunisie. A cette période, Ben Ali, était le chef des services de renseignements tunisiens. Il a été formé ici au Maroc. Il est plus que sûr qu’il a facilité la tâche pour la disparition de Houcine. En 1975, nous avons envoyé une lettre au président tunisien Habib Bourguiba, mais nous n’avons reçu aucune réponse. 

Quelques membres de la famille El Manouzi ont visité la Tunisie après la révolution du jasmin, où en êtes-vous ?
En effet, ma sœur a visité la Tunisie et on lui a promis que toute la lumière sera faite sur cette affaire. Le Comité de vérité tunisien a promis qu’il fera tout ce qu’il peut pour avoir le maximum d’informations et qu’il fera de l’affaire une priorité.
Le cas de Houcine n’est pas isolé dans votre famille, Brahim El Manouzi est un cas similaire…
Brahim El Manouzi est membre de l’Armée de libération. Il a rejoint les Forces armées royales (FAR) après l’indépendance. Il a refusé de monter en grade au début de sa carrière avec les FAR en déclinant le grade de colonel. Il était ingénieur en géologie et intellectuel. Mohamed Oufkir avait mis son nom sur la liste des putschistes pour régler des comptes personnels avec lui. L’Etat a avoué qu’il était une victime et a reconnu son innocence dans le rapport de l’IER. Mais jusqu’à présent, nous n’avons toujours pas eu son cadavre.

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