Maroc: le mouvement du 20 février critique le soutien de la France au roi
AFP le 24 /3/2011
aris - Les soutiens en France du mouvement du 20 février au Maroc qui manifeste pour des réformes démocratiques, ont critiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé qui a jugé "visionnaire" le discours de Mohamed VI sur une révision constitutionnelle.
"La diplomatie française est en train de faire av,ec le peuple marocain la même erreur qu'avec le peuple tunisien. Il n'y a pas d'exception marocaine", a estimé Ayad Ahram, secrétaire général de l'association de défense des droits de l'homme (ASDHOM) lors d'un point de presse "du comité de suivi du 20 février".
Le 9 mars, le souverain chérifien a prononcé un discours dans lequel il annonçait, à la surprise générale, une révision constitutionnelle qui sera soumise à referendum et prévoit la séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre ainsi que du Parlement.
Le discours royal est intervenu peu après des manifestations qui avaient vu des dizaines de milliers de personnes descendre dans les rues du pays le 20 février, répondant à un appel lancé sur Facebook par de jeunes Marocains eux-mêmes inspirés par l'exemple des Printemps arabes.
Mais les organisateurs du mouvement du 20 février, qui réclament plus de justice sociale et une évolution vers une monarchie parlementaire, sont sceptiques sur la volonté de changement du roi et entendent poursuivre la mobilisation.
Pour Ayad Ahram, les annonces du roi sont "de la poudre aux yeux vendue à l'étranger".
"Il faut que la Constitution émane des forces représentatives du peuple et non pas de celui qui y a intérêt. On rejette le fait du prince, nous ne voulons pas d'une Constitution octroyée", a renchéri Mohamed Moubaraki, ancien exilé politique.
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