Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

mercredi 29 décembre 2010

Casablanca : Les démunis contre le conseil des affairistes…

Par Ali Fkir, 25/12/2010
Le vendredi 24 décembre a eu lieu la réunion du "conseil de la ville" de Casablanca, conseil composé essentiellement d'affairistes, de spéculateurs fonciers, d'arrivistes sans scrupule aucun, de grands bonnets complètement étrangers à ce que vivent les masses populaires, totalement insensibles au drame humain engendré dans les quartiers populaires par les dernières pluies torrentielles et par l'exclusion sociale dont la responsabilité incombe entièrement aux politiques de l'Etat, le dit Etat qui n'est là que pour imposer l'impunité de ces potentats, et assurer la pérennité d’un système de classe basé sur des institutions régies par des pratiques moyenâgeuses.
A cette occasion, des centaines de citoyen-nes (sans droits de citoyenneté) des principaux quartiers populaires de Casablanca ont répondu présent-es à l'appel du « comité de suivi du dossier de l'habitat à Casablanca", composé des représentant-es des quartiers populaires de la ville et de la section de Casablanca de l'AMDH, et cela pour organiser un sit in devant la wilaya de Casablanca pour protester contre la politique de la sourde-oreille et de tergiversations, contre la politique de dilapidation des deniers publics, contre le délogement forcé des milliers de personnes, contre les arrestations arbitraires des sans-logement, des protestataires...
Les autorités locales ont tout fait pour faire échouer ce sit in légitime: campagne d'intimidation dans les quartiers populaires, mobilisation des forces de répression, provocations...
Bravant ces obstacles, les victimes ont organisé avec succès leur sit in.
Les militant-es des droits humains et surtout les militant-es progressistes doivent s'impliquer sans hésitation aucune, dans le mouvement de la résistance populaire. Nous devons "exorciser les démons de la peur de tout ce qui est en rapport avec le makhzen", peur ancrée en nous suite aux siècles de la tyrannie. Cette exorcisation ne peut se faire en aucun cas par " des prières et autres pratiques religieuses", mais par la lutte et dans la lutte. La lutte ferme des masses conscientes et organisées.
L’organisation/mobilisation des masses dans le cadre des options "électoralistes" malhzeniennes constitue un attrape-nigaud, qui ne diffère en rien des options élitistes ou terroristes.
L’Etat, ses appendices politiques, syndicaux, associatifs, les défaitistes de tous bords, les dénigreurs de tous poils et autres « bras cassés », ne font, chacun à sa manière, que tenter de saper la résistance populaire, que tenter d’affaiblir les forces actives de cette résistance : la traque des militant-es marxistes à l’université, l’emprisonnement des protestataires des quartiers populaires (Casablanca, Mohammedia…), licenciement des ouvriers syndicalistes, répression quotidienne des militant-es de l’ANDCM, poursuites en « justices « des syndicalistes conséquents…campagne de dénigrement contre les forces militantes engagées activement dans le brasier de la lutte des classes, au nom des « valeurs sacrées » par les uns, au non de la » pureté idéologique » par d’autres. Trop radicales pour les uns, réformistes pour d’autres. Antinationales pour les uns, conciliatrices pour les autres.
Malgré les feux croisés de la critique, et à travers tout le Maroc, les militant-es s’aguerrissent de plus en plus dans la tourmente de la lutte des classes, le mouvement de la résistance prend petit à petit de l’ampleur, le militantisme organisé et conscient n’est plus l’affaire des seules couches petites-bourgeoises. La résistance populaire enfante ses cadres , ses représentant-es, ses porte-parole, jetant ainsi dans des « corbeilles » les « élus » du makhzen. 
N’oublions jamais la militante Aziza Brehhou, ouvrière licenciée, habitant un taudis de 14 mètres carrés, avec sa mère et ses six frères et sœurs ( 2 viennent d’être chassés de l’orphelinat de Aïn Chok, suite à la décision inhumaine de jeter les « pensionnaires » à la rue). Aziza s’était engagée dans le combat, dans la lutte pour un habitat salubre. Aziza nous a quitté suite à une infection (méningite) mal soignée, faute de moyens.
Aziza avant sa maladie
Au sein du « comité de suivi de dossier de l’habitat à Casablanca », composé essentiellement des représentant-es des quartiers populaires, on ne voit pas de différence entre « l’intellectuel » et « l’analphabète », l’organisé politiquement et le non organisé, entre l’Homme et le Femme, entre le pratiquant et le non pratiquant. Le seul critère de «l’estimation » reste l’engagement effectif, le sérieux, l’accomplissement des tâches, le respect des autres, la défenses des causes justes…
L’ENGAGEMENT EFFECTIF NOUS INTERPELLE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire