AFP,18/11/2010
ALGER — Le Front Polisario a reproché mercredi à la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, de s'être opposée "vigoureusement" à l'envoi "rapide" d'une mission d'enquête au Sahara occidental, lors d'un débat mardi à New York sur la situation dans l'ex-colonie espagnole.
Dans un communiqué publié à Alger, le Polisario "regrette profondément que la France, membre permanent du Conseil de Sécurité et ayant droit au veto, se soit opposée vigoureusement à la volonté manifeste exprimée par les autres membres du Conseil en vue de l'envoi rapide d?une commission internationale d'enquête".
Lors du démantèlement le 8 novembre par les forces de l'ordre marocaines d'un camp de toile, érigé par les Sahraouis près de la ville de Laâyoune au Sahara occidental pour protester contre leurs conditions de vie, 12 personnes ont été tuées -dont dix parmi les forces de l'ordre- selon Rabat, tandis que le Polisario a fait état de "dizaines de morts".
Mohamed Salem ould-Salek, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD, reconnue par l'Union africaine mais pas par l'ONU), souligne dans le communiqué du Polisario avoir "enregistré favorablement la décision du Conseil de sécurité de tenir une session spéciale" sur la situation au Sahara occidental après le démantèlement du campement de Gdim Izik.
Il note que le Conseil de sécurité a "reconnu que le personnel des Nations unies sur place avait été empêché par le gouvernement marocain de suivre les événements graves et connaître la vérité".
Mardi, dans une déclaration, le Conseil de sécurité a "déploré la violence" lors de l'assaut marocain contre le campement et appelé Rabat et le Front Polisario à "faire preuve de davantage de volonté politique pour trouver une solution". Il a aussi réitéré son soutien à la mission de l'ONU (Minurso) dans l'ancienne colonie espagnole, annexée en 1975 par le Maroc.
Le Maroc propose aux Sahraouis un statut d'autonomie sous sa souveraineté, le Front Polisario qui milite pour l'indépendance, réclame un référendum d'autodétermination.
A New York, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a observé que "la Minurso est la seule mission de maintien de la paix actuelle de l'ONU dépourvue d'une composante sur les droits de l'homme". "Malgré les tentatives au cours des deux dernières années de plusieurs membres du Conseil de sécurité pour élargir le mandat de la Minurso, l'opposition constante du Maroc, soutenue tout spécialement par la France, a jusqu'ici fait échouer cette idée", a déclaré mardi Philippe Bolopion, de HRW.
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