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samedi 20 novembre 2010

Maroc. L'impasse sahraouie

Par Ali Amar, 20/11/2010
A l'origine de cet embrasement : le démantèlement forcé d'un campement de milliers de Sahraouis. Ils protestaient contre leurs conditions d'existence. Des revendications qui ont dégénéré en fièvre indépendantiste, rappelant aux yeux du monde que cette ancienne colonie espagnole, aussi vaste que le Royaume-Uni, n'a toujours pas de statut malgré un cessez-le-feu conclu en 1991. Depuis, les interminables négociations organisées sous l'égide de l'ONU sont toujours dans l'impasse, car tout oppose les belligérants. Favorable à un référendum sous Hassan II, le Maroc a changé d'avis avec Mohammed VI. Depuis 2007, le roi défend bec et ongles un plan d'autonomie sous tutelle marocaine. Le Polisario et son parrain algérien réclament, eux, un référendum d'autodétermination qui pourrait déboucher sur la sécession. Mais l'enjeu du conflit dépasse les sables sur lesquels il saigne. Le dossier saharien illustre la rivalité entre Rabat et Alger. Il bloque la construction du Maghreb mais aussi son amarrage à l'Europe. Il sert enfin de révélateur à la politique marocaine. Le monarque alaouite se voit forcé d'accélérer la réflexion sur son modèle de « royaume fédéral » depuis que les irrédentistes sahraouis, constitués en front intérieur, attirent l'attention du monde par une colère clamée au grand jour et réprimée dans le sang.
Pourtant, les options diplomatiques de Rabat sont largement soutenues par des puissances occidentales inquiètes à juste titre de l'intrusion d'A1-Qaida au Maghreb. En particulier par la France, accusée de bloquer une enquête des Nations unies.
A Rabat, seule une réforme constitutionnelle qui redéfinirait les contours du pouvoir central peut relancer le débat sur l'avenir du territoire contesté. Vider l'abcès du Sahara occidental en accordant des prérogatives accrues aux régions offrirait au Maroc l'occasion de ressusciter une transition démocratique qui se meurt dans les arcanes du palais.
*Journaliste, auteur de Mohammed VI,
le grand malentendu, Calmann-Lévy, 2009.
Source : Marianne

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