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vendredi 5 février 2010

Le blogueur Boubaker Al -Yadib condamné à 6 mois de prison

PAR RSF , 2/2/2010
Le tribunal de Guelmim a condamné aujourd’hui le blogueur Boubaker Al-Yadib à six mois de prison ferme et 500 dirhams d’amende, pour "dégradation des biens de l’Etat", "atteinte à un agent de l’Etat", et "participation à une manifestation illégale". Il est toujours incarcéré à la prison de Guelmim depuis son arrestation, le 26 janvier 2010. La défense a décidé de faire appel.
« Cette condamnation inique est un nouveau coup porté à la liberté d’expression au Maroc. Boubaker Al-Yadib a été officiellement arrêté pour avoir participé à une manifestation illégale. Or, il apparaît clairement que les motifs de son arrestation et de sa condamnation sont liés à l’engagement militant du blogueur, sur Internet, en faveur de la liberté d’expression. Par ailleurs, en l’absence de chef d’inculpation avant l’arrestation, cette dernière est par nature illégale. En outre, la comparution devant le juge a été expéditive, ne respectant pas les droits de la défense », a dénoncé Reporters sans frontières.
"Nous demandons la libération immédiate du blogueur, ainsi qu’un jugement rectificateur attestant de l’innocence de Boubaker Al-Yadib ", a conclu l’organisation, qui rappelle que s’ouvrira le 8 février prochain le procès en appel du blogueur El Bachir Hazzam et de Abdullah Boukfou, propriétaire d’un cybercafé, arrêtés également suite aux manifestations du 1er décembre 2009.
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27.01.2010 - Un blogueur arrêté pour avoir voulu défendre la liberté d’expression au Maroc
Le 26 janvier 2010 au soir, le blogueur et défenseur des droits de l’homme, Boubaker Al-Yadib, a été arrêté et placé en garde à vue au commissariat de Guelmim (190 km au sud d’Agadir). Son procès a lieu ce soir, sans qu’aucun chef d’accusation officiel ne soit retenu contre lui. Les autorités lui reprochent en réalité d’avoir publié en ligne, le 25 janvier 2010, l’annonce d’une grève des blogueurs pour "une semaine de deuil pour la liberté d’expression au Maroc". Cette action, lancée par l’Association des blogueurs marocains, devait durer jusqu’au 31 janvier 2010. Boubaker Al-Yadib risque entre six mois et un an de prison.
"Cette arrestation s’inscrit dans le cadre d’une campagne de répression lancée par les autorités marocaines à l’encontre des blogueurs et militants des droits de l’homme. Nous demandons la libération immédiate de Boubaker Al-Yadib, El Bachir Hazzam et Abdullah Boukfou, ainsi que des autres activistes qui luttent pour les droits de l’homme et la liberté d’expression“, a déclaré Reporters sans frontières.
Boubaker Al-Yadib a été arrêté le 26 janvier alors qu’il se promenait près d’un marché en compagnie de militants amazighs des Canaries qu’il avait préalablement reçus chez lui. Un ami du blogueur, préférant garder l’anonymat, pense que cette rencontre était un coup monté. Aucun procès-verbal n’a été dressé pour justifier l’interpellation du blogueur. Depuis son arrestation, Boubaker Al-Yadib n’a pas pu voir d’avocat.
il a été arrêté suite à la délivrance d’un mandat d’arrêt à son encontre, pour avoir couvert les manifestations du 1er décembre 2009 dans la ville de Taghjijte (200 km au sud d’Agadir). Ce mandat d’arrêt vise également onze autres activistes ayant participé à ces manifestations. Craignant de se faire arrêter, Boubaker Al-Yadib se cachait depuis.
En soutien à la semaine de "deuil pour la liberté d’expression au Maroc" et en solidarité avec Boubaker Al-Yadib, les sites Internet, blogs et certains médias marocains affichent des fonds d’écran noirs. Voir le blog de Boubaker Al-Yadib, sur lequel il est très actif : http://boubakerlyadib.jeeran.com/. Il est également le dirigeant de l’association berbériste locale, Tamaynut.
Reporters sans frontières rappelle que le blogueur El Bachir Hazzam avait été condamné initialement à quatre mois de prison ferme pour « diffusion de fausses informations portant atteinte à l’image du royaume concernant les droits de l’homme ». Le propriétaire d’un cybercafé, Abdullah Boukfou, avait quant à lui écopé d’un an de prison ferme pour avoir diffusé des informations relatives aux manifestations et pour "possession de publications incitant à la haine raciale". Trois manifestants ont également été condamnés à six mois de prison pour "usage de la violence", "trouble à l’ordre public" et "insultes à fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions". Ils sont depuis incarcérés (lire : http://www.rsf.org/Un-blogueur-et-un-proprietaire-de.html)
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