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jeudi 18 juin 2009

Le tortionnaire, le doyen et le médecin

par Khalid Jamai, 17/6/2009

« Je vais te violer, puis te mettre dans une cellule où te passeront dessus plus d'un ».

Ainsi s'adressa un policier à un membre de la famille de Zahra Boudkour, cette étudiante torturée de la manière la plus abjecte et jetée dans une cellule pissant le sang de ses menstrues pendant trois jours, puis incarcérée, depuis plus d'une année, dans des conditions inhumaines à la prison de Boulmaharez à Marrakech.
« Il me prit par les cheveux, me traîna par terre, puis s'est mis à me tabasser », raconte un autre membre de la famille d'un des détenus de ce groupe des étudiants.
« Ils nous ont embarqués dans une estafette et nous ont intimés de nous s'asseoir à même le plancher ».
Puis ce fut le commissariat, l'humiliation, les coups.
Et pour quel crime ?
Ces membres des familles du groupe de Zahra Boudkour ont eu l'outrecuidance, de vouloir assister au procès de leurs enfants.
Un droit que garantit, pourtant, la loi.
Mais, dans ce simulacre de procès, il n'y a qu'une loi, celle des tortionnaires et les sécuritaires et où les témoins sont interdits de pénétrer dans la salle d'audience. Un procès où juge, procureur flics font bloc, ne font qu'un.
Zahra Boudkour est malade, très malade.
Il y a quelques jours, à son réveil, elle tombe évanouie.
Elle souffre d'une maladie gynécologique contractée lorsqu'elle fut soumise à la torture.
On lui refuse de voir un gynécologue.
Le médecin de l'hôpital la traite comme une mer.... En cela, rien ne le différencie des tortionnaires de la jeune fille qui malgré, tout cela, essaye de poursuivre ses études.
Mais, là aussi, le doyen de la fac où elle est inscrite , s'est juré d'avoir sa peau et de faire en sorte qu'elle soit exclue, inventant, à chaque fois, un prétexte pour atteindre son ignoble objectif . Et elle n'est pas la seule. Il en est de même pour Alea Ederbali.
Alors, elle a décidé de se mettre en grève une fois encore. La première avait duré 45 jours.
Plutôt mourir que de continuer à subir ces humiliations, ces privations, ces tortures physiques et morales.
Au siège de l'AMDH à Rabat, les familles des étudiants détenus racontent le calvaire de leurs enfants ainsi que le leur.
L'assistance est tétanisée devant ces mères courage qui osent parler sans fioritures avec des mots drus.
Des mots qui font mal, terrifient, scandalisent, vous glace la sang des les veines.
Et si c'était de vos enfants qu'il s'agissait ?
Courage aussi de nommer leurs tortionnaires : Abdelhak El Yacoubi et Ahmed Tawal.
Plus, ils sont décidés à les poursuivre.
Des témoignages qui confirment que nous vivons encore au Moyen-âge où la force fait loi.
Pendant ce temps, les Abbas ELlFassi, les Himma et autres Radi mènent une campagne électorale toute quiétude de conscience.
Alea Ederbali , Abdellah Rachidi, Jalal Elkotbi, Khalid Miftah, Mohamed Jamili, Mourad Chouini, Otman Chouini, Toufik Chouini, Mohamed Jaddi, Youssef Elaloui, Youssef Machdoufi.
Ne connais pas

Il faut dire qu'il y a longtemps « nos leaders politiques » ont décidé d'être aveugles et sourds aux malheurs, aux souffrances de ces torturés et de la nouvelle ère.
Un silence qui fait d'eux des complices d'un Tawal, d'un Yacoubi, d'un doyen de la fac, d'un médecin.
Au fait, les étudiants dont il s'agit n'ont pas plus de 23 ans.
Zahra en a 22 ans.
Et ce sont ces jeunes contre lesquels le gouvernement El Fassi mobilise tous ces moyens car font trembler leur gouvernance.
Pendant les années les plus noires du Protectorat, pendant les années les plus dures du règne de Hassan II, un tel acharnement contre des prisonniers d'opinion et leurs familles était inconcevable...

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