pour Abdelfettah Fakihani
par smirnova, 1b/6/2009
ils/elles étaient tous et toutes là
devant la mosquée
attendant son cercueil...
des journalistes..
des camardes de geôle..
des amiEs..
son enfant Anas...
à peine 15ans..
il leur a permis de se revoir..
car avec les temps qui courent..
on ne se voit plus..;
la vie nous sépare
la mort nous réunit!!!
ils/elles s'embrassaient
se consolaient
de la perte brusque
d'un être
qu'ils/elles ont plus ou moins côtoyé..
cet homme dont la droiture fait l'unanimité
et c'est rare chez nous!!!
cet homme
de cette génération
qui a osé rêver
que tout est possible
que le bonheur existe
pour tous et toutes..
cet homme
prêt pour se sacrifier pour des valeurs
en qui il a cru toute sa vie..
permier emprisonnement en mars 1972
jugé aprés 15 mois
il fut libéré ..
pour reprendre de plus belle
sa lutte
contre la hogra ou lkahra
un des fondateurs
un des dirigeants de l'organisation ila amam
il fut arrêté une 2ème fois en 1975
où il eut droit
dans un simulacre de procés
droit à la perpétuité plus 2 ans..
(2 ans pour irrespect à la cour, a jugé le magistrat
quand un des détenus a crié:f ascistes
et que tous ses camarades se levèrent
quand le juge osa chercher qui l'a traité de facho
ça l'étonnait!!)
en prison
ses camarades nous racontent
un artiste qui aimait la musique
piaf, sinatra, dakka marrakchia
il paraît qu'il a crée le premier instrument de musique en prison..
ce marrakchi...
liberé en1989
aprés 13 ans de réclusion
de torture
dont il garda les séquelles
ses pieds en temoignerent jusqu'a sa mort
lui qui se demandait
ce qu'il devait dire à son fils
pour expliquer ses cicatrices!!!!
il continua son chemin
droit et fier
refusant l'indemnisation
alors qu'il vivait modestement...
journaliste, il devint...
je m'en souviens
repondant à nos appels
pour couvrir les luttes des ouvrières du textile
avec ce sourire tendre et amer
ses yeux tristes...
il mourut
comme il a vécu
dans la dignité
dans la droiture...
dans ce cimetière
par cet apres midi si chaud
ils/elles étaient là
écoutant attentivement l'allocution de fouad
si touchante
parlant de la vie
de cet homme
qui est parti si tôt...
"son dernier jour
il a ouvert les yeux
a vu tous ses proches l'entourant
il a dit "ana farhane: je suis heureux"
c'est son testament
c'est son legs"
à nous toutes et tous
lutter pour que règne la joie
dans le coeur de tous et toutes
ils partent
l'un après l'autre
ceux qui nous ont tracé le chemin
un sentiment de douce tristesse m'envahit
mais aussi un sentiment
de grand soulagement
voyant
toutes et tous ceux
qui ont fait le chemin
pour lui dire adieu .
Salek, de ses nouvelles par la famille
Il y a 5 ans
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