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jeudi 18 juin 2009

300 000 enfants travaillent au noir en Algérie


Par Souhila Hammadi, Liberté, 10/6/2009
Exploités dans les domaines agricoles et les commerces, selon la Forem
Selon un membre de la Forem, 300 000 enfants algériens travaillent au noir dans des exploitations agricoles et des commerces. Si l’on incluait ceux qui font les ménages et les vendeurs à la sauvette, le chiffre frôlerait 1,5 million d’enfants employés clandestinement.
Le Forum d’El Moudjahid a ouvert, hier, le débat sur la condition de l’enfance en Algérie. Une occasion pour lever le voile sur la situation précaire de milliers d’enfants, tant sur le plan psychologique que social. Me Azzi a commencé par souligner que la décennie noire a eu des conséquences dramatiques sur le développement des enfants. Beaucoup d’entre eux reproduisent la violence qu’ils ont vécue en prenant le chemin de la délinquance. La majorité de ces mineurs, devenus adultes aujourd’hui, ont perdu, à son sens, les valeurs sociales. Il a focalisé aussi sur l’augmentation de la fréquence des agressions sexuelles sur les mineurs. “Mettre les auteurs de ces crimes en prison ne suffit pas”, a-t-il déclaré, sans s’appesantir sur les mesures coercitives ou d’aide psychologique qu’il faudrait prévoir en appoint. Le juriste a révélé que de plus en plus de mineurs s’orientent vers les crimes sexuels. “Beaucoup de cas sont portés au tribunal.” Il s’est interrogé, en outre, sur le sort réservé par l’État aux enfants nés au maquis et à ceux ayant perdu tous les membres de leur famille dans des massacres terroristes.
M. Mekki, représentant de la Forem, a soutenu que les enfants sont les premières victimes de la détérioration du pouvoir d’achat des familles. Il a ajouté que la situation de l’enfance de l’Algérie est sérieusement menacée si la conjoncture économique ne s’améliore pas. D’autant, de son avis, que la part de la dotation budgétaire allouée aux secteurs qui s’occupent des enfants (l’éducation nationale, la santé et la jeunesse et des sports), ne représente que 14% du budget global de l’État. Il a été tout de suite contredit, sur ce point-là, par un membre du Cnes (Conseil national économique et social), qui a rappelé que le budget de l’éducation nationale est classé troisième après celui de la défense nationale. Il a été indiqué que l’inflation, selon le dernier rapport national sur le développement humain du Cnes, n’a guère atteint les proportions qu’on aurait eues sans soutien des prix par l’État.
À ce titre, elle a informé que le budget de soutien de l’État est passé de 31 milliards de dinars en 2005 à 184 milliards de dinars en 2008 et 14% du PIB est consacré aux transferts sociaux. Évidemment, M. Mekki a répliqué que ces indicateurs ne se reflètent pas dans la réalité. “Le gouvernement consent des efforts, mais il y a problème dans l’application.” Il a cité le taux extraordinaire de scolarisation (95%), mais a mis un bémol quant au nombre impressionnant d’enfants exclus du système scolaire avant l’âge de 16 ans, c’est-à-dire 500 000 élèves chaque année. Il a axé, aussi, son intervention sur l’explosion du phénomène de toxicomanie et de violence en milieu scolaire.
Il a abordé, ensuite, la problématique du travail des enfants. Selon une étude réalisée par la Forem, 300 000 mineurs travaillent clandestinement, essentiellement dans des exploitations agricoles et des commerces. “Si on pouvait faire une enquête auprès des ménages pour connaître la proportion des enfants domestiques, le chiffre serait multiplié par trois. Si on incluait les vendeurs à la sauvette, on atteindrait facilement à 1,5 million d’enfants travailleurs”, a-t-il complété. Il s’est inquiété également de l’apparition de la prostitution des enfants, notamment de ceux qui vivent dans la rue. “Attention, ce ne sont pas des délinquants, mais des enfants en difficulté”, a-t-il précisé. Sans s’y attarder, il a évoqué la violence à l’égard des enfants. “Nous sommes dans une société qui accepte le principe de maltraitance comme moyen d’éducation”, a-t-il regretté. La commissaire principale Messaouèdene, responsable de la brigade nationale des mineurs au niveau de la sûreté nationale, a égrené, une nouvelle fois, des statistiques alarmantes, sur les enfants en détresse. Elle a, en fait, confirmé, les assertions des autres invités du Forum d’El Moudjahid.
Ainsi, elle a révélé qu’entre janvier et mai 2009, 805 agressions sexuelles contre mineurs ont été enregistrées par ces services. 4 820 délinquants, âgés de moins de 18 ans, ont été appréhendés par la police. 2 105 ont commis des vols ; 1 168 des agressions physiques et 12 des meurtres. 1 677 mineurs sont en danger moral et physique.

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