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mercredi 17 juin 2009

Président ou dictateur ? Quels sont les résultats réels de la 10ème élection présidentielle en Iran?

par Hamid BEHESCHTI حميد بهشتي
17/06/2009. Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Deutsch: Präsident oder Diktator?Wie ist das tatsächliche Ergebnis der 10. Präsidentschaftswahlen im Iran?
Farsi: رئيس جمهور يا ديکتاتور؟ نتيجه حقيقي دهمين انتخابات رياست جمهوري ايران چيست؟
Hamid Beheschti, né en 1946 à Téhéran, est titulaire d’un master de l’Université libre de Berlin, obtenu avec un mémoire sur la couverture partisane par les médias allemands de la guerre Iran-Irak. Il est membre de Tlaxcala.
La dixième élection présidentielle iranienne a été marquée par des manquements graves et une forte ingérence des miliciens. La direction des Gardiens de la Révolution avait été claire : on allait tout faire pour empêcher une « révolution verte », allusion à la « révolution orange » en Ukraine en 2004.

Les bureaux de vote ont été fermés plus tôt que prévu. Dans beaucoup d’entre eux, il n’y avait pas assez de bulletins de vote, ce qui a provoqué de longues queues et la fermeture anticipée. Beaucoup d’électeurs n’ont donc pu voter.
Avant même la fin du décompte des voix, le président sortant Ahmadinejad s’est déclaré vainqueur, alors que selon divers calculs, il était en troisième position.

Lors de la précédente élection, Ahmadinejad avait aussi distancé soudainement et de manière surprenante son concurrent Karroubi.

Ce qui a marché une fois peut marcher de nouveau, c’était là la tactique d’Ahmadinejad. À l’époque, Karroubi, qui menait loin devant Ahmadinejad, avait soudain remarqué après une demi-heure qu’il était passé en troisième position.

Ahmadinejad a aussi bien les Gardiens de la Révolution que les miliciens Bassidji bien en main. Et en Iran, c’est la violence pure qui décide de tout. Pas de lois, pas de règles, pas d’accords qui vaillent. Qui tient le manche, gagne. Et dans une telle situation, où le Guide suprême de la Révolution fait lire à la radio une déclaration où il dit que tous doivent accepter le résultat annoncé de l’élection, lui-même doit bien sûr l’accepter. Et là, les résultats réels ne jouent aucun rôle.

Tandis que les résultats proclamés du côté d’Ahmadinejad le donnent gagnant avec 39.165.191 voix devant son concurrent Moussavi avec 24.527.516 voix et Karroubi avec 333.635 voix http://tabnak.ir/fa/pages/?cid=51716,


Il en va autrement du côté de Moussavi, sur la base de données communiquées par le ministère de l‘Intérieur. Là, Ahmadinejad figure en troisième position derrière Moussavi et Karroubi.


Aussi à l’étranger, les Iraniens ont voté dans leur grande majorité pour Moussavi. Un exemple : les résultats des élections en Allemagne, sur la base des chiffres fournis par les observateurs locaux
Aussi bien Karroubi que Moussavi affirment non sans raison qu’on fait face à une fraude électorale. Une des plus connues organisations du clergé, „Rouhanioone Mobarez“ et le parti islamique numériquement le plus important du pays „Hezbe Mosharekate Eslami“ considèrent qu’il ya eu manipulation du vote. Ils ont tous exigé une nouvelle élection. Mais rien n’est si sûr. Car le Guide de la Révolution va tout faire pour éviter que sa déclaration, selon laquelle tout le monde doit accepter le résultat de l’élection, soit considérée comme nulle et non avenue. En outre Ahmadinejad et ceux qui le soutiennent savent très bien qu’en cas de remake de l’élection, leur sort sera scellé. On peut déjà imaginer quel serait leur destin. Les Gardiens de la Révolution et les miliciens se retrouveraient aussi sous pression.

Les victimes de la manipulation électorale, qui représentent la majorité absolue de la population, vont devoir se préparer à une longue nuit de la politique intérieure iranienne. Ceux qui voudront résister devront faire preuve d’une sacrée intelligence. Car l’appareil de répression dont dispose Ahmadinejad ne date pas d’hier. C’est pourquoi la résistance est momentanément d’autant plus véhémente. Ce qui restera de la République islamique et de l’image de la foi islamique parmi les Iraniens, n’est pas difficile à deviner.

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