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jeudi 24 mars 2016

L'ARMÉE DE LIBÉRATION SAHRAOUIE DÉCLARE L'ÉTAT D'ALERTE

Bruits de bottes au Sahara occidental

Le royaume du Maroc fait tout pour exacerber la situation 
 
Le royaume du Maroc fait tout pour exacerber la situation
 
Ce nouveau rebondissement que vient de connaître le conflit sahraoui intervient dans le sillage de la déclaration de l'ONU qui accuse le Maroc de violer la Charte des Nations unies.
La tension monte d'un cran. On est à deux doigts de refaire parler les armes au Sahara occidental. «L'état-major de l'Alps (Armée de libération populaire sahraouie, Ndlr) a ordonné le début des exercices militaires au niveau de toutes les Régions militaires...» à l'issue d'une réunion qui s'est tenue à Bir Lahlou (territoires libérés) les 20 et 21 mars sous la direction du ministre sahraoui de la Défense, Abdellah Lehbib, indique l'agence de presse officielle sahraouie SPS. 

Une situation qui découle directement de la crise qui a envenimé les rapports entre le Maroc et l'Organisation des Nations unies et des mesures de rétorsion prises par Rabat contre la Minurso. 83 membres de sa composante politique et civile ont été expulsés par le Royaume. Une décision qui rend impossible le mandat de sa mission dont l'objectif est l'organisation d'un référendum au Sahara occidental


Elle ouvre la porte à la reprise des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc. Si la mission ne peut plus fonctionner, «il y aura un risque réel d'une escalade de la tension et peut-être même de conflit», a averti lundi dernier le porte-parole de l'ONU, Farhan Haq. Une décision qui peut faire tache d'huile. Toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU risquent d'en être affectées. «Si la Minurso peut être rendue inopérante par un Etat membre, menaçant de fait les habitants de la région d'un retour aux hostilités parce que le gouvernement (marocain) a été offensé par un simple mot, comment garantir la stabilité de n'importe quelle mission de maintien de la paix?», s'est interrogé le porte-parole de Ban Ki-moon. Une autre manière de tirer la sonnette d'alarme. Les mesures prises vis-à-vis de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) constituent «un précédent très dangereux qui remet en question le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde», avait prévenu la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. 

La situation est kafkaïenne. Comment le Conseil de sécurité compte-t-il faire voter la nouvelle résolution qui doit prolonger le mandat d'une Minurso «liquidée» par le Maroc et qui n'a désormais plus d'existence? Son attitude n'augure pas d'une volonté réelle à régler le conflit du Sahara occidental de façon impartiale. L'ONU qui s'attendait à une réaction forte et ferme de la part des «15» contre une telle bravade a été déçue. «Il aurait été préférable si nous avions reçu des mots plus clairs de la part du président du Conseil de sécurité», avait déclaré le porte-parole du SG de l'ONU. Le président sahraoui a de son côté exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en tant que premier responsable de la Minurso. «Le Front Polisario prend à témoin le Conseil de sécurité de l'ONU contre toute manifestation probable de l'aventurisme et de l'expansionnisme marocain qui constituerait une nouvelle escalade de l'agression et une menace sérieuse à la sécurité régionale», a écrit Mohamed Abdelaziz dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies, Ismael Gaspar Martins.
L'appel sera-t-il entendu? En attendant, le Front Polisario fourbit ses armes comme si la lutte armée représentait la seule option pour que le peuple sahraoui puisse faire valoir son droit à la liberté...

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