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Mohammed Larbi, El Watan, 22/3/2016
Cette fois, le Maroc a été loin dans cette espèce de logique consistant
à bloquer le travail de la Mission des Nations unies pour
l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), et il y a
manifestement problème puisque Rabat n’aurait jamais pu agir de la sorte
si le Conseil de sécurité s’était montré conséquent et qu’il était en
mesure de défendre ses positions et ses représentants.
A vrai dire, une telle démarche n’est pas nouvelle, et elle se poursuit, même si Rabat ne peut annuler les résolutions de l’ONU. Il a fallu, par exemple, de fortes interventions pour maintenir à son poste Christopher Ross. Ou d’installer à son poste l’actuel chef de la mission onusienne, pratiquement interdit d’accès dans ce territoire pendant des mois. Là encore, la puissance coloniale n’a pas eu gain de cause. Sauf que Rabat persiste dans cette voie et vient de procéder à une expulsion massive de membres de la Minurso. Plus de 80 d’entre eux ont quitté, dimanche 20 mars 2016, le Sahara occidental, après la décision du Maroc de les expulser.
Ce n’est pas la première fois qu’une mission de l’ONU fait face à des blocages ; la Minurso, présente sur place depuis 1991, se contente de veiller principalement au respect du cessez-le-feu, car l’essentiel de sa mission a été bloqué par Rabat qui refuse d’y souscrire. Et ce qui pose manifestement problème, c’est bien l’impunité dont semble bénéficier l’occupant marocain, car c’est ainsi qu’il est considéré par les textes de l’ONU, le Secrétaire général de l’organisation internationale ne faisant que s’y référer, et rien d’autre. Le problème est donc celui posé par le Conseil de sécurité qui a refusé de suivre les indications apportées par Ban ki-moon et encore de prendre position quand le plus haut fonctionnaire international a été l’objet de violentes attaques marocaines.
Ce qui est d’une extrême gravité, car M. Ban n’a fait que défendre un point de droit tel que porté depuis des décennies par les résolutions du Conseil de sécurité. Il s’agit bien entendu du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Et quand cela ne suffit pas, une telle position a été éclairée et confortée par l’arrêt juridique de 2003, traitant le Maroc de force d’occupation. Elle avait pourtant été acceptée par la puissance occupante en concluant avec le Front Polisario, en août 1988, un accord de paix endossé deux années plus tard par le Conseil de sécurité.
Cette instance est pourtant demeurée fort discrète, et même trop, suscitant un certain malaise, voire une certaine amertume comme celle exprimée par le porte-parole de M. Ban. En relevant que les membres du Conseil de sécurité n’étaient pas tous unis derrière le Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric a considéré que la position de cette instance qui dispose pourtant de pouvoirs étendus pour imposer ses décisions était décevante, parlant à ce sujet d’attentes du Secrétariat général de l’ONU. Et d’ajouter «qu’il est important que le Conseil de sécurité prenne également ses responsabilités.» Voilà donc le fond de la question, exactement comme l’avait soulevé M. Ban lors de sa visite au début du mois en Algérie et dans les camps de réfugiés sahraouis, et une année auparavant en proposant de passer à d’autres formes d’actions pour faire avancer le processus de paix bloqué depuis 1991.
Il avait en effet déploré l’approche qui consiste à considérer ce conflit comme non urgent, sinon à l’oublier, n’étant pas possible de renier la position de l’ONU qui traite le conflit du Sahara occidental sous l’angle de la décolonisation, ainsi que les engagements pris en ce sens. Peut-être que de telles vérités n’ont pas été appréciées par tous, mais elles ont été utiles. Elles ont même apporté un éclairage nouveau sur l’action de l’ONU, en attendant le rendez-vous du mois prochain, lequel ne devrait en aucun cas avoir un caractère ordinaire.
A vrai dire, une telle démarche n’est pas nouvelle, et elle se poursuit, même si Rabat ne peut annuler les résolutions de l’ONU. Il a fallu, par exemple, de fortes interventions pour maintenir à son poste Christopher Ross. Ou d’installer à son poste l’actuel chef de la mission onusienne, pratiquement interdit d’accès dans ce territoire pendant des mois. Là encore, la puissance coloniale n’a pas eu gain de cause. Sauf que Rabat persiste dans cette voie et vient de procéder à une expulsion massive de membres de la Minurso. Plus de 80 d’entre eux ont quitté, dimanche 20 mars 2016, le Sahara occidental, après la décision du Maroc de les expulser.
Ce n’est pas la première fois qu’une mission de l’ONU fait face à des blocages ; la Minurso, présente sur place depuis 1991, se contente de veiller principalement au respect du cessez-le-feu, car l’essentiel de sa mission a été bloqué par Rabat qui refuse d’y souscrire. Et ce qui pose manifestement problème, c’est bien l’impunité dont semble bénéficier l’occupant marocain, car c’est ainsi qu’il est considéré par les textes de l’ONU, le Secrétaire général de l’organisation internationale ne faisant que s’y référer, et rien d’autre. Le problème est donc celui posé par le Conseil de sécurité qui a refusé de suivre les indications apportées par Ban ki-moon et encore de prendre position quand le plus haut fonctionnaire international a été l’objet de violentes attaques marocaines.
Ce qui est d’une extrême gravité, car M. Ban n’a fait que défendre un point de droit tel que porté depuis des décennies par les résolutions du Conseil de sécurité. Il s’agit bien entendu du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Et quand cela ne suffit pas, une telle position a été éclairée et confortée par l’arrêt juridique de 2003, traitant le Maroc de force d’occupation. Elle avait pourtant été acceptée par la puissance occupante en concluant avec le Front Polisario, en août 1988, un accord de paix endossé deux années plus tard par le Conseil de sécurité.
Cette instance est pourtant demeurée fort discrète, et même trop, suscitant un certain malaise, voire une certaine amertume comme celle exprimée par le porte-parole de M. Ban. En relevant que les membres du Conseil de sécurité n’étaient pas tous unis derrière le Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric a considéré que la position de cette instance qui dispose pourtant de pouvoirs étendus pour imposer ses décisions était décevante, parlant à ce sujet d’attentes du Secrétariat général de l’ONU. Et d’ajouter «qu’il est important que le Conseil de sécurité prenne également ses responsabilités.» Voilà donc le fond de la question, exactement comme l’avait soulevé M. Ban lors de sa visite au début du mois en Algérie et dans les camps de réfugiés sahraouis, et une année auparavant en proposant de passer à d’autres formes d’actions pour faire avancer le processus de paix bloqué depuis 1991.
Il avait en effet déploré l’approche qui consiste à considérer ce conflit comme non urgent, sinon à l’oublier, n’étant pas possible de renier la position de l’ONU qui traite le conflit du Sahara occidental sous l’angle de la décolonisation, ainsi que les engagements pris en ce sens. Peut-être que de telles vérités n’ont pas été appréciées par tous, mais elles ont été utiles. Elles ont même apporté un éclairage nouveau sur l’action de l’ONU, en attendant le rendez-vous du mois prochain, lequel ne devrait en aucun cas avoir un caractère ordinaire.
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