Le MAE sahraoui : « Une avancée indéniable »
Karim Aoudia,9/9/2015
La cause sahraouie vient de gagner un nouvel appui sur la scène
internationale, il s’agit de la prise de position du bureau juridique de
l’Union africaine (UA) qui interpelle clairement et sans équivoque
l’Assemblée générale (AG) de l’ONU de décider d’une date de la tenue du
référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
« Cette décision
constitue pour nous une grande victoire et une avancée indéniable dans
notre lutte pour le recouvrement de notre indépendance », a soutenu le
ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Sadek,
lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier, au siège de
l’ambassade de la RASD à Alger. Il a expliqué que l’importance de la
position de l’Union Africaine réside notamment dans le fait qu’elle
intervient à la vieille de la tenue de la 70e session ordinaire de l’AG
de l’ONU. Dans sa position adoptée lors de son dernier sommet tenu à
Johannesburg (Afrique du Sud), l’Union Africaine, qui estime que l’AG
onusienne est l’instance chargée du traitement des questions de
décolonisation, devra redoubler d’efforts pour accélérer la résolution
du conflit opposant la République de la Rasd au Royaume marocain. Le
bureau juridique de l’UA interpelle, en outre, le Conseil de sécurité
onusien, superviseur de la mission des Nations unies pour l’organisation
d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), lever tous les
obstacles dressés devant l’action de cette mission en rapport avec le
respect de droits de l’homme et la cessation des spoliations des
ressources naturelles au Sahara occidental. Lors de la conférence de
presse qu’il a animée, hier, le ministre sahraoui des Affaires
étrangères s’est longuement exprimé sur ce qu’il a qualifié de «
dilapidation effrénée des richesses naturelles de la Rasd par le
Maroc», un pays qui agit, dit-il, de connivence avec certains Etats de
l’Union européenne. Le conférencier a cité dans ce cadre le cas de la
France qu’il accuse de « complice par excellence du Maroc dans sa vision
d’annexer le Sahara occidental comme une partie de son territoire ».
Mohamed Salem Ould Sadek fait savoir en outre qu’au sein du Conseil de
sécurité onusien, « la France agit de telle sorte à maintenir le statu
quo concernant le dossier sahraoui, autrement dit à encourager la
politique de la politique de colonisation marocaine en s’opposant à
toute initiative visant la tenue du référendum d’autodétermination ».
Pendant ce temps, le royaume marocain qui, selon le conférencier,
s’applique scrupuleusement à satisfaire les intérêts de ses alliés
occidentaux, persiste à faire fi de la légalité internationale. « Le
Maroc ne cesse de transgresser la légitimité internationale » dénoncera
le chef de la diplomatie de la RASD sollicitant, par la même occasion,
la communauté internationale à exercer plus de pression sur le Royaume
marocain pour se conformer à la légalité internationale.
Visite de Ban Ki-moon dans les territoires libérés avant la fin de l’année
Le ministre des Affaires étrangères de la Rasd a tenu à rappeler qu’en
matière de légalité internationale, le Maroc « ne peut aucunement se
targuer d’une quelconque puissance administrative, de fait, sur le
territoire sahraoui ». Cela est d’ailleurs contenu noir sur blanc dans
le dernier rapport de l’Union africaine traitant de la question
sahraouie. « Le Maroc n’a aucune souveraineté sur le territoire sahraoui
qui fait l’objet d’un processus de décolonisation », est-il écrit dans
le même rapport. Le document accable, à plus d’un titre, le Maroc et
certifie, de l’avis de Mohamed Salem Ould Sadek, « de son isolement au
double plan régional et international. Le chef de la diplomatie
sahraouie a informé, hier à Alger, que le secrétaire général de l’ONU
envisage de se rendre dans les territoires libérés de la Rasd avant la
fin de l’année en cours. La visite de Ban Ki-moon s’inscrit dans le
cadre des efforts visant un règlement du conflit au Sahara occidental,
dira Mohamed Salem Ould Sadek, sans plus. Il a tenu à préciser que la
visite du SG de l’ONU sera précéder par une tournée de Christopher Ross,
l’émissaire onusien pour le Sahara occidental, qui se rendra
prochainement dans la région. Sur un autre volet, le ministre sahraoui
des Affaires étrangères a également évoqué le prochain congrès du Front
Polisario prévu en décembre de cette année. Un congrès où il est attendu
de réviser, dit-il, la stratégie de lutte de la RASD pour le
recouvrement de son indépendance. « Il y a consensus du peuple du Sahara
occidental pour recouvrer son indépendance et notre lutte va se
poursuivre et elle sera consolidée davantage de façon a ne pas exclure
le recours à la reprise des armes, si cela est nécessaire », a conclu
Mohamed Salem Ould Sadek.
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