La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED)
vient de publier un
rapport explosif sur la situation dans la bande de Gaza. Il arrive à la
conclusion que « Si le blocus actuel persiste et que les niveaux de l’aide
des donateurs restent insuffisant, (…) Gaza ne sera pas économiquement viable et
la situation socioéconomique déjà lamentable ne pourra que se détériorer
davantage. D’où, probablement, une multiplication des conflits, une pauvreté de
masse accrue, un chômage encore plus élevé, des pénuries d’électricité et d’eau
potable plus nombreuses, une insuffisance des soins de santé et un effondrement
des infrastructures. En bref, Gaza sera invivable. »
On peut se demander s’il a été véritablement lu.
Que nous dit-il en effet, avec une analyse fine de données démographiques,
économiques, sociales et politiques, sinon qu’en poursuivant sur la trajectoire
actuelle ce seront bientôt deux millions de personnes qui n’auront d’autre
horizon que se jeter à la mer pour échapper à des conditions littéralement
invivables. Attendons-nous alors à ce que, comme aujourd’hui avec les réfugiés
de Syrie, l’Europe ne découvre brutalement une réalité insupportable qu’elle
refusait de regarder en face.
Ne rien faire pour lever le blocus israélien et imposer une solution
politique conforme au droit c’est accepter de voir, d’ici 2020, des centaines de
milliers de Gazaouis, dans leur majorité déjà réfugiés, se presser aux portes de
l’Europe pour fuir ce territoire devenu invivable. Il est temps d’appliquer la
résolution 1860 du Conseil de sécurité de l’ONU qui, déjà en janvier 2009,
soulignait la nécessité de « faire en sorte que les biens et les personnes
puissent emprunter régulièrement et durablement les points de passage de Gaza
».
Nous savons pourtant quels sont les termes de la solution. La communauté
internationale a la possibilité d’agir en faisant appliquer les principes
fondateurs de l’ONU sur le droit des peuples, c’est à dire en contraignant
Israël à respecter et appliquer le droit international. Au lieu de cela, la
France se borne à des déclarations de principe sans effet, laissant se
poursuivre en toute impunité un processus mortifère de colonisation, de
dépossession, d’éviction de la population palestinienne.
Il est urgent pour la France comme pour les autres pays européens d’ouvrir
enfin les yeux. Prendre les moyens d’imposer une paix juste et durable entre
Israéliens et Palestiniens, ce n’est pas simplement choisir la justice. C’est
aussi vouloir sortir d’une spirale du chaos dont nous aurons tous, sinon, à
payer le prix.
Le Bureau nationalAssociation France Palestine Solidarité (AFPS)
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