La Coordination
européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) a
appelé l’UE a revoir ses relations avec le Maroc, soulignant que le
partenariat avec ce pays, qui viole sans cesse les droits de l’homme,
«bafoue les valeur de l’Union».
«Nous en appelons aux responsabilités qui incombent à votre poste (la
chef de la diplomatie européenne, Mme Federica Mogherini), et vous
appelons à replacer les valeurs de l’Union européenne au centre des
négociations avec le royaume marocain», a déclaré, dans un communiqué
parvenu à SPS, le président de l’Eucoco, M. Pierre Galand, en réaction
au discours de la diplomate prononcé récemment lors de sa première
visite officielle au Maroc.
Mme Mogherini avait déclaré, lors de sa visite à Rabat le 21 juillet,
que le Maroc est «un partenaire privilégié de l’UE, surtout dans les
domaines de la sécurité, la prévention et de la lutte contre le
terrorisme, ainsi qu’en matière de gestion des phénomène migratoire».
«Je souhaite vous transmettre, au nom de la Coordination Eucoco, notre
étonnement suite à ce discours», a insisté M. Galand, soulignant que «la
teneur des propos adressés au gouvernement marocain, et surtout
l’absence de réserves suite aux multiples et perpétuelles violations des
droits de l’homme commises par le gouvernement marocain nous inquiète
et met en exergue un problème de fond dans les relation que l’UE
entretient avec le royaume du Maroc». «Ceci est d’autant plus
préoccupant du fait que ces relations sont destinées à être développées
dans le cadre de partenariat renforcé», a martelé le militant, rappelant
à la chef de la diplomatie européenne les principes fondateurs de l’UE,
notamment le «respect de la dignité humaine, de la liberté, de l’État
de droit et des droits de l’homme».
Le président de l’Eucoco, qui juge inacceptable un partenariat européen
avec le royaume du Maroc, a fait état d’un constat accablant de la
situation des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de la
torture au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental.
«Récemment, de nombreux rapports des organisations des droits de humains
ont alerté la presse et les décideurs politiques sur une
intensification des violations des droits de l’homme au Maroc, ainsi que
dans les territoires occupés du Sahara occidental», a-t-il rappelé.
Il a également mentionné que l’UE ne doit pas ignorer que le Maroc
«occupe illégalement le Sahara occidental depuis 1975, il exerce la
répression, la discrimination, la torture, le meurtre, la disparition de
détenus et le pillage».
Ainsi, a-t-il ajouté en s’appuyant sur plusieurs rapports, l’année 2015
marque plus de 40 années durant lesquelles le peuple sahraoui a été
privé, par le Maroc, de son droit à la décolonisation, et ce en
violation de l’ensemble des normes du droit international, du droit
humanitaire et du droit humain».
«L’absence de la liberté d’expression
déjà révélée par l’héroïne Aminatou Haider est aujourd’hui rappelée au
monde entier à l’occasion de la grève de la faim d’Ali Lemrabet», a-t-il
également dit. Journaliste opposant et défenseur des droits de l’homme
au Maroc, Lemrabet avait observé, pendant plus d’un mois à Genève, une
grève de la faim pour protester contre le refus des autorités marocaines
de lui renouveler son passeport et lui délivrer un certificat de
résidence au Maroc.
«Vous ne pouvez ignorer que les discriminations dont sont actuellement
victimes les migrants subsahariens s’intensifient et que de nombreuses
violations des droits de l’homme sont commises à leurs égard», a
également fait savoir M. Galand à Mme Mogherini qui avait salué dans son
discours l’»action du gouvernement marocain en faveur de la coopération
bilatérale avec l’Union». «Autant de violations qui démontrent
clairement que les valeurs proclamées par l’Union sont bafouées», a
souligné le président de l’Eucoco.
«L’UE, en concluant des accords bilatéraux avec le royaume du Maroc,
n’est-elle pas complice de ces violations en s’abstenant à les dénoncer
publiquement ?» s’est-il interrogé. Dans ce sens, il a rendu la chef de la
diplomatie européenne «obligée» de rappeler le droit à
l’autodétermination du Sahara occidental, qui est un des principe de la
politique étrangère de l’Union. SPS
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