Mohamed Lamine Ahmed. Chef du premier gouvernement de la RASD (1976-1982)
L’ancien chef de gouvernement de la RASD, Mohamed Lamine Ahmed
Depuis leur début en 1997 et jusqu’à aujourd’hui, les négociations entre le Front Polisario et le Maroc n’ont abouti à aucun résultat.
Depuis le lancement du processus de négociations entre le Front
Polisario et le Maroc en 1997, sous l’égide de l’ONU, les résultats
obtenus restent en deçà des attentes. La situation demeure toujours
conflictuelle et menace d’une reprise des hostilités armées à tout
moment. «A vrai dire, les négociations ont commencé en 1993. Jusqu’à
aujourd’hui, elles n’ont abouti à aucun résultat allant dans le sens
d’un règlement définitif du conflit à cause de l’intransigeance
marocaine et de sa politique du fait accompli. Actuellement, les
pourparlers sont suspendus. Personnellement, je suis plutôt pessimiste.
Tout ce qui se dit à propos d’une imminente reprise des négociations n’est que leurre», a déclaré Mohamed Lamine Ahmed, ex-chef du gouvernement de la RASD, actuellement, conseiller auprès du président Mohamed Abdelaziz, rencontré en marge de l’université d’été de la RASD qui se tient à Boumerdès. Pour lui, aucune des résolutions de l’ONU portant sur le dossier du Sahara occidental n’a été appliquée, exceptée celle portant cessez-le-feu. Ce qui a laissé place à un sentiment de méfiance envers l’Organisation des Nations unies.
«Le secrétaire général des Nation unies, Ban Ki-moon, n’est pas vraiment chaud pour trouver une solution au conflit sahraoui. Il a passé 8 ans à la tête de l’ONU et n’a jamais effectué une visite dans la région, contrairement à ses prédécesseurs, De Cuellar, Boutros Ghali et Kofi Annan. Nous n’avons plus confiance en l’ONU», note notre interlocuteur avec regret. Et d’ajouter : «L’espoir s’amenuise. A chaque débat au sein de l’ONU, on n’obtient que le prolongement d’une année de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).»
Black-out médiatique
Face à la répression quotidienne que subit le peuple sahraoui, son combat pour le droit à l’autodétermination et l’indépendance demeure pacifique. Mohamed Lamine Ahmed parle de protestations quotidiennes dans les villes sahraouies occupées. Cependant, la diffusion de l’information est quasiment absente, surtout dans les média occidentaux. «C’est le black-out médiatique imposé par le Maroc. Aucun journaliste ni observateur international n’est autorisé à entrer dans les territoires occupés du Sahara occidental. Quotidiennement, nos femmes sont dénudées en pleine rue devant leurs parents, nos jeunes malmenés et présentés devant des tribunaux militaires et incarcérés dans 21 prisons sur le sol marocain. L’on compte 515 Sahraouis portés disparus depuis le début du conflit.
Ce sont les mêmes pratiques que celles des Israéliens envers le peuple palestinien», lance avec colère Mohamed Lamine Ahmed. Notre interlocuteur affirme que cette situation n’a que trop duré. Pour lui, reprendre les armes n’est pas à exclure : «L’élite sahraoui garde toujours son sang-froid, mais la jeunesse est en ébullition. Elle attend depuis 24 ans une solution qui ne vient pas. Lorsque le terrain serait propice pour reprendre les armes, nous serons dans l’obligation de le faire.»
La France, l’ennemi invisible
Sur le plan diplomatique, la cause sahraouie a marqué des points. Plusieurs pays la soutiennent ouvertement. Mais dans les instances onusiennes, elle se heurte toujours au veto français. Mohamed Lamine Ahmed va encore plus loin en disant que «l’ennemi principal du Sahara occidental est la France et non pas le Maroc». «La France bloque toujours les résolutions de l’ONU concernant le dossier du Sahara occidental. Son dernier veto sur l’affaire Gdeim Izik en 2010, où 21 détenus politiques sahraouis ont entamé une grève de la faim dans les prisons marocaines pour protester contre les conditions de leur détention, est la preuve ultime que c’est l’Elysée qui décide et non pas le Maroc.
Le royaume marocain demeure encore sous protectorat français. Notre ennemi principal c’est la France, non pas le Maroc», martèle-t-il. Notre interlocuteur regrette la chance de paix que le Maroc a ratée en évoquant la dernière position du roi Hassan II : «Hassan II a connu les affres de la guerre. Il était favorable à un référendum au Sahara occidental quels que soient les résultats. Malheureusement, après son décès tout a changé. Ceci dit, nous nous sommes préparés pour une guerre de longue haleine contre l’ennemi visible et invisible.»
Tout ce qui se dit à propos d’une imminente reprise des négociations n’est que leurre», a déclaré Mohamed Lamine Ahmed, ex-chef du gouvernement de la RASD, actuellement, conseiller auprès du président Mohamed Abdelaziz, rencontré en marge de l’université d’été de la RASD qui se tient à Boumerdès. Pour lui, aucune des résolutions de l’ONU portant sur le dossier du Sahara occidental n’a été appliquée, exceptée celle portant cessez-le-feu. Ce qui a laissé place à un sentiment de méfiance envers l’Organisation des Nations unies.
«Le secrétaire général des Nation unies, Ban Ki-moon, n’est pas vraiment chaud pour trouver une solution au conflit sahraoui. Il a passé 8 ans à la tête de l’ONU et n’a jamais effectué une visite dans la région, contrairement à ses prédécesseurs, De Cuellar, Boutros Ghali et Kofi Annan. Nous n’avons plus confiance en l’ONU», note notre interlocuteur avec regret. Et d’ajouter : «L’espoir s’amenuise. A chaque débat au sein de l’ONU, on n’obtient que le prolongement d’une année de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).»
Black-out médiatique
Face à la répression quotidienne que subit le peuple sahraoui, son combat pour le droit à l’autodétermination et l’indépendance demeure pacifique. Mohamed Lamine Ahmed parle de protestations quotidiennes dans les villes sahraouies occupées. Cependant, la diffusion de l’information est quasiment absente, surtout dans les média occidentaux. «C’est le black-out médiatique imposé par le Maroc. Aucun journaliste ni observateur international n’est autorisé à entrer dans les territoires occupés du Sahara occidental. Quotidiennement, nos femmes sont dénudées en pleine rue devant leurs parents, nos jeunes malmenés et présentés devant des tribunaux militaires et incarcérés dans 21 prisons sur le sol marocain. L’on compte 515 Sahraouis portés disparus depuis le début du conflit.
Ce sont les mêmes pratiques que celles des Israéliens envers le peuple palestinien», lance avec colère Mohamed Lamine Ahmed. Notre interlocuteur affirme que cette situation n’a que trop duré. Pour lui, reprendre les armes n’est pas à exclure : «L’élite sahraoui garde toujours son sang-froid, mais la jeunesse est en ébullition. Elle attend depuis 24 ans une solution qui ne vient pas. Lorsque le terrain serait propice pour reprendre les armes, nous serons dans l’obligation de le faire.»
La France, l’ennemi invisible
Sur le plan diplomatique, la cause sahraouie a marqué des points. Plusieurs pays la soutiennent ouvertement. Mais dans les instances onusiennes, elle se heurte toujours au veto français. Mohamed Lamine Ahmed va encore plus loin en disant que «l’ennemi principal du Sahara occidental est la France et non pas le Maroc». «La France bloque toujours les résolutions de l’ONU concernant le dossier du Sahara occidental. Son dernier veto sur l’affaire Gdeim Izik en 2010, où 21 détenus politiques sahraouis ont entamé une grève de la faim dans les prisons marocaines pour protester contre les conditions de leur détention, est la preuve ultime que c’est l’Elysée qui décide et non pas le Maroc.
Le royaume marocain demeure encore sous protectorat français. Notre ennemi principal c’est la France, non pas le Maroc», martèle-t-il. Notre interlocuteur regrette la chance de paix que le Maroc a ratée en évoquant la dernière position du roi Hassan II : «Hassan II a connu les affres de la guerre. Il était favorable à un référendum au Sahara occidental quels que soient les résultats. Malheureusement, après son décès tout a changé. Ceci dit, nous nous sommes préparés pour une guerre de longue haleine contre l’ennemi visible et invisible.»
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