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jeudi 6 août 2015

ATTAC : Face au désastre, que peut-on faire ?



Les Possibles Revue éditée
à l’initiative du Conseil
scientifique d’Attac


No. 07 Été 2015

 

Face au désastre, que peut-on faire ?

par Jean-Marie Harribey, Jean Tosti
L’Union européenne est un désastre total. En son sein, l’Union économique et monétaire est un désastre au carré. La 21e Conférence des parties (COP 21) de l’ONU qui aura lieu à Paris en décembre prochain pour trouver un accord sur le climat s’annonce comme un désastre programmé.
  Depuis huit ans, la crise ouverte aux États-Unis et qui s’est répandue partout a engendré une somme de désastres sociaux qu’on croyait ne plus jamais revoir. Tout cela parce que les classes dominantes, d’un bout du monde à l’autre, ont fait le choix de renforcer leur modèle financier plutôt que de le corriger, ne serait-ce que modérément. Ainsi, la crise écologique et le réchauffement climatique sont vus comme des occasions de donner une envergure encore plus grande à la privatisation et à la marchandisation des biens naturels, en les transformant en nouveaux actifs financiers. Et, comme si cela ne pouvait aller sans un corollaire, dans le même temps, les peuples se voient présenter la facture de cette crise capitaliste. Comment interpréter autrement la violence de la pression exercée contre le peuple grec depuis qu’il a osé élire un gouvernement promettant de rompre avec l’austérité et d’engager un programme de réformes structurelles positives et non pas négatives ?



Dossier : La connaissance

Connaissance et rapport capital/travail dans la crise du capitalisme

par Carlo Vercellone
La place grandissante de la connaissance et de la dimension cognitive du travail est l’un des traits marquants du nouveau capitalisme. Toutefois, le rôle clé que la connaissance joue dans la dynamique économique, n’est pas en tant que tel une nouveauté historique. Les questions qui se posent et qui ont constitué le point de départ du programme de recherche sur le capitalisme cognitif peuvent alors être formulées en ces termes : quels sont les outils les plus adaptés pour appréhender le rôle nouveau de la connaissance dans l’accumulation du capital ? Et surtout, quelles sont les relations qu’elle entretient avec les métamorphoses du travail et de la régulation du rapport salarial ?

Aux fondements du capitalisme managérial : Connaissance et rapports de classe

par Gérard Duménil, Dominique Lévy
Afin de caractériser la nouvelle phase dans laquelle le capitalisme est entré depuis quelques décennies, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il est « financier », « mondial » et « néolibéral »... Cet article se place cependant dans une perspective historique plus longue, et moins consensuelle dans les rangs de la gauche : celle de l’évolution séculaire des « rapports de production » et des « modes de production ». Nos économies et sociétés sont des « capitalismes managériaux », une expression qui souligne une hybridité entre modes de production : capitalisme, d’une part, et managérialisme, d’autre part (en français, un manager n’est rien d’autre qu’un cadre, c’est pourquoi nous préférons parler de capitalisme et de cadrisme). Cette transformation fut le résultat d’une lente évolution amorcée par l’importante révolution des institutions de la propriété des moyens de production au début du XXe siècle. Une de ses manifestations fut l’établissement d’une structure sociale faisant des cadres une nouvelle classe aux côtés des classes capitalistes et classes populaires, initialement une classe moyenne, mais aujourd’hui, une nouvelle classe supérieure.

À qui appartient la connaissance ?

par Hervé Le Crosnier
Le terme « société de la connaissance » est devenu un signe de ralliement pour décrire les sociétés contemporaines. Il désigne d’une part le basculement technique qui offre une place de plus en plus grande aux machines de « traitement de l’information » dans le processus productif. D’autre part, il souligne la place de la connaissance dans la capacité à faire société... quand celle-ci est partagée. Source d’innovations productives et sociales, la connaissance est également l’enjeu d’un affrontement mondial concernant son mode de production, d’appropriation, son usage et les règles de son partage. Si nous entrons dans une « société de la connaissance », c’est donc au sein même des processus de gestion du savoir que résident les formes nouvelles de la lutte de classes. Car loin d’être inter-classistes, comme le rêvaient les promoteurs de la « société post-industrielle » dans les années 1970, l’organisation de la production et l’usage de la connaissance conduisent au contraire à un renforcement de nouvelles formes de domination. Au point que l’on peut penser que cette appellation recouvre en réalité la seconde phase de la mondialisation, celle qui instaure un nouvel ordre mondial de l’usage des savoirs.

Les technologies numériques, levier de la mise en marché des connaissances

par Gérard Collet
Pourquoi s’intéresser, au sein d’un dossier sur la « connaissance », à la survenue des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le paysage éducatif ? Il se trouve que lesdites technologies sont au confluent d’attendus économiques majeurs et d’impacts sociaux et éducatifs non moins importants. Leur arrivée dans le paysage de l’éducation depuis une quarantaine d’années est de nature à modifier à la fois le regard que l’on jette sur la connaissance et sa nature même ; elle peut également faire évoluer le système de valeurs qui fonde le système éducatif. Il y a là un faisceau de raisons suffisant pour approfondir le sujet.

Luttes pour l’accès libre au savoir et à la recherche

par Évelyne Perrin
Depuis une ou deux décennies, se sont succédé, en France, des luttes et mobilisations étudiantes plus ou moins fortes et durables, dont les deux moments forts ont été la lutte contre le CPE (contrat première embauche) au printemps 2006 et les luttes de 2007-2009 contre la LRU (loi Liberté-responsabilité de l’Université), instaurant une privatisation rampante des universités et l’entrée des entreprises dans leur direction. Elles se poursuivent de façon plus fragmentée et sont relayées par les grèves et mobilisations des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche tout au long des années 2013-2015.

La crise des Lettres en régime néolibéral. Quelles remédiations ?

par Martine Boudet
« Nous sommes aujourd’hui confrontés à une crise des études littéraires, qui s’exprime par les interrogations suivantes : à quoi sert l’enseignement des Lettres ? Faut-il le maintenir ? Et si oui, que faut-il y faire ? » « La crise actuelle des études littéraires est d’abord une remise en cause de leur légitimité. À quoi peuvent-elles servir ? Comment envisager leur avenir ? » Ces interrogations, mises en exergue dans des essais récents, posent une problématique devenue incontournable : « Aujourd’hui la question porte non sur le comment de la production littéraire et de son étude, mais sur l’existence même de la littérature et l’intérêt de son étude. Au-delà, ce qui est sous-jacent, c’est une crise de civilisation qui embrasse à la fois les nouvelles technologies de la communication et l’identité européenne. »

Naissance, vie, gloire et mort des connaissances médicales

par Jean-Claude Salomon, Michel Thomas
Chaque jour de l’année, autour de 3 000 publications rapportent des travaux originaux dans le seul domaine biomédical. Ces travaux, pour être publiés, sont passés par le crible des comités de rédaction et des lecteurs des différentes revues et sont tous considérés comme porteurs d’un nouvelle avancée, si minime soit-elle, de la connaissance. Il est bien entendu totalement impossible à un médecin ou à un biologiste de lire, voire seulement de prendre connaissance de la totalité, et même d’une proportion un tant soit peu significative de cette immense production. Même en se plaçant dans le cadre d’une spécialité, voire d’une hyperspécialité, il est impossible de tout lire, de tout assimiler. Personne ne s’y risque plus au reste. Seuls certains travaux trouvent leur audience auprès du public professionnel. Encore moins touchent une fraction plus importante du public scientifique, et il est exceptionnel que l’un d’entre eux atteigne le grand public. La situation actuelle n’est différente de celle qui prévalait voici quelques décennies que par le nombre beaucoup plus important de travaux publiés par un nombre croissant de vecteurs, Internet étant venu donner une nouvelle accélération au phénomène. Cependant les mécanismes qui président à la naissance, à la vie, la gloire et l’oubli des connaissances reste le même, et nous allons essayer de les analyser.

Lutter contre la marchandisation de l’éducation par la FICEMEA

par FI-CEMEA
Manifeste de la Fédération internationale des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. La FICEMEA porte cinq axes prioritaires pour promouvoir une société égalitaire, solidaire vectrice de progrès social.

Anthropologie culturelle et sociale : Savoirs critiques et regards politiques en miroir

par Claude Calame
Une science sociale critique ? Parmi les sciences humaines et sociales sans doute l’anthropologie est-elle par principe susceptible de faire interagir les savoirs sur l’homme et ses communautés, et ceci dans un enrichissement mutuel et critique. Comme savoir sur les sociétés et les cultures différentes, l’anthropologie culturelle et sociale est en effet par principe comparative. La démarche comparative nous engage même à l’approche contrastive, différentielle d’autres communautés humaines, d’autres cultures. En retour, elle nous invite à porter un regard oblique, analytique et critique sur le paradigme social et anthropologique dont nous dépendons, aussi bien dans nos pratiques académiques que dans notre mode de vie.

Jean Tirole et les fondements de la morale

par Gilles Rotillon
Jean Tirole a publié, dans Les Échos du 7 décembre 2014, une tribune intitulée « L’éthique et le marché », où il feint de s’interroger sur les limites morales du marché, mais d’une tout autre manière que celle d’Adam Smith dans sa Théorie des sentiments moraux. À partir du constat que « les spécialistes des autres sciences sociales (philosophes, psychologues, sociologues, juristes et politistes…), une grande partie de la société civile, et la plupart des religions » (ce qui fait effectivement beaucoup de monde) ont une vision critique du marché sur la base de jugements moraux, il cherche à montrer que ces réticences sont principalement dues à une mauvaise connaissance des travaux récents des économistes. Et il voit dans le « succès planétaire » du livre de Michael Sandel, Ce que l’argent ne saurait acheter : les limites morales du marché, le « symptôme de cette perception », qui donne un rôle primordial à nos indignations.

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