Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

mardi 12 mai 2015

Repère : Pillage et occupation (du S.O)


Mohammed Larbi, El Watan, 12/5/2015
Deux cent quarante-trois (243) Organisations non gouvernementales (ONG) viennent de saisir le secrétaire général de l’ONU, mais autant dire le monde entier, au sujet du pillage des ressources naturelles au Sahara occidental, du Sahara occidental devrait-on dire, car il en est aujourd’hui dépossédé par l’occupant marocain avec la complicité de compagnies étrangères, et même de puissances étrangères comme pour l’accord de pêche que l’Union européenne (UE) a conclu avec le Maroc.
Cela fait presque vingt ans qu’un tel processus est mené, mais c’est la première fois que l’on assiste à une telle mobilisation reposant sur des éléments de droit international, récusant de ce fait toutes les analyses et autres considérations aussi infondées les unes que les autres, sauf qu’elles sont produites par des États et autres sociétés supposées régies par les lois de leurs pays d’origine, qui tentent de contourner les résolutions internationales. Ce sont bien des diplomates européens qui ont attribué au Maroc le statut d’autorité de fait – alors que l’ONU le considère comme la puissance occupante – lors de la conclusion d’un accord de pêche.
Dire que cela incluait les eaux territoriales sahraouies relève de l’évidence. Pour des considérations politiques locales s’agissant d’aider leurs pêcheurs. Et à quel prix ! Il faudrait bien en parler, puisque cela se fait au détriment de tout un peuple. Et ce bradage ne se fait pas sans contrepartie, le Maroc cherchant à faire entériner son occupation. Quelle aberration, alors que le territoire du Sahara occidental est couvert par la résolution 1514 qui traite ce conflit sous le strict angle de la décolonisation.
Et quand les textes venaient à être mal assimilés, voire bafoués comme c’est le cas, l’ONU a rappelé certaines vérités, en fait un rappel à l’ordre sous la forme d’un avis juridique, rendu le 29 janvier 2002, déclarant illégales les opérations de prospection et d’exploitation des ressources de ce territoire, y compris dans ses eaux territoriales. Des pays en ont tenu compte, en intimant à leurs entreprises l’ordre de quitter le territoire du Sahara occidental, ou encore de ne pas inclure ce dernier dans des accords commerciaux, comme celui d’une zone de libre-échange. Cela n’a pas suffi, comme en témoigne l’appel massif de ces ONG qui ont aussi dévoilé certains comportements, comme cette différence manifeste entre le discours et les actes.
L’auteur de cet avis, le diplomate suédois Hans Corell, ne mâche pas ses mots et maintient ses positions. «En ce qui concerne les ressources naturelles du Sahara occidental, le Conseil ne peut tout simplement pas laisser perdurer la situation actuelle. En effet, l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc est une question très grave», a-t-il déclaré récemment. Il n’a pas seulement rappelé la responsabilité du Conseil de sécurité dans la question du Sahara occidental, mais il l’interpelle puissamment pour qu’il soit mis fin à l’immobilisme et donc à l’injustice. C’est bien de cela qu’il s’agit !
Mohammed Larbi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire