L’Association des droits numériques (ADN) a fait savoir hier dans un communiqué que le ministère de l’intérieur, dirigé par Mohamed Hassad, la poursuit en justice.
Cette association qui travaille en étroite collaboration avec la britannique Privacy International avait dénoncé il y a quelques mois les moyens massifs investis par l’Etat marocain dans l’espionnage du net « afin de surveiller les activités de ses citoyens et de réprimer toute forme de dissidence ».
Dans ce rapport ADN avait expliqué qu’en 2011 le gouvernement
marocain avait acheté du matériel de surveillance pour une valeur de 2 millions d’euros à la société française Amesys Bull,
une entreprise dont la réputation a été durablement ternie après la
découverte de la vente à la Libye de technologie ayant servi à la
surveillance et à la traque de dissidents libyens sous Kadhafi.
« Notre objectif est de défendre les droits numériques. Nous
sommes des militants des droits de l’homme, mais nous sommes également
très impliqués dans le net depuis le printemps arabe et l’essentiel de
notre activité se fait en ligne », avait alors déclaré Hicham Almiraat à l’agence de presse espagnole EFE.
Leur rapport avait fait grand bruit, car il avait présenté des témoignages de militants de Mamfakinch,
qui avaient expliqué comment leur plateforme, née après les mouvements du
20 février 2011, avait été piratée grâce à un logiciel fourni par une
société italienne Hacking Team qui avait coûté 200 000 euros à l’État marocain.
L’ADN avait dénoncé aussi les « tactiques traditionnelles » d’intimidation, comme les visites aux voisins et parents pour obtenir des informations sur ses activités.
Maintenant, avec cette poursuite Hassad veut la faire taire. Dénoncer des écoutes illégales est devenu un crime au Maroc.
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