Par Larbi Amine , Le Mag, 22/4/2015
Paris : Patrick Ramaël est le juge d’instruction français qui était en charge de l’instruction de la tristement célèbre affaire Ben Barka. Il vient de publier un livre dans lequel il révèle des faits inédits qu’il dit avoir vécu au Maroc, durant sa prise en charge de cette affaire.
En effet, le juge Patrick Ramaël sort son livre ‘Hors procédure’, aux éditions Calmann-Lévy, dans lequel il revient sur les dossiers les plus brûlants, dont il était en charge, et dont le plus fameux demeure l’affaire Ben Barka.
Dans son récit, dont les contenus sont rapportés par le site du magazine français, Le Point, le juge Ramaël raconte comment il a dû batailler contre le pouvoir français, pour obtenir des renseignements qui l’auraient aidé à clarifier les vraies responsabilités en France et au Maroc dans cet événement demeurant mystérieux, un demi-siècle après son déroulement.
Patrick Ramaël raconte comment sa quête pour déclassifier des documents militaires français supposés relatifs à cette affaire, avait toujours buté sur des entraves bureaucratiques et politiques interminables. Il se souvient comment la France de Nicolas Sarkozy avait réussi à mettre au frigo, sa tentative en 2007, de convoquer en justice, des hauts gradés des FAR et de la Gendarmerie Royale, dont des mandats d'arrêt à leur encontre, avaient été émis par lui, en plein visite d’Etat de Sarkozy au Maroc.
PH lepoint
Mais le fait le plus inédit, est celui que le juge dit avoir été
témoin en 2010. Ainsi raconte-il, il sut, cette année, qu’un ‘‘ancien
membre du grand banditisme français réputé proche des quatre truands
qui ont enlevé Mehdi Ben Barka, habitait à Casablanca".
Voulant écouter son témoignage, et n’ayant plus confiance dans les circuits diplomatiques et judiciaires officiels, il décidait d’entrer en contact direct avec l’individu en question, en sollicitant l’aide d’officiers français au Maroc.
Ramaël raconte qu’il téléphona à un premier officier français au Maroc, bizarrement celui-ci ne le recontacta plus et sa ligne n’était plus attribuée quelques heures après son appel. Il appelait alors un deuxième agent, celui-ci, fit de même en lui raccrochant au nez après lui avoir signifié qu'il ne souhaitait pas lui parler.
Le deuxième agent, ajoute Ramaël, finit par le rappeler plus tard pour lui dire qu’il était désolé : ‘‘J'avais interdiction de vous expliquer. Mon collègue, à la suite de votre appel, a été déclaré persona non grata au Maroc et a eu 48 heures pour quitter le royaume. Son téléphone était sur écoutes."
Patrick Ramaël raconte :
Patrick Ramaël a quitté ses fonctions en 2013 sans avoir pu avancer d’un iota dans l’affaire Ben Barka et qui reste à ce jour affaire non résolue.
Voulant écouter son témoignage, et n’ayant plus confiance dans les circuits diplomatiques et judiciaires officiels, il décidait d’entrer en contact direct avec l’individu en question, en sollicitant l’aide d’officiers français au Maroc.
Ramaël raconte qu’il téléphona à un premier officier français au Maroc, bizarrement celui-ci ne le recontacta plus et sa ligne n’était plus attribuée quelques heures après son appel. Il appelait alors un deuxième agent, celui-ci, fit de même en lui raccrochant au nez après lui avoir signifié qu'il ne souhaitait pas lui parler.
Le deuxième agent, ajoute Ramaël, finit par le rappeler plus tard pour lui dire qu’il était désolé : ‘‘J'avais interdiction de vous expliquer. Mon collègue, à la suite de votre appel, a été déclaré persona non grata au Maroc et a eu 48 heures pour quitter le royaume. Son téléphone était sur écoutes."
Patrick Ramaël raconte :
‘‘J'apprends en dix secondes que les policiers français travaillant au Maroc sont placés sous surveillance policière comme les trafiquants de stupéfiants (...) J'apprends aussi, au passage, que le ministère de l'Intérieur français, face à un renvoi dans ces conditions, ne proteste pas et enjoint à ses fonctionnaires de se taire’’.
Patrick Ramaël a quitté ses fonctions en 2013 sans avoir pu avancer d’un iota dans l’affaire Ben Barka et qui reste à ce jour affaire non résolue.
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