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jeudi 19 mars 2015

Avortement : Louardi retrouve le professeur Chraïbi autour d’un débat

Aufait, 17/3/2015

Un peu plus d’un mois après avoir été limogé de son poste à la direction de la maternité des Orangers de Rabat, le professeur Chafik Chraïbi a retrouvé le ministre de la Santé Houcine Louardi, autour d’un débat sur l’avortement, organisé par l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin.

Le ministre de la Santé, Houcine Louardi a été pointé du doigt sur le limogeage du professeur Chafik Chraïbi à la tête de la maternité des Orangers de Rabat, suite à un reportage de France Télévisions sur l’avortement au Maroc. M. Louardi avait affirmé que son département soutenait l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC), dirigée par le même professeur Chraïbi. Ce lundi à Rabat, il en a apporté encore la preuve en prenant part à un débat organisé par ladite association sur le thème : « Pour un amendement de la loi sur l’avortement ».

A cette occasion, le ministre de la Santé a souligné l’importance d’ouvrir un débat « sage et serein » autour de la problématique de l’avortement, dans un climat ouvert qui prend en compte tous les aspects religieux, juridique et médical, mais aussi social, éthique et culturel.
Pour Houcine Louardi, le succès du débat sur l’avortement est tributaire de l’adoption par toutes les parties concernées d’une position plus flexible, « loin de toute tension », en vue d’arriver à un terrain d’entente pour parvenir à une solution définitive à cette problématique. Il a ainsi appelé à la conjugaison des efforts de tous les départements gouvernementaux et des organisations de la société civile.
A dessein, son ministère est en train d’élaborer un plan d’action selon une vision globale, prenant en compte les différentes propositions. Il s’articule autour de trois axes d’intervention complémentaires, a relevé le ministre, qui insiste sur l’importance de la levée des barrières à l’accès à l’avortement pour protéger la santé physique et mentale de la mère et en cas de viol, d’inceste et de malformations fœtales, ce qui aura certainement un impact positif notamment en termes de réduction de la mortalité maternelle en rapport avec l’avortement non sécurisé.
Des retombées bénéfiques sont également attendues, selon lui, au niveau de la pratique de la profession, les médecins devant exercer dans un climat de transparence, avec un cadre juridique et des conditions respectant la sécurité sanitaire, ce qui es de nature à renforcer davantage la crédibilité du Maroc dans le monde en ce qui concerne les droits et la santé reproductive.

Amendement de l’article 453 du Code pénal

Pour leur part, les associations ont proposé l’amendement de la loi sur l’avortement à travers un cadre plus large pour inclure les cas de viol, d’inceste, de malformations fœtales et les femmes enceintes atteintes de maladie mentale.
Elles ont, en outre, proposé l’amendement de l’article 453 du Code pénal qui autorise l’avortement lorsque la vie et la santé de la mère sont menacées, précisant que l’Organisation mondiale de la Santé définit la santé comme étant un état complet de bien-être physique, mental et social.
De son côté, le président de l’AMLAC), le professeur Chafik Chraibi, a indiqué que l’élargissement du cadre de l’avortement permettra d’éviter des tragédies sociales graves, à savoir le suicide et des crimes d’honneur. Il a, également, appelé à réduire le recours à l’avortement, en proposant dans ce cadre le formation d’une commission « morale » dans toutes les régions du Royaume qui se chargera de déterminer les conditions de sécurité de la pratique de l’avortement.
Pour la coordinatrice du Réseau marocain pour le droit à la santé, Fatima Maghnaoui, la décision de poursuivre la grossesse ou de I’interrompre appartient à chaque femme, soulignant la nécessité de développer des programmes d’éducation sexuelle et la généralisation de disponibilité des moyens contraceptifs.
K.N avec MAP

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