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Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Point n°67 sur
la campagne de parrainage des prisonniers politiques et d’opinion au
Maroc
Avec un peu de retard, nous
joignons à ce point l’allocution de l’ASDHOM lors de sa soirée de solidarité du
21 novembre dernier ainsi que quelques photos et vidéos. Dans cette allocution,
l’ASDHOM est revenue sur le bilan
de deux années de sa campagne de parrainage tout en consacrant une grande partie
au Forum Mondial des Droits de l’Homme (FMDH) que le Maroc devait accueillir du 27
au 30 novembre 2014 à Marrakech. L’occasion pour l’ASDHOM d’expliquer pourquoi elle avait
décidé de ne pas aller donner quitus en se rendant à ce forum.
Comme on l’avait annoncé avant
cette rencontre, l’ASDHOM a lancé
lors de cette soirée de solidarité une campagne de cartes postales dans le cadre
de celle de parrainages commencée en 2012. L’une est à adresser directement aux
détenu-e-s d’opinion pour leur dire notre soutien, l’autre à adresser au
Ministère de la Justice et des Libertés au Maroc pour interpeller à travers lui
l’Etat marocain sur la situation faite à ces victimes de la détention politique.
Cette campagne de cartes postales
est soutenue par Amnesty
International, le MRAP
et l’ACAT. Si cette dernière a
dit, dans son message pour excuser son absence, qu’elle « soutient totalement le
parrainage lancé par l'ASDHOM et que nous espérons qu'à travers ce soutien au
prisonniers victimes de torture et / ou de détention arbitraire, nous
parviendrons à briser leur isolement et à amener le Maroc et la communauté
internationale à prendre conscience du fait que de telles violations des droits
de l’Homme ne peuvent rester impunies et ne devraient être tolérées dans un pays
qui se targue dans les fora de l'ONU d'être à la pointe de la lutte contre la
torture. », Amnesty
International et le MRAP ont pris la parole pour expliquer le
sens de leur engagement en faveur du combat pour le respect des droits de
l’Homme au Maroc. Les représentantes d’Amnesty International (local et France)
ont fait état des échanges et surtout des dernières tracasseries et
interdictions que le Maroc a opposées à leur organisation. Rappelons que depuis
qu’Amnesty International a décidé
de travailler sur le dossier de la pratique de la torture en l’incluant parmi
les cinq pays pris comme cas d’étude, le Maroc lui a interdit la tenue de son
camp pour jeunes l’été dernier et il lui a refusé également la visite de sa
mission au Maroc.
Après ces trois organisations,
nous avons donné lecture du message de l’Eurodéputée du groupe de la Gauche
Unitaire Européenne, Marie-Christine
Vergiat, qui a tenu à nous faire savoir qu’elle « fait partie de ceux et celles
pour qui l'évolution des droits de l'Homme au Maroc suscite doutes,
interrogations et même inquiétudes. Le nombre d'acteurs "politiques" au sens
large du terme (étudiants, militants du mouvement du 20-Février, société civile,
artistes et journalistes) qui connaissent des difficultés sur le plan
administratif mais aussi judiciaire pour ne pas dire répressif au Maroc est là
pour en témoigner. » Elle a ensuite évoqué trois cas qui lui
paraissent emblématiques de cette situation et pour lesquels elle souhaite tout
particulièrement s'engager : Wafa
Charaf de Tanger, Amina
Mourad de Ouarzazate et son compagnon de lutte Bennacer Ismaini, ainsi que le jeune boxeur
Zakaria Moumni qui vient de
déposer une nouvelle plainte contre X dans son affaire qui l’oppose au patron de
la DGST, Abdellatif
Hammouchi.
Avant de clore la soirée,
l’ASDHOM a donné la parole à un
jeune ancien prisonnier politique sahraoui, venu de Smara, pour témoigner sur
les conditions de détention des prisonniers politiques sahraouis en général. Une
jeune citoyenne franco-algérienne, vivant en France, a pris également la parole pour
parler du calvaire de son frère depuis qu’il a été arrêté à Tanger lors de ses
dernières vacances, en compagnie de ses amis. Comme d’autres Franco-Maghrébins,
en prison au Maroc, il a subi différentes sortes de torture et d’humiliation
lors des interrogatoires avant que la police marocaine ne reconnaisse son erreur
d’identification. Et au lieu de le libérer, la justice marocaine lui a trouvé
d’autres motifs, montés de toutes pièces, pour le garder en
prison.
Comme vous l’avez constaté, ce
point a été consacré à la dernière soirée de solidarité de l’ASDHOM avec les prisonniers politiques et
d’opinion au Maroc. Nous reviendrons sur la campagne de parrainage proprement
dit lors du prochain point pour faire une mise à jour des listes et informer les
parrains et les marraines des dernières nouvelles concernant leurs
filleuls.
Nous profitons de ce point pour
dire, et toujours dans le cadre de son action en faveur des victimes de la
détention politique au Maroc, que l’ASDHOM organise avec d’autres organisations
au sein du collectif international pour la libération de Wafa Charaf, une table ronde à la Mairie de
Saint Denis (93) sur la situation des droits de l’Homme au Maroc, à la lumière
du FMDH de Marrakech. La première
partie sera consacrée à la jeune militante Wafa Charaf, arrêtée et condamnée à deux
ans de prison ferme à Tanger. La parole sera donnée à son avocat et à ses
parrains et marraines. Voir pièces jointes.
Nous vous joignons enfin la vidéo
de l’intervention de Gilles Perrault lors de la soirée du 21 novembre à
Nanterre : https://www.youtube.com/watch?v=EWkgbnekMMk
Le bureau
exécutif de l’ASDHOM
Paris, le 7
décembre 2014
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