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samedi 13 décembre 2014

Non à la violation des libertés fondamentales





Par Abdelaziz Bennani, Militant des droits humains, 
Casablanca, le 10 /12/2014 

A la faveur de la lutte menée durant les trois dernières décennies par le Mouvement marocain des droits de l’homme, des manifestations du Mouvement du 20 février et de la pression internationale, notre pays a engrangé dans ce domaine des acquis importants. Or et à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme force est de constater que, depuis sept mois des pratiques plus graves que celles qui étaient courantes dans le passé, ont foulé aux pieds et sans vergogne le droit régissant deux libertés publiques fondamentales.
C’est ainsi que, fait sans précédent, la Wilaya de Rabat-Salé a refusé de réceptionner le dossier de la fondation de l’association « Al-houria l‘ane » (La Liberté maintenant, comité pour la protection de la liberté de la presse et la liberté d’expression). Cela équivaut, le comble de l’arbitraire, à l’interdiction de fait de la fondation de l’association!
Pendant le mois de septembre dernier, l’Association Marocaine des Droits de l’Homme a projeté d’organiser dans une salle de la Bibliothèque nationale, un séminaire sur l’Information et la Démocratie. Cependant, les services de la Wilaya lui ont notifié l’interdiction de la dite activité.
On est loin de la mise en œuvre du « nouveau concept de l’autorité ».
Même, l’ancien ministre de l’intérieur, Driss Basri, n’est jamais allé aussi loin ! Ironie du sort, le Conseil national des droits de l’homme n’a pas réagi, là même où l’ancien Conseil consultatif aurait été peut-être plus efficient ! Ces pratiques interpellent l’ensemble du gouvernement, dès lors que le ministre des libertés a adopté, à juste titre, une position opposée à celle du ministre de l’intérieur. Elles interpellent également le parlement.
Les recours judiciaires exercés dans les deux affaires n’ont pas encore été jugés définitivement au fond. Néanmoins, une note d’espoir réside dans le jugement rendu par le tribunal administratif de Rabat le 21 novembre. Se fondant formellement sur la constitution, le pacte international relatif aux droits civils et politiques et, naturellement, sur la législation en vigueur, ce jugement a annulé l’interdiction de l’activité organisé par l’AMDH. Ce jugement, sans précédent, honore la justice marocaine. Qu’en sera-t-il alors au niveau de l’appel ?
En tout cas, toute violation des libertés fondamentales doit cesser. Il y va du respect de la constitution, de l’impératif de la consolidation de l’Etat de droit, et des obligations contractées par le Royaume sur le plan international.


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