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Par Abdelaziz Bennani, Militant des droits humains,
Casablanca, le 10 /12/2014
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A la faveur de la lutte menée
durant les trois dernières décennies par le Mouvement marocain des droits de
l’homme, des manifestations du Mouvement du 20 février et de la pression
internationale, notre pays a engrangé dans ce domaine des acquis importants. Or
et à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de
l’Homme force est de constater que, depuis sept mois des pratiques plus graves
que celles qui étaient courantes dans le passé, ont foulé aux pieds et sans
vergogne le droit régissant deux libertés publiques fondamentales.
C’est
ainsi que, fait sans précédent, la Wilaya de Rabat-Salé a refusé de réceptionner
le dossier de la fondation de l’association « Al-houria l‘ane » (La Liberté
maintenant, comité pour la protection de la liberté de la presse et la liberté
d’expression). Cela équivaut, le comble de l’arbitraire, à l’interdiction de
fait de la fondation de l’association!
Pendant le mois de septembre dernier,
l’Association Marocaine des Droits de l’Homme a projeté d’organiser dans une
salle de la Bibliothèque nationale, un séminaire sur l’Information et la
Démocratie. Cependant, les services de la Wilaya lui ont notifié l’interdiction
de la dite activité.
On est loin de la mise en œuvre du « nouveau concept de
l’autorité ».
Même, l’ancien ministre de l’intérieur, Driss Basri, n’est
jamais allé aussi loin ! Ironie du sort, le Conseil national des droits de
l’homme n’a pas réagi, là même où l’ancien Conseil consultatif aurait été
peut-être plus efficient ! Ces pratiques interpellent l’ensemble du
gouvernement, dès lors que le ministre des libertés a adopté, à juste titre, une
position opposée à celle du ministre de l’intérieur. Elles interpellent
également le parlement.
Les recours judiciaires exercés dans les deux
affaires n’ont pas encore été jugés définitivement au fond. Néanmoins, une note
d’espoir réside dans le jugement rendu par le tribunal administratif de Rabat le
21 novembre. Se fondant formellement sur la constitution, le pacte international
relatif aux droits civils et politiques et, naturellement, sur la législation en
vigueur, ce jugement a annulé l’interdiction de l’activité organisé par l’AMDH.
Ce jugement, sans précédent, honore la justice marocaine. Qu’en sera-t-il alors
au niveau de l’appel ?
En tout cas, toute violation des libertés
fondamentales doit cesser. Il y va du respect de la constitution, de l’impératif
de la consolidation de l’Etat de droit, et des obligations contractées par le
Royaume sur le plan international.
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